Je profite des vacances pour essayer de rattraper mon retard de CR… Très belle série de Vouvray qui ne donne pas nécessairement l’impression d’endormie… en tout cas sur les cuvées parcellaires. D’aucun pourraient reprocher un usage du bois un peu appuyé ; mais globalement, on arrive à de nombreuses approches viticoles des plus classiques, aux plus modernes en passant par des oxydatifs et les trop sulfités. Mais le constat est que globalement pour chacun des vins, le style choisi est plutôt bien maîtrisé et la recherche d’une belle matière est le préalable à tout. En dehors du Jacky Blot, Clos de la Bretonnière qui ressort fortement, les notes des participants sont particlièrement étalées ; ce qui montre bien que différents style de vin sont différemment appréciés mais qu’ils offrent une expression digne d’intérêt.
Vouvray, Clos Naudin, Foreau 2010
Nez de poire fraîche, vanillé, mur ; bouche riche, acidulée ; très bien tendue, très salin ; légèrement vanillé en rétro-olfaction. Palettes aromatiques plus oxydatives que réductrices. Finale sur la laine mouillée. Très Bien+ /Très Bien++ (7 points)
Vouvray, Vincent Carême, Sec 2009
Beaucoup de bois au nez, mur au nez, moins épais que le précédent, vif, assez long. Un vin compliqué à placer au milieu de sélections parcellaires. J’aurai du trouver un Peu Morier. Bien+ (6 points)
Vouvray, Domaine de la Taille aux Loups, Jacky Blot, Clos de la Bretonnière 2009
Nez discret de champignon blanc, noisette ; bois discret, bien intégré. Bouche acidulée, rond, mur, enrobé, vif, très belle tension. Beaux amers, belle salinité, ça claque top. Très beau vin encore en devenir, il est encore un peu successif en bouche acide/amer/salé mais tout cela devrait se fondre dans peu de temps pour donner un grand vin. Très Bien ++ (19 points – vainqueur du collectif)
Vouvray, Domaine de la Fontainerie, Catherine Dhoye Deruet, Coteau de la Fontainerie 2007
Nez très expressif, pêche, fraise, poire tapée, miellé, grillé, cire, balsamique divers, fleur sauvage. Bouche arrondie en attaque, claquant en finale, un peu creuse au milieu, assez salin. Le nez est fascinant. Très Bien+ (7 points)
Vouvray, Lemaire-Fournier, Les Morandières 2004
Nez volatile d’encaustique et autre produit ménager qui m’échappe ; hydromel, laine, suin, léger sucre résiduel, assez gras, puissant amer, rétro longue “gout de vieux”… par ma barbe, le style change diamétralement, c’est oxydatif (on se demande si ça n’aurait pas un peu refermenté) mais en matière de vin nature, on avouera que c’est un vin très intéressant. On peut s’amuser à faire des accords mets et vins rigolos. Bien ++/ Très Bien dans son genre. (7 points)
Vouvray, Domaine François Chidaine, Clos Baudoin 2005
Nez riche et complexe d’houblon, épices lourds, cannelle, tisane. C’est un vin sur un équilibre demi-sec, enrobé, intense, mur, épais, tubulaire (l’épaisseur est longue) à l’amertume de maturité puissante. Une légère vivacité arrive en finale. C’est certainement le vin que nos vignerons du groupe ont préféré… ils savent que c’est super dur de faire un vin comme ça… L’amateur apprécie l’intensité mais aurait sans doute aimé plus d’acidité. Très Bien… un vin d’avenir quoiqu’il en soit. (7 points)
Vouvray, Domaine Pichot, Le Peu de la Moriette, 2001 (Demi-sec)
Joli nez expressif de pêche cuite, miel, litchi mais aussi laine mouillé assez typique, de la suie et des arômes balsamiques divers. Légerement sucré, finale acidulée, laisse une impression de bouche en demi-teinte (un peu mince) surtout après le précédent vin. Pêche cuite en rétro-olfaction Bien++ (2 points)
Vouvray, Domaine Huet, Clos du Bourg Moelleux 2009
Nez de poire mure, grosse épaisseur, impression de maturité, ce n’est pas un moelleux très sucré. Un peu monolithique aujourd’hui malgré une belle acidité claquante, un bel amer encore… Très Bien en devenir, 8 points.
Vouvray, Prince Poniatowski, Clos Baudoin Moelleux 1989
Nez très complexe de citron cuit, cédrat, citron confit, pétrole-Riesling, pique le nez (SO²). Bouche balsamique, assez longiligne, très vive. J’adore cette typologie de nez… beaucoup de SO² au demeurant. Goûté une semaine plus tard, bouteille ouverte il était encore en vie… le nez me fait mettre un Très Bien+ (7 points)