Pré-inscription Vertivin saison 2017-2018

C’est désormais le moment de se pré-inscrire pour les ateliers Vertivin de la saison 2016-2017 qui démarre en septembre.

A ce jour, (9 juin 2017), Il y a encore de la place dans les ateliers Vertivingstone et Découvertivin  mais Vertivinus, Verticadet, Salivertivin et Vertivictuailles ont été pris d’assaut.

Pour trouver le groupe qui vous correspond, vous trouverez la description complète des ateliers derrière ce lien . Je reste à votre disposition pour toutes questions.

Pour se pré-inscrire, il faut compléter le formulaire situé à cette adresse. Vous recevrez en retour un bulletin d’inscription envoyé par Frédérique que vous pourrez renvoyez à votre convenance entre maintenant et le 6 septembre 2017.

Séance Corse-Calvi Jeudi 1er juin : places libres

Ça sent les vacances :  il y a quelques places libres ce jeudi 1er juin à 20h30 pour la dernière séance Vertivingstone de l’année dédiée aux vins de Corse-Calvi blancs, rosé, et rouge.

Au programme Columbu, Renucci, Maestracci, Alzipratu, Enclos des Anges, A.Ronca, Clos Landry. Bref tout ce que la Balagne a fait de meilleur.

Tarifs adhérent : 8€ – Non Adhérent : 15€
Contactez-moi si vous êtes intéressés.

Compte-rendu séance Vénétie

C’était une jolie soirée que celle consacrée à la Vénétie dans le cadre des séances Vertivingstone. S’il n’y avait la question du prix des Amarones, il faudrait faire ces séances plus souvent. Les ripasso ont toutefois offert des équilibres intéressants et singuliers. On regrette aussi de ne pas goûter des Soave avec plus d’âge. Nombre d’entre eux semblent être de solides blancs de garde.

 Prosecco, Valdobiadene Superiore, Nino Franco, Brut (2015)
Nez fruité, pêche, sec, bulle assez fine, assez élégante. La bouche est simple, assez bien tendue, pas très longue aromatiquement. Légère sensation de sucrosité en fin de bouche.  Bien+ (3 points).

Soave Classico, I Campi,  Campo Volcano 2015
Nez assez neutre, notes d’amande, bouche épaisse, crémeuse et structuré sur de gros amers. A garder. Bien ++/Très Bien (4 points)

Soave Classiso, Ca’ Rugate, Monte Alto 2014
Nez d’ananas, vanille, agrume. Une olfaction de vinification en fût assez alléchante. La bouche est assez grasse, vive et acidulée avec une pointe de gaz. Plus de structure n’aurait pas nuit mais ce n’est pas mauvais. Bien++ (6 points)

Soave Classico, Pieropan, La Rocca 2014
Nez clairement réducteur-grillé, fruits jaunes, bouche très large, épaisse, sensation acidulée en bouche. J’aime bien. Très Bien++ (5 points)

Valpolicella Ripasso, Fidora, Monte Tabor 2014
De couleur claire comme un Bardolino, c’est un vin au nez agréable : fruité de cerise et de fraise. La bouche offre un équilibre plutôt oxydatif, une petite pointe de gaz carbonique, des amers puissants, une finale un peu sucrée. Un équilibre d’orange amère, de Cointreau en bouche. Bien++/Très Bien (14 points)

Valpolicella Superiore, I Campi, Campo Ciatoli, Ripasso 2013
Nez net, empyreumatique, fumé, boisé et fruité. Bouche assez compacte, épaisse, très acide. Léger gaz carbonique. Amertume très puissante. Pas très tannique. Arôme de bitter très long aromatiquement. Étrangement malgré son caractère épais/acide/amer, je ne me lasse pas de le boire. C’est très très très spécial. En tout état de cause cela ne laisse pas indifférent. Public averti. C’est suffisamment stupéfiant pour valoir un Très Bien ++ (6 points)

Amarone della Valpolicella Classico, Viviani, Casa dei Bepi 2009
Joli nez de forêt noire, cacao, cerise à l’eau de vie, café. La bouche est puissante, tanin ferme et droit, amers puissants, beaucoup de tempérament. Un peu chaud en finale sur des sensations de Porto. Excellent (11 point).

Amarone della Valpolicella Classico, Bertani 2007
Joli nez empyreumatique tertiaire, chocolat. Bouche suave, charnue, très homogène. Peu d’amers, les tanins lissés. Un vin très net. Moins fantaisiste que le précédent mais plus aboutit. Très Bien ++ (14 points)

Recioto di Soave, Gini, Col Fosarin 2006
Nez aromatique, intense, très fruité de mangue, pèche jaune, fruits au sirop. Bouche très précise. Sucrée et grasse. Amers sensibles. Un vin précis et parfaitement maîtrisé. Pas très fantaisiste mais très droit. Très Bien + (21 points – vainqueur du collectif ce soir)

PLaces disponibles pour le dîner mêlant la cuisine Thai aux vins du Domaine de l’Ecu !

 


Mardi 30 Mai, nous avons RDV pour une rencontre exotique et un peu pimentée …Elle réunira :

  • la cuisine Thai du restaurant Vanola à Nantes
  • avec les vins du Domaine de l’Ecu, un des domaines phares du Muscadet proposant de nombreuses cuvées en rouge (Cabernet, et blanc, en présence du vigneron Fred Niger.

21 personnes dont déjà attendues à ce dîner du groupe Vertivictuailles mais nous avons la possibilité de proposer à d’autres adhérents de nous rejoindre.

Le repas (2 entrées, 2 plats) sera proposé à 35€.

Si vous êtes intéressé, faîtes le savoir à Cyril rapidement (avant mercredi soir) afin que vos places soient réservées (de préférence par email ou par SMS au 0six 62 39 47 94).

 

 

Compte-rendu Muscadet : Verticale chez Michel Ripoche

Michel Ripoche (Domaine des Noëlles) n’est pas un vigneron très connu de la Haye Fouassière mais il fait partie de ceux qui offrent des expressions intéressantes du Muscadet et qui méritent qu’on s’attardent.

Michel Ripoche a démarré sa carrière viticole en 1990 pour prendre la suite de ses parents en 1995. Il est parti avec  60 hectares et une vente essentiellement au négoce pour se concentrer, avec le temps, autour de 36 hectares en développant la vente directe. Le domaine est bien placé sur une route passante entre le rond point des astronautes et le bourg de la Haye-Fouassière. Le domaine a deux vastes parcelles principales : les Noëlles (qui donne son nom au domaine) et les Sensonnières.

Les Noëlles situées au nord de la commune, sont sises sur des terrains de rhyolite. C’est un terrain rare en Muscadet : qu’est ce que la rhyolite ? C’est un roche magmatique volcanique. C’est le pendant volcanique du granit qui est une roche plutonique (les roches volcanique ont eu un refroidissement rapide tandis que les plutoniques ont eu un refroidissement lent). Pour votre gouverne, le pendant du gabbro (plutonique), c’est le basalte (volcanique). Donc la composition minérale est à peu de chose près la même dans la rhyolite que dans le granit mais sa masse, sa densité et la manière dont les minéraux se sont assemblés est différente. Comme le granit, la rhyolite est riche en silice et se décompose en sable… ce sont donc des terrains sablonneux ; donc ce sont des terrains très drainants ; comme il y a peu d’argile, ce sont des terrains qui conservent peu d’acidité malgré une récolte précoce.

Les Sensonnières sont situées sur des terrains d’orthogneiss. Ça, c’est plus classique à la Haye Fouassière…  on connaît. Pour ceux qui auraient oublié, l’orthogneiss, c’est le degré ultime de métamorphisme du granit : la roche la plus compactée et chauffée des roches métamorphiques du Pays Nantais : tellement compactée qu’elle se casse et se fissure dans le sens de sa foliation. C’est dans ces fissures que la plante trouve son alimentation en eau et en éléments nutritifs.

Nous goûterons aussi une ancienne parcelle du domaine : les Fierrières (terrains d’amphibolite / métamorphisme du gabbro)

Une dernière parcelle : “Le Canada” (une parcelle de micaschiste ou il doit faire caillant… vu le nom.) a été sélectionné récemment par le domaine pour s’inscrire dans une démarche de cru communal : le potentiel futur cru “La Haye-Fouassière”.

Après avoir goûté les Noëlles et les Sensonnières une seule fois nous n’avons eu aucune difficulté à reconnaître les deux parcelles en aveugle dans la série : nous ne nous sommes jamais trompés. Moultes dégustateurs anglo-saxons  douteurs de l’effet des terrains sur le vin devraient en faire l’expérience. Personnellement, j’ai plutôt préféré les Sensonnières aux Noëlles particulièrement sur les millésimes anciens mais pour d’autres dégustateurs, ce fut l’inverse. Je trouve en revanche que les Noëlles doivent offrir des vins parfaits pour marier avec des asperges. J’ai plusieurs fois été tenté par l’alliance.

La dégustation fût coupée en deux  : une première partie ou les vins étaient sur un équilibre plutôt oxydatif sur les millésimes récents et une deuxième partie sur les millésimes anciens ou l’équilibre était réducteur. Nous avons eu l’explication par la suite : les récents sont bouchés en Nomacorc et les anciens vins en bouchon de liège. Donc pour ceux qui achètent des millésimes récents au domaine, ce sont des vins qui peuvent tout à fait se garder mais il faut les reboucher en liège si vous souhaitez les conserver… Ce fut une parfaite démonstration que les bouchons Nomacorc sont inaptes à être utilisés sur des vins de garde.

Muscadet de Sèvre et Maine sur Lie, Domaine des Noëlles 2016
Nez très fermentaire de bonbon anglais. La bouche est assez riche, souple, aimable structuré sur un amer notable. Acidité peu présente… C’est ces deux derniers points qui seront la marque de fabrique des Noëlles… C’est à cela que nous le reconnaîtrons. Bien mais à revoir. Très fermentaire à ce jour.

Muscadet de Sèvre et Maine sur Lie, Domaine des Noëlles 2010
Nez d’amande déjà un peu évolué légèrement grillé. Notes de savon, d’anis, de badiane, de gâteau à l’anis. Puissants amers.  À marier avec des asperges. Bien ++/Très Bien

Muscadet de Sèvre et Maine sur Lie, Les Sensonnières 2010
Nez de noisette grillée, plus cuit arômatiquement. Assez vif. Tendu. Très typique des terrains d’orthogneiss. Bien ++

Muscadet de Sèvre et Maine sur Lie, Domaine des Noëlles 2009
Nez d’anis, frais, moins aromatique. Amers très puissants en bouche. Sensation de richesse et de rondeur. Beaucoup de caractère.  Toujours envie de marier ce vin avec des asperges. Très Bien

Muscadet de Sèvre et Maine sur Lie,  Les Sensonnières 2007
Nez grillé, herbes aromatiques, fenouil , assez évolué aromatiquement. de beaux amers mais suffisamment de vivacité pour contrebalancer tout cela. Il ne faut pas le conserver plus par contre en l’état. Bien +

Muscadet de Sèvre et Maine sur Lie, Domaine des Noëlles 2003
Nez frais, assez gourmand. Bouche assez riche mais frais, de beaux amers mais qui conserve un peu de vivacité. Bon équilibre (vendangé très tôt) Agréable. Une belle surprise pour un 2003. Bien ++

Muscadet de Sèvre et Maine sur Lie, Les Sensonnières 2003
Nez assez fermé, bouche riche et consistante, aimable, agréable, aromes de fruits cuits, gros amers, assez peu d’acidité mais bien tendu. Bien équilibré. Très Bien +

Muscadet de Sèvre et Maine sur Lie, Les Sensonnières 2000
Nez grillé, sur une fine réduction, noisette, vanille. La bouche est agréable. De structure moyenne. assez vif. Bien +

Muscadet de Sèvre et Maine sur Lie, Les Sensonnières 1997
Nez grillé légèrement réducteur.  Bouche riche, vive, très verticale. très joliment tendue. Très Bien +/Très Bien ++

Muscadet de Sèvre et Maine sur Lie, Domaine des Noëlles 1999
Un peu fermé au nez, anis. Bouche dominée par ses amers. Jolie longueur aromatique. Très Bien

Muscadet de Sèvre et Maine sur Lie, Les Fierrières 1999
Nez joliment aromatique de fruits cuits, kumkat, mandarine. La bouche est droite avec des notes d’amande. Vif et tendu. Très Bien ++

Muscadet de Sèvre et Maine sur Lie, Les Sensonnières 1996
Nez moyennement expressif sur des notes d’agrume, citron. la bouche est très vive, très citrique. Heureusement que l’âge lui donne un peu d’onctuosité. Bien++

Muscadet de Sèvre et Maine sur Lie, Domaine des Noëlles 1994
Nez très tertiaire, un peu anisé, noyau de cerise. Amers puissants. notes un peu terreuses en rétro-olfaction. Bien ++

Muscadet de Sèvre et Maine sur Lie, Domaine des Noëlles 1991
Nez très fermé, bouche assez riche, puissants amers. légère vivacité. Bien++

Muscadet de Sèvre et Maine, Démarche de cru communal La Haye Fouassière, Le Canada 2014 (en élevage – mise en bouteille en juillet)
Nez aromatique, fruité. très bel éqauilibre en bouche sur une belle structure et une jolie tension. Très Bien +/Très Bien ++. cela mériterait qu’on aille faire un tour en juillet.

Muscadet de Sèvre et Maine sur Lie, Les Sensonnières 2016
Nez fermentaire comme : poire et pelure de poire au nez. Jolie tension. un vin agréable. Bien ++

Séance Venetie : places libres ce jeudi 10 mai

Il y a quelques places libres pour une séance Vénétie ce jeudi 10 mai à 20h30.

Au programme un Prosecco, trois Soave, deux Valpolicella Ripasso et deux Amarone dont au moins 4 vins sont “Tre Bicchieri au Gambero Rosso”. Il y aura du beau monde.

Tarifs adhérent : 8€ – Non Adhérent : 15€
Contactez-moi si vous êtes intéressés.

Compte-rendu : les Villages des côtes-du-Roussillon-Villages

Séance dédiée aux villages des côtes du Roussillon : ceux qui sont sont en “salle d’attente” comme dit l’INAO et qui doivent accoler le nom de leur village à “Côte de Roussillon”. Deux appellations sont anciennes : Caramany et Latour de France qui datent de 1977 : c’est à dire de la délimitation des côtes de Roussillon Villages. et deux autres sont plus récentes (Lesquerde et Tautavel) qui datent de 1995 et 1997. Sur ces quatre villages, trois d’entre eux sont de charmants villages accrochés aux rochers des contreforts des Corbières du Roussillon tandis Tautavel s’étire dans une large vallée.

Un  cru se distingue en effet nettement des autres, c’est Tautavel sur terrain argilo-calcaire qui donne des vins tendanciellement plus tanniques avec des élevages bois plus marqués. Les autres crus sont situés sur des granits, des schistes ou des Gneiss. Des terrains pauvres qui apportent plus de souplesse aux vins. Caramany et Lesquerde se veulent d’autant plus souples qu’ils interdisent le Mouvèdre dans leur cahier des charge  alors que les deux autres l’autorisent et en usent. Caramany et Lesquerde jouent d’ailleurs sur une approche assez moderne de la vinification puisque le cahier des charges impose que le carignan soit vinifié en macération carbonique… ce qui contribue sans doute à des arômes pimpants.

Lesquerde et Latour de France sont des appellations qui ne produisent pas plus de 2000 hl (j’ai eu du mal à faire venir des Latour de France ; ce qui est dommage vu ce qu’en fait la maison Chapoutier.). Tautavel et Caramany produisent, eux trois fois plus de vins de leur cru.

La dégustation visait à retrouver les caractéristiques organoleptiques que l’INAO a attribué à chaque cru dans son cahier des charge. Pas de soucis pour les vins de Tautavel, très singuliers. Caramany a bien été identifié comme un cru assez souple. la lisibilité de Lesquerde et de Latour de France est moins évidente sur les vins que nous avons goûté… ce n’était pas une dégustation très exhaustive non plus.

Côtes du Roussillon Villages Lesquerde, Vignerons d’Agly, « Arènes de Granit » 2013
Le nez est fruité (framboise), fumé, sensation d’alcool. La bouche est assez souple, simple et manque un peu de consistance pour supporter l’alcool. Un peu court. Moyen++/Bien ( 6 points)

Côtes du Roussillon Villages Lesquerde, Domaine Semper, Famae 2014
Premier nez vineux un peu « gros rouge » puis à l’aération fruité avec des notes florales et épicées. La bouche est souple, assez gourmande, digeste. Pas très longue cependant. Bien+ (1 point)

Côtes du Roussillon Villages Lesquerde, Domaine Rousselin, Les Orientales 2014
Nez moyennement expressif, floral, animal, bretts. La bouche est assez riche, le tanin joliment structuré. C’est un jolis jus. Dommage qu’une présence intempestive de brettanomyces vienne dégrader la fin de bouche. Pour moi qui suit sensible à la bactérie, ce vin ne dépasse pas le : Bien (10 points du collectif qui y est moins sensible)

Côtes du Roussillon Villages Lesquerde, Bila-Haut (Chapoutier), Haut Lesquerda 2014
Nez de grenache assez alcooleux, cuit, mur. La bouche est souple, le tanin ferme, un vin mur, bien structuré. Un peu court aussi. Bien ++ (3 points)

Côtes du Roussillon Villages Latour de France, Bila-Haut (Chapoutier), Occultum Lapidem 2014
Nez en retrait, épicé, cannelle, muscade. Bouche mure, charnue, très joli tanin tapissant assez complexe. Un bel équilibre très digeste. Très Bien à Très Bien + (1 point)

Côtes du Roussillon Villages… (Terrains de Latour de France), Domaine de Rancy 2013
Nez très fruité, fraise très pimpant. La bouche est aimable mais bien structurée, le tanin accrocheur, un peu de volatile : acidité un peu piquante en bouche. Un peu de gaz carbonique. Un vin sans doute assez peu sulfité mais pas trop déviant. Agréable. Bien + (7 points)

Côtes du Roussillon Villages Tautavel, Mas de la Dévèze 2013
Nez légèrement boisé, attaque souple ; bouche structurée, assez marquée par l’élevage. Tanin collants. Un vin à garder qui devrait bien vieillir. Bien ++/Très Bien (5 points)

Côtes du Roussillon Villages Tautavel, Domaine Gardiès, Les Falaises 2013
Premier nez assez marqué par le fût, intense, pas très aromatique assez fermé. Bouche massive et concentrée. Tanin Précis, serré et gourmand. Un vin assez juteux à faire vieillir. Très Bien++ (11 points)

Côtes du Roussillon Villages Tautavel Domaine des Chênes, La Carissa 2012
Nez fruité, aromatique, précis, cassis, fraise et divers fruits rouges. L’attaque en bouche est douce, suave mais le milieu de bouche est dominé par un tanin de Syrah ferme et assez haché. La rétro-olfaction est aromatique, gourmande. Un vin bien vinifié. Très Bien ++ (7 points)

Côtes du Roussillon Villages Caramany, Domaine Modat, Sans plus attendre, 2012
Nez épicé, muscade, fruits noirs. Bouche gourmande, le tanin assez souple facile dotée d’une fraîcheur très agréable. Très Bien+ (13 points – Vainqueur du collectif ce soir)

Côtes du Roussillon Villages Caramany, Clot de L’oum, Numero Uno 2004
Résine de pin, cèdre au nez. Bouche polie dotée d’une belle intensité mais tanins encore fermes et légèrement séchant. Très Bien  (4 points).

 

Soirée D. Delesvaux chez Ose Mets Vins

Le mardi 02 Mai à 20h, le groupe Vertivictuailles accueillera Philippe Delesvaux, que certains d’entre vous ont déjà eu le plaisir de cotoyer lors des Vertivinies, au restaurant caviste “Ose Mets Vins” à Vertou.
Il viendra tout droit d’Anjou rien que pour nous…

Alors on va essayer de faire les choses bien : Nous allons associer a minima leurs 2 blancs secs, leurs 2 vins rouges, 1 passerillé et 2 liquoreux avec 1 entrée, 1 plat, 1 fromage, 1 dessert sur-mesure.

Nous serons 25 participants et il reste 1 ou 2 place(s) à 35€ tout compris.
Bonne humeur de mise.

Faites signe par email a Cyril si vous êtes intéressé
Ce message (du moins l’adresse mail de Cyril) s’effacera quand il n’y aura plus de places.

P.S.
La soirée suivant du groupe aura lieu le  30 Mai, elle sera dédiée à la cuisine asiatique (Thai/Viet) en présence de Fréderic Niger du Domaine de l’Ecu, nous vous ferons signe si des places seront disponibles mais ce n’est pas gagné.

Compte-rendu : l’appellation Côte-de-Brouilly

Séance Vertivingstone dédié à l’appellation Côte de Brouilly. Nous avions le plaisir d’accueillir Christiane Lacondemine du domaine des Roches Bleues qui nous a accompagnés sur cette séance.

Côte de Brouilly, c’est quoi ? C’est une appellation Villages du Beaujolais comme chacune des 10 crus Villages du Beaujolais. L’INAO le clamera sur tous les tons : il n’y a pas de hiérarchie entre les dix crus du Beaujolais : même rendement à l’hectare, même degré minimum, même règles de vinification, même encépagement, même tout…

Sauf que voilà. L’appellation Côte de Brouilly (sans s à “côte” : il n’y en a qu’une ; celle qui s’enroule autour du Mont Brouilly) est située sur les pentes du Mont Brouilly sur des parcelles tendanciellement pentues alors que Brouilly est situé sur un terrain plus plat. L’appellation Brouilly se situe plutôt sur des sols granitiques tandis que les pentes du Mont Brouilly voient la résurgence d’une roche métamorphique appelée méta-diorite (on utilise également le terme générique de “porphyre” qui désigne toute roche métamorphique à forte proportion de feldspath mais qui n’indique pas grand-chose en fait). Qu’est ce que la méta-diorite… Ouh… rappelons que parmi nos roches-mères : celles qui proviennent des profondeurs de la terres, nous avons des roches volcaniques (à refroidissement rapide) et des roches plutoniques (à refroidissement lent). Il y a une dizaine de roches plutoniques dont la plus connue est le granit (citons aussi le granodiorite et le gabbro que l’amateur nantais connaît) et donc la diorite. La méta-diorite est une diorite ayant commencé à subir un métamorphisme : c’est-à-dire qu’elle a commencé à être compressée et chauffée pour former un schiste : un caillou plus feuilleté. Bref… où veux-je en venir ? L’important dans la viticulture c’est moins la connaissance du caillou que la manière dont le caillou s’altère en contact avec les éléments extérieurs. Et là en l’occurrence, la méta-diorite s’altère en particules plus fines que le granit (qui s’altère en sable), pour s’altérer davantage en argile. L’argile, dans les vignobles du Nord, cela peut générer des rétentions d’eau qui peuvent être génants pour produire des vins de qualité… sauf que dans notre cas, les belles pentes du Mont Brouilly font glisser les excès d’eau. Pas d’hydromorphie à craindre. Mais l’argile sur les terrains destinés aux vins rouge a la particularité de produire des tanins… donc des vins plus structurés. Des vins de garde. Là ou Brouilly fait des vins jeunes et gouleyants, les Côte de Brouilly demande un peu plus de temps pour s’assagir. Ajouté à cela que Brouilly est dominé par une production hétérogène pour les coopératives et le négoce et que Côte de Brouilly a une proportion de vente directe plus importante et une production qualitativement plus homogène, les vignerons génèrent de fait, eux, une hiérarchie qualitative et tarifaire entre les deux appellations.

Rappelons enfin, que pour tout connaître sur le Beaujolais, Nicolas Herbin a produit un texte de référence sur vin-terre-net dont je ne saurais trop vous inciter à la lecture assidue.

C’est parti pour une lecture des millésimes 2014 et 2015 en Côte de Brouilly. Bon disons le tout net. 2015 est un millésime de garde. Les nez sont fermés, les bouches puissamment tanniques mais les jus semblent prometteurs. Les 2014 sont agréables et accessibles dès aujourd’hui.

Côte de Brouilly, Robert Perroud, Foudre n°5, 2014
Légers arômes de café, de griotte et d’épices (poivre, canelle). Le vin est bien structuré, un jolis jus, assez souple, le tanin fin. Cela commence bien. Bien++/Très Bien (5 points)

Côte de Brouilly, Jean-Marc Laforest 2014
Nez assez confiture, confiture de mure, bouche très ronde, tanin un peu plus extrait, bouche légèrement sucrée. Un vin très (trop) facile. Bien + (0 points)

Côte de Brouilly, Daniel Bouland, Cuvée Mélanie 2014
Nez assez complexe sur des notes de fruit noir, de graphite. La bouche propose une belle mâche, bien structuré mais aussi une belle tension sur une fine acidité qui donne beaucoup d’allonge au vin. Notes de vanille cuite en rétro-olfaction. Très Bien +/Très Bien ++ (11 points)

Côte de Brouilly, Jean-Claude Lapalu 2014
Nez assez profond de mure, de sureau. La bouche est assez en dent de scie, le tanin sévère, assez vif, une vivacité un peu volatile en bouche. Un peu plus rustique. Bien++ (3 point)

Côte de Brouilly, Domaine Ruet 2015
Nez assez cuit, chocolat, bouche enrobante, cuite, trame tannique qui ressemble au grenache. Un peu lourd en fin de bouche. N’aurait il pas fallu récolter un peu plus tôt ? Bien + (11 points)

Côte de Brouilly, Domaine Claire et Fabien Chasselay, L’Héronde 2015
Nez très aromatique, puissant, fumé, graphite, fruits noirs, crème de cassis, crème de mure. Un style plus oxydatif, très gourmand, friand, tanin très grenache. C’est un style de vins sans doute assez peu sulfité, assez mur mais d’une gourmandise immédiate diablement efficace. Très Bien (18 points)

Côte de Brouilly, Jean-Paul Brun 2015
Nez assez floral qui pinote, linéaire. Une bouche un peu hachée encore, tanins rêches un peu bruts mais précis. Fine vivacité en finale. Un vin globalement plus extrait. De garde voire de grande garde. Très Bien + (3 points)

Côte de Brouilly, Les Roches Bleues 2015
Nez cassis-floral. Bouche puissante, très structurée, juteuse. Tanin puissant, collant. Joli jus qui nécessite 3-4 ans de garde. Une vinification très classique et de bonne facture Très Bien +/Très Bien ++ (25 points)

Côte de Brouilly, Laurent Martray, Les Feuillées 2015
Nez très réducteur, fermé. Bouche assez ample, puissant, tanin assez fin. Grande garde à prévoir encore une fois. A revoir dans 5 ans, mais je penche sur un Très Bien ++ (3 points)

Côte de Brouilly, Château Thivin, Les Sept Vignes 2015
Nez assez fermé ou l’on distingue des fruits noirs, de la graphite. La bouche est singulièrement  vive, le tanin assez puissant. De garde. On aimerait que le tanin et l’acidité se fondent dans le jus mais ce n’est sans doute qu’une question de temps. Très Bien + (14 points)

Côte de Brouilly,Les Roches Bleues 2009
Nez très aromatique sur des notes mures de fraise cuite, de confiture de myrtille. Avec le temps la bouche se fait plus veloutée mais le tanin est encore ferme : il est bon à boire mais doit accompagner des plats structurés. Rétro-olfaction assez florale. Très Bien ++ (26 points et vainqueur du collectif ce soir)

Mélodie en sous sol : Soirée Cornas

QUINTET en Syrah Majeure.

Au programme sur une partition minimaliste mais décidément bien orchestrée nous avions troqué nos instruments de musique contre les verres INAO. Répétition générale pour suivre une mélodie du nord du Rhône à la rencontre de très jolis flacons. Un certain J. G semblait avoir signé les achats des flacons proposés ce soir là pour égayer nos papilles, merci à lui et direction donc rive droite pour une superficie de 136 hectares avec une soixantaine de grands musiciens qui jouent en Syrah majeure des mélodies difficiles avec des coteaux dont les pentes atteignent  jusqu’à 60 %. Savoir qu’une trentaine seulement ne vivent vraiment de leur production donne le ton de cette mélodie des Cornas.

1 personne ne pourra exploiter que 2 hectares maximum ce qui fait plus que compliquer la tâche. On ne parle pas de mécanisation dans ces amphithéâtres situés entre 125 et 400 mètres d’altitude et orientés vers le sud, que les vents dominants épargnent. Il faut se retrousser les manches et jouer allegretto.Le Cornas est le plus méridional des crus septentrionaux, on y taille la vigne en gobelets parfois en laissant les feuilles se développer afin de protéger les raisins de la chaleur. Les sols sont pauvres et issu de granit enrichis de dépôts limoneux. La vigne est sous stress hydrique dans les années chaudes. On y récolte les raisins jusqu’à 1 semaine à 15 jours avant les autres vignobles.

5 vignerons nous ont été présentés dans la formation des artistes de cet opus des Cornas par Libertivin et sur 4 millésimes.

  1. Vincent PARIS
  2. Stéphane ROBERT
  3. David REYNAUD
  4. Alain VOGE
  5. Robert MICHEL qui a cédé ses vignes

Ouverture et premier mouvement

La première mélodie jouée par Stéphane Robert en ouverture, est vin un Cornas Vin Noir 2013 du Domaine de Tunnel possède une robe sombre rubis, un nez poivré un peu truffé, fumé aux accents de violette de cassis. Un boisé léger. Des notes fraiches mentholées que l’on va retrouver en bouche. Les arômes sont très marqués sur le fruit, de cassis de violette et une pointe de cerise. Un poivré et des pointes de réglisse qui finissent en agréables petites touches amères. Nous ne sommes qu’en 2017 et le vin se montre encore un peu serré aux entournures même si les tannins semblent bien intégrés. La finale est honorable. Patience ….

 

Une cuvée Rebelle qu’il va falloir laisser s’assagir quelques temps

On passe au deuxième mouvement avec une robe plus claire et plus limpide ; Les notes olfactives sont recroquevillées bien que la chaleur des gammes aient été notées, les raisins semblent avoir été mûrs ce que confirme la bouche orientée sur la cerise et le fruit noir un peu poivré. Un assez bon équilibre, une acidité et une petite amertume glissants vers les cerises à l’eau de vie. Écrivant une Syrah non sulfitée en 2013  , David Reynaud nous fait deviner sa partition qu’il faudra redécouvrir avec la patine des années.

 

Lorsqu’on égrappe les raisins avec cette cuvée Granit  60 chez Vincent Paris, l’atmosphère semble plus sombre, rubis,  la robe est dense. On découvre les arômes de pruneaux en confiture auxquelles on prête aisément des épices anisés ou de la badiane. Mais c’est la cerise Bigarreau et la mûre qui viennent comme un ostinato réveiller nos papilles. Belle longueur des croches et des tannins.

 

 

Le deuxième mouvement du domaine est sur le même millésime, mais ce qui nous rassure tant  la parcelle « La Geynal » révèle de la finesse d’une belle robe éclatante qui se traduira par un nez élégant mêlant cerise, réglisse, cocktail de fruits noirs. La trame au palais est vineuse, comme un coulis empreint de pain brûlé, finissant sur des petits amers doux et une fraicheur qui domine par cette belle acidité des gammes jouées en cave par le chef d’orchestre qui a repris la suite d’un vignoble familial. “Paris tenus” a t-on envie de dire en souriant.

Nos oreilles étaient maintenant prêtes à décrypter les morceaux les plus improbables ou les plus surprenants dans la gamme, mais étaient ils parés pour la surprise d’un air doux et tendre joué en 2012?

Notre grand coup de cœur pour son accessibilité seulement 5 ans après sa mise en musique!

Avec ses Vieilles Vignes Alain Voge nous a médusés. Une diva ! Le nez fruité, épicé, frais et complexe de sa ligne mélodique a eu dans mon groupe un effet presque cataleptique. Il s’ouvre et s’ouvre avec les minutes qui passent. Les cerises, mures et violettes caracolent le long de la partition entre acidité et fruité. L’équilibre est très beau, une marque de fabrique d’une belle maturité des grains, tandis que la persistance en bouche s’accroche sur des notes vibrantes d’épices douces, réglissées, fruitées.

Comme l’avoue un des spectateurs de nos émerveillements « Son IDT parait énorme ! » ce que je devrai me faire traduire par un indice de « Torchabilité » très élevé. Un tube énorme dans le domaine de la musique quoi !

Les accents du Cornas ne se réfèrent pas à des airs de classique sirupeux. Ils n’obéissent pas à la baguette, gardent leur fougue bien longtemps après que l’orchestre ralenti ou que le chef relâche sa pression artistique.

Nous filons maintenant vers le passé en 2005 pour apprécier le nectar d’un domaine disparu, une fois après avoir glissé le nez au dessus du liquide rubis, on ressent comme une claque. « Deux torgnoles en allez retour ! » lâche mon voisin. Robert Michel a su écrire sans fausse note dans son chai, les marques de la profondeur, signant un vin très expressif. La bouche est moins enveloppante que pour le précédent mais il y a cette acidité mordante des cerises kirschées, ces petits amers qu’on finit pas apprécier plus on avance dans la découverte des grands fabricants de rêves. Une fraicheur et un bel équilibre qui montrent que les années n’ont pas fini leur travail sur la Cuvée des coteaux qui œuvre comme une Ode au passé.

Un très joli terroir qui raconte de multiples notes dans sa gamme !

Le même vin en millésime 2004 sur la parcelle La Geynal (voir plus haut) produit des notes plus graciles et plus veloutées. La mélodie est riche. Et même très riche par sa subtilité. Au nez nous ressentons des accents truffés, cacaotés et les pruneaux cuits rôdent dans le verre. Notes fumées, lardées et sanguines. Les romarins et le laurier sauce voltigent.  Pas de lourdeur dans le flacon qui exprime encore beaucoup d’arômes, des saveurs douces goudronnées, pétroleuses. Une conclusion à la digestibilité présente, tant les saveurs sont audibles par le travail réussi du vigneron , dorénavant éloigné de l’orchestre, M. Michel.

 

Jean-Luc Poignard