Compte-rendu : séance Cavas (Espagne)

A la suite des excellents articles de Marie-Louise Bagnols sur le blog  des Cinq Du Vin (ici, et ) dont je vous incite à la lecture, voici une séance dédié aux Cavas espagnols chez Vertivin. Le Cava pour moi c’est une source inépuisable en excellents effervescents aux durées d’élevage sur latte proprement anti-économiques pour un vin français. Bien sûr le Cava est composé de cépages plus aromatiques et fruités (par l’effet du Macabeu et du Parellada notamment) que nombre d’effervescents français… ce qui change par mal de choses. Tel un américain qui découvre le Muscadet, j’ai un a priori positif sur le Cava… alors que l’appellation est confronté à une mauvaise réputation qui conduit à sa mévente mondiale.

Les dégustateurs ont plébiscité les vins qui étaient dans des bouteilles au marketing soigné. Hasard ?

Cava, Mont Marçal Vinícola, Extremarium Reserva Brut

Nez aromatique légèrement exotique, légèrement grillé, fleurs blanches. La bouche offre une bulle légère, bien fondue. L’ensemble est sapide et agréable. Quelques arômes fruités en fin de bouche. Une sensation légèrement sucrée mais globalement un ensemble joliment séduisant et un très bon rapport qualité-prix. Bien ++/ Très Bien (14 points)

Cava, Celler Masia Can Tutusaus, Vall Dolina Reserva Brut Nature

Nez exotique, herbe fraîche, blédine. La bulle est plus grosse moins digeste mais l’ensemble est assez authentique. Vif et puissamment amer. Bien ++ (5 points)

Cava, Castell Sant Antoni, Camí del Sot Reserva Brut nature

Nez très expressif, évolué, exotique, fruité cuit. Un brut nature indéniablement plus mur ; une bouche facile et goumrmande. Un léger boisé en rétro-olfaction ? Bien++/Très Bien (5 points)

Cava, Freixenet, Reserva Real Brut

Nez assez boisé. Bouche assez boisée. Attaque souple, bulle fine. Finale fortement acide au sens gingival du terme. Un vin étrange : coupé en deux souple d’abord, vif ensuite. Bien (+) (1 point)

Cava, Sumarroca, Núria Claverol Reserva 2010

Nez discrètement torréfié. Cela sent un bois de qualité. La bulle est fine, élégante, crémeuse. Finale acidulée. Joli vin très bien fait. Très Bien + (23 points – vainqueur du collectif ce soir.)

Cava, Mestres, Coupage Blue Fin,  Gran Reserva Brut 2009

Derrière un packaging très recherché se cache un nez assez tertiaire, empyreumatique. Bouche un peu plus sucrée que les autres qui ont précédé. Les bulles sont très fines, précises. La rétro-olfaction très intéressante est aromatique et longue. Un vin destiné à accompagner le thon rouge mais qui aurait mérité un dosage un peu plus faible pour bien l’accompagner. Sinon c’est du bon travail. Très Bien (23 points)

Cava, Llopart Original 1887, Gran Reserva Brut Nature 2007

Nez tertiaire, empyreumatique mais qui garde un caractère frais (mangue). La bulle est plus épaisse… plus extra-brut. La bouche offre un caractère joliment épicée, poivré, salin et bien tendu. Pas très long aromatiquement mais long gustativement . Très Bien + (4 points)

Cava, Gramona, III Lustros Gran Reserva 2007

Nez aromatique, grillé, empyreumatique, assez frais, menthé. La bouche est très crémeuse. Jolie bulle très crémeuse, fine, nette et précise. Belle tension finale. Bel exercice très bien maîtrisé. Très Bien ++ (7 points)

Cava, Recaredo, Reserva Particular Brut Nature 2004

Nez fruité, fraise, fruit des bois. La bulle est très discrète, elle est éphémère et disparaît en cour de bouche. La rétro-olfaction est très longue, tertiaire presque oxydative. La bouche offre une jolie matière mais je ne sais plus si je dois juger ce vin comme une bulle ou comme un vin tranquille. La disparition de la bulle offre une impression de décrochage en finale. J’aurai peut-être dû goûter la deuxième bouteille pour voir s’il y avait les mêmes impressions… je n’y ai pas pensé. Quoi qu’il en soit j’étais excité comme une puce à l’idée de goûter ce vin et je repars un peu déçu… à revoir. (6 points)

Le millésime 2007 en Muscadet : Compte-rendu

Deuxième séance Verticadet dédié au Millésime 2007 en Muscadet

En Muscadet, 2007 a été marqué par un débourrement précoce grâce à des températures élevées en Avril. Mais à partir de mai jusqu’à fin août, l’année a été marquée par des niveaux de pluie deux fois plus élevés qu’une année normale. Toutefois à partir du 22-23 août, un temps froid et ensoleillé s’installe, une augmentation des chaleurs du 5 au 10 septembre et de nouveau un temps froid et ensoleillé à partir de cette date. Le millésime a certainement été sauvé par son arrière saison. Les acidités ont toutefois peu baissées avec ce temps froid… le millésime sera marqué par des Muscadets bien vifs.  Le rendement moyen sur les Sèvre et Maine sera de 42hl/ha.

En termes phytosanitaires, le millésime 2007 a été une des années les plus difficiles depuis 1993. Le Mildiou apparaît dès le premier mai et ne lâchera pas les vignerons. Le millésime 2007 a aussi été très compliqué pour les bios qui ont dû multiplier les rotations de tracteurs pour traiter. Certains producteurs bios ont dû se contenter de petites récoltes avec des raisins qui ne parvenaient pas à murir à cause des attaques du mildiou sur les feuilles…  d’autres s’en sont mieux sortis… mais ce ne sont pas les vins des vignerons bios qui nous auront le plus marqué dans la dégustation.

Il est rare que les vignerons citent spontanément 2007 comme un bon millésime à Gorges mais sur les terrains précoces et séchants du secteur du cru communal Goulaine, du secteur des orthogneiss de la Haie Fouassière ou du secteur des granits de Clisson, certains vins se sont révélés être de très jolies bouteilles. Pour beaucoup, ce sont des vins qui peuvent supporter une longue garde et même demandent encore une longue garde avant que les bouches ne se fondent parfaitement.

Muscadet de Sèvre et Maine sur lie, Alain Olivier 2007

Nez très intéressant assez nettement tertiaire : ciré, empyreumatique, balsamique, fruité. La bouche offre une vivacité intense, des amers notables et une attaque assez enrobante. L’ensemble n’est pas très fondu en bouche mais le nez est net et très agréable. Très Bien (1 point)

Muscadet de Sèvre et Maine, Château du Coing de Saint Fiacre, Comte de Saint Hubert 2007

Nez assez peu intense moins évolué, légèrement végétal (anis), pêche blanche, sensation lactée/beurrée au nez et crémée en bouche. Attaque souple, aimable, pas très vive. Encore jeune, pas une très grande allonge, peu d’amers. Y a-t-il eu une malo partielle sur le St Hubert 2007 ? Bien+ / Bien ++ (0 points)

Muscadet des Coteaux de la Loire, Pierre Guindon, Roche de Loire 2007

Nez très expressif racinaire, gentiane, bonbon la Vosgienne, menthe, pinède. Bouche très effilée ; vive, tendue. Longue rétro-olfaction sur le pin, l’alcool à bruler. Une chose est sûre, les vins de Pierre Guidon sont uniques et repérables entre tous. Mais qu’est ce qu’il met dedans ? Très Bien / Très Bien + (1 point)

Muscadet de Sèvre et Maine, Stéphane et Thierry Luneau, Mouzillon-Tillières- Tradition Stanislas 2007

Poire-vanille anisée, pate à tarte au nez. Bouche onctueuse et texturée très large. Belle tension acidulée en bouche. Bouche très précise. Très élégante. Un vin qui en a encore sous la pédale pour évoluer encore favorablement. Très Bien ++ (7 points)

Muscadet des Côtes de Grandlieu, Domaine des Herbauges, Herbadia 2007

Joli nez très élégant, fruité, fleurs blanches discrètes et très élégante. Un nez de Bourgogne blanc élégant. L’attaque est onctueuse comme du gras de glycerol, l’amertume assez marquée, une fin de bouche très tranchante, très vive : un équilibre vif-amer. Un noble Muscadet avec beaucoup d’authenticité qui devrait encore bien vieillir pour que la bouche se fonde. Très Bien (5 points)

Muscadet de Sèvre et Maine – Le Pallet, Jubilation le Pallet 2007

Odeur de fût neuf, vanille, caramel. Bouche très marquée par le fût, amère, épaisse, mure. Bon c’est un vin trop marqué par son fût et aplati par sa malo. Les nouveaux millésimes du Pallet sont beaucoup mieux que cela. 2007 aura été une erreur de casting. Bien (3 points)

Muscadet, Château la Preuille, Tête de cuvée 2007

Nez marqué par le solvant (white spirit) le pétrole, la gentiane et divers arômes tertiaires de fruits cuits. La bouche est dominée par des arômes de solvants, très vifs manquant un peu de densité. Finale sur le rhum raisin et l’alcool. Pas très engageant. Un rendement plus faible n’aurait sans doute pas nuit. Bien

Domaine Brochard, Château d’Amour, Cuvée Excellence 2007

Nez fruité, farine (légère réduction) qui s’ouvre sur des fruits blancs et des arômes anisés. Bouche chaude et mure puis vive, très vive, très très vive, très tartrique. Une bouche en deux parties. Un vin qui devrait supporter une bonne garde. À regoûter dans une décennie. Bien ++ (2 points)

Muscadet de Sèvre et Maine – Clisson, Vincent et Stéphane Perraud 2007

Nez mur très discret. Les détecteurs à acidité volatiles du groupe ont sonné…  La bouche est très élégante : mure, acidulée, noisette en bouche. Le nez manque peut-être un peu de netteté mais la bouche est superbe… Très bien (4 points)

Muscadet de Sèvre et Maine, Jean-Luc Viaud, Goulaine, Fleur de Panloup 2007

Nez très complexe, perception aromatique intense mure et cuite, crème aux œufs, fenouil. Bouche enrobante, très bien tendue, superbe équilibre acidulé. Excellent (10 points – vainqueur du collectif)

Panloup

Muscadet de Sèvre et Maine, Vincent Pineau, Goulaine Fleur de Roche 2007

Nez très aromatique, fruité, malté, mangue cuite. Bouche assez crémeuse. Un peu courte en bouche. Acidité discrète. Finale portée par ses amers. L’aromatique est long en bouche. Bien ++ (0 points)

Muscadet de Sèvre et Maine, Pierre Luneau Papin, Goulaine, Semper Excelsior, Clos des Noelles 2007

Nez puissamment aromatique sur les fruits de la passion et une fraîcheur épicée qui pourrait presque évoquer le cannabis. La bouche est construite tout en largeur avec une vivacité en deuxième partie de bouche. L’amertume tire joliment la bouche. Très Bien+ (5 points)

Assemblée Générale de Vertivin ce Mardi 15 Décembre.

Mes chers compatriotes,

L‘Assemblée Générale de Vertivin se tiendra ce mardi 15 décembre à 20h au Château de la Frémoire à Vertou. L’Assemblée Générale constitue le poumon démocratique de l’association. C’est le moment ou l’oenophile doit interroger ses élus sur la bonne tenue du budget et des activités réalisées.

Les oenophiles attendent des réponses claires. Et ils auront des réponses de Claire.

Vive la République, Vive le Vin.

Compte-rendu de dégustation : séance Vins Jaunes

Voici le compte rendu de la séance Libertivin dédié aux Vins Jaunes.

Ce n’est pas si fréquent de mettre quatre vins jaunes à la suite dans nos contrées. On n’a pas choisi les moins bons sur le papier. Forcément le niveau est élevé… on trouvait ça dommage de goûter 4 jaunes d’exception sans s’ouvrir une simple bouteille histoire de se faire le palais et de réinitialiser nos calculateurs en vins jaunes. Donc on est allé chercher un vin jaune basique chez Super U avant de commencer. Ça fait un peu bizarre forcément pour ceux qui nous lisent.

Côte du Jura, Vin Jaune, Marcel Cabellier 2007

Nez oxydatif assez puissant. La bouche laisse la sensation d’une légère sucrosité et surtout d’une dilution importante. Rétro naturellement longue sur des notes oxydatives curry et brou. Sensation alcooleuse (alcool à bruler). Pas très concentré mais bon… Bien

Arbois Vin Jaune, Stéphane Tissot, Les Bruyères 2007

Nez discret (pour un jaune) assez fin de beurre et de noix fraîche. La bouche est ample construite tout en largeur. Notes de figues cuites. Curcuma. Un vin très maîtrisé qui laisse une impression de douceur et de délicatesse. Un vin qui devrait tutoyer les sommets avec un peu de vieillissement supplémentaire. Très Bien ++ (7 points)

Château-Châlon, Vin Jaune, Domaine Macle 2006

Nez assez animal assez peu aromatique, peu marqué par l’éthanal ; Texture onctueuse. Beaucoup de douceur en bouche. Vraiment une sensation d’un vin très délicat, très ciselé construit sur des amers. Touche de verveine en rétro-olfaction. Très Bien + (1 points)

Côtes du Jura Vin Jaune, Domaine Ganevat 2005

Éthanal plus marqué au nez, feuille d’infusion séchée (tilleul séché). Attaque très douce, très arrondie, crémeuse. La finale est assez complexe, bien tendue marqué par l’éthanal, la noix. Très Bien + (6 points)

Arbois Vin Jaune, Domaine Jacques Puffeney 2001

Nez très aromatique, très frais : menthe, verveine, noix, tilleuil. Encore attaque en texture en bouche très douce très texturante. La bouche est très concentrée, compacte, riche. La texture est longue en bouche se termine sur des notes de miel et de verveine. Excellent (10 points)

Sortons encore samedi 12 décembre.

Encore une idée de sortie : Christophe Bosque, adhérent assidu de Vertivin est grossiste en vin : sa boîte s’appelle ViniLibre. Il distribue sur Nantes moultes domaines intéressants comme Cosse-Maisonneuve de Cahors, Chantal Lescure en Bourgogne, Clusel Roch en Côte Rôtie, Roc D’Anglade en Languedoc, Julien Braud en Muscadet… et j’en passe.

Il fait ses portes ouvertes le samedi 12 décembre de 10:00 à 18:00 11 le bas Fief 44190 Gorges, il fera un peu de vente directe et profitera de l’opération pour lancer une nouvelle gamme de vins en monocépage.

Le slogan est prometteur.

Compte-rendu de dégustation : Cidres de Cornouaille

C’est avec un immense plaisir que nous avons accueilli Mark Gleonec, ambassadeur, chantre, que dis-je, barde de l’appellation AOC Cidre de Cornouailles. Il y a deux AOC dédiées aux Cidres aujourd’hui : Pays d’Auge (en Calvados) et Cornouaille en Penn-Ar-Bed. Cornouaille est AOC depuis 1996 après 16 ans de tractations.

Il sera question de pommes et de pommiers lors de cette séance. Sous les yeux de l’adhérent docile, a défilé une litanie de pommes et pommiers entrant dans l’Appellation : Kermerrien, Marie Ménard, Prat Yeaod, C’Huéro Briz… Une douzaine de variétés (seulement les principales, on aurait pu y passer la nuit) y sont passées avec leurs caractéristiques, leurs légendes, leur terrain de prédilection et leur étymologie. Mais pourquoi nous raconte-t-il tout cela ? Hé bien parce que la pomme, au-delà du terrain ou de la cidrification, c’est le nerf de la guerre. Parce que les pommes comme tout fruit du verger, certaines années, ça donne, d’autres années ça ne donne pas ! Un petit aspect aléatoire que les vignerons sont heureux de ne pas connaître avec la vigne. Alors même que l’AOC demande une typicité de cidres aromatiques fruités, demi-sec, légèrement amer, tannique et pas trop pétillant, il faut l’obtenir avec des variétés de pommes différentes d’une année sur l’autre… autant vous dire que l’assemblage champenois doit paraître d’une joyeuse rigolade quand on pense aux assemblages à réaliser pour obtenir un cidre de Cornouaille cohérent.

Autant dire que l’année a une importance fondamentale : chaque assemblage sera différent d’une année sur l’autre et les qualités organoleptiques du produit forcément différentes. Autant dire aussi que la mention du millésime serait largement plus utile sur un cidre de Cornouaille que sur un vin de Jurançon. Ce n’est pas le cas actuellement. Gageons que l’INAO saura comprendre en temps utiles la pertinence  d’une telle mention.

Il n’y a guère plus d’une dizaine de cidrerie qui font de l’AOC Cornouailles. La commercialisation est essentiellement locale. La valorisation du produit est encore faible. Rares sont les Cornouaille qui arrivent à 6€… Il faudrait pouvoir vendre un peu partout en France voire exporter pour viser une valorisation plus juste des Cidres de Cornouaille. A ce titre, il y a certainement encore des marges de progression sur l’AOC… Notez qu’il n’existe pas en France de Caviste spécialisé en Cidres. Vu ce que nous avons goûté ce soir, on ne peut s’empêcher de se dire que c’est très dommage. Le cidre de Cornouaille mériterait mieux.

Les cidres proviennent des récoltes 2014. Comme d’habitude, les commentaires “Bien/Très Bien” sont les miens et les points proviennent de la répartition des trois points attribués par chaque participant aux trois cidres qu’ils ont préférés. La sélection est effectuée par le CIDREF que je remercie grandement au passage.

En entrée un cidre hors AOC.

Cidre Fermier, Jean-Michel Tanguy, Cidrerie du Pays des Avens

Nez balsamique, animal, miellé. La bouche est douce, un léger tanin malheureusement dominé par une présence de brettanomyces… Cela étant, les brett sur du cidre, cela a un petit côté madeleine de Proust du tonneau de cidre de mon grand-oncle (ma première cuite)… c’est moins rédhibitoire que dans le vin pour moi. Bien (1 point)

Cidre de Cornouaille, Jean-Michel Tanguy, Cidrerie du Pays des Avens

Un nez sur de la croute de brioche un peu balsamique. La bouche offre une plus belle consistance. La bouche est demi-sèche, pourtant la bulle fuit assez vite en bouche et laisse une sensation légèrement sèchante portée par de légers tanins. Bien ++ (8 points)

Cidre de Cornouaille, Cidrerie Gilles Goalabré, Au Pressoir du Belon

Joli nez floral, un peu tourbé qui s’ouvre sur des aromes de pomme fraiche à l’aération. La texture est assez crémeuse, la bouche est plus sèche, elle offre des amers riches, des tanins assez présents et surtout une longue rétro-olfaction florale, fruités et tourbée assez complexe. Très Bien ++ (16 points)

Goalabré

Cidre de Cornouaille, Manoir de Kinkiz

Nez de café, tourbe, floral, fruité pomme-pêche assez intense. La bouche est un peu brutale : amers, sucrosité plus appuyée. Du tempérament mais une bulle un peu fuyante qui rend la rétro-olfaction un peu plus courte. L’amertume/tanin colle un peu en bouche. Bien ++ (6 points)

Cidre de Cornouaille, Cidrerie Menelig, Ruz

Menelig est la seule cidrerie bio de l’appellation. C’est un cidre filtré et cela change tout au niveau de la couleur : la robe est claire. Le nez est très singulier : il offre un nez de pomme tapée, de cire et de tourbe. “la pomme est ramassée très mure ici” nous dit Mark. En bouche les tanins sont bruts et les amers puissants. Les amers laissent nettement une sensation de peau de pomme mâchonnée. L’ensemble est relativement plus trapu. Il appelle le repas. L’expression est sans doute moins typique mais intéressante. Très Bien (16 points)

Cidre de Cornouaille, Les Vergers de Kermao

C’est un joli nez fruité et pimpant que nous avons là. La bouche est ronde et légère : pas beaucoup de tanin, pas beaucoup d’amers. Tout est dominé par une persistance aromatique très prononcée. La rétro-olfaction offre de longs arômes fruités. Plaisant mais il faut éviter de manger avec. C’est le cidre du goûter. Très Bien (7 points)

Cidre de Cornouaille, Cidrerie de Menez Brug

On retrouve ici un cidre très aromatique : fruits blancs, verveine, agrumes, floral : un nez joliment complexe. Belle matière en bouche : de la densité, une jolie bouche tannique. Un peu plus d’amers n’aurait pas nuit mais c’est un très joli cidre. La rétro-olfaction très aromatique est longue porte bien le cidre en bouche.  On nous suggère une crème de blé noir aux coquilles Saint Jacques pour accompagner cela… Gargl c’est tentant. Très Bien + (13 points)

 

 

Encore trois places pour le groupe Vertivictuailles

Trois places sont encore disponibles pour le groupe Vertivictuailles qui débute le 19 janvier. Ce sont 4 séances (les trois autres sont le 8 mars, le 19 avril et le 10 mai) dédiées aux accords mets et vins. 2 séances se dérouleront dans des restaurants et 2 séances au château de la Frémoire plutôt avec des aliments ou des préparations traiteurs et sans doute avec un peu de théorie sur les gammes d’accords.

Ces 4 séance coûtent 120€ (restaurants, traiteurs et vins compris) auquel il faut rajouter 15€ d’adhésion à Vertivin pour ceux qui ne seraient pas encore adhérents (20€ pour un couple).

Ceux qui sont intéressés peuvent me contacter pour réserver leur place.

Compte-rendu de séance Verdicchio des Marches en Italie

Voici une séance dédiée au cépage Verdicchio des Marches italiennes : sur les appellations Verdicchio dei Castelli di Jesi et Verdicchio di Matelica. La première est une grosse appellation en bordure de côte, la deuxième est une petite appellation de quelques centaines d’hectares à peine dans le piémont des Appenins bref dans la montagne : un terroir sensiblement plus frais.

Le Verdicchio, ce n’est pas un cépage très aromatique. Il semblerait d’après la littérature que le Verdicchio à l’instar de notre Muscadet gagne à vieillir. Il est hélàs assez compliqué de trouver de vieux Verdicchio sur le marché pour vérifier si le cépage est riche en précurseur d’arômes. Au demeurant pour les vins un peu plus anciens que nous avons eu, nous n’avons eu qu’à constater que le cépage offrait une intensité aromatique plus importante… mais il s’agissait aussi de vins aux rendements plus modestes… Le cépage offre en bouche une jolie structure, un caractère un peu chaud (l’alcool est souvent très perceptible), des amers notables et une acidité qui titille la glotte (heureusement sinon la perception alcoolique serait sans doute moins supportable). Cela en fait un cépage intéressant qui a sa place dans l’échiquier des cépages de premier plan.

Verdicchio di Matelica Borgo Paglianetto “Vertis”  DOC 2012

Premier nez reducteur assez peu expressif, la bouche donne une impression légèrement sucrée que peut conforter un léger perlant, une finale vive et acidulée. Un vin bien droit. Bien +(+) 8 points

Verdicchio dei Castelli di Jesi Classico Riserva Umani Ronchi “Plenio” DOCG 2012

Nez assez marqué par l’élevage partiel en fût. L’ananas est dominant. La sucrosité est en revanche un peu appuyée en bouche sans doute à cause de la sucrosité apporté par le fût. Légère astringence “bois sec” selon mon voisin de droite. Amertume un peu appuyée… bon au demeurant pour le commun des mortel c’est un vin assez facile à boire. Bien (0 points)

Verdicchio dei Castelli di Jesi Classico Superiore, Garofoli  “Podium” DOC 2012

Nez assez peu expressif qui offre une attaque très large en bouche (gras, nappant, un peu chaud). Rétro-olfaction sur des notes de pèche-poire. Vif et assez nerveux en fin de bouche. Malgré la chaleur, un vin intéressant. Bien ++/Très Bien (0 points)

Verdicchio dei Castelli di Jesi Classico Riserva Marotti Campi “Salmariano” DOC 2011

Nez vraiment peu expressif. À peine j’entrevoie un bref arôme de bouillon cube dont on se demande d’ou il sort. Le jus est très rond en attaque, très vif, claquant, bien tendu. De jolis amers marqués. Bien++/Très Bien (3 points)

Verdicchio dei Castelli di Jesi Classico Riserva Moncaro”Vigna Novali” DOCG 2011

Nez assez expressif, fruité. La bouche offre un équilibre plus mur avec une légère pointe de CO² perceptible en bouche. La bouche est suave. L’acidité encore assez mordante. Amers notables. Bien++ (7 points)

Verdicchio dei Castelli di Jesi Classico Superiore Umani Ronchi “Vecchie Vigne” DOCG 2012

Nez fruité, fruits blancs. Bouche large et épaisse. Moins vif mais une acidité qui tend toutefois bien le vin en seconde bouche. En bref une impression de vin plus compact, aux rendements plus serrés mais la chaleur en bouche est aussi un peu plus présente. Très Bien (8 points)

Verdicchio di Matelica Riserva  La Monacesca “Mirum” DOCG 2012

Nez expressif, citron, arnica, fruits blancs. Notes miellées. Bouche crémeuse très intense, large, vive, tendue. Pointe d’amande en rétro-olfaction. Superbe équilibre d’ensemble. Très Bien++/ Excellent (20 points – vainqueur mérité du collectif ce soir. Il était aussi vainqueur de la séance Vertivinus dédié aux cépages italiens blancs autochtones)

Verdicchio dei Castelli di Jesi Classico Riserva Andrea Felici “Cantico della Figura” DOCG 2012

Nez citronné. Bouche aussi verticale que le précédent vin était horizontal. Vif, tranchant tout en longueur. Un peu plus d’ampleur n’aurait pas nuit mais l’expression est intéressante. Bien++/ Très Bien (14 points)

Verdicchio dei Castelli di Jesi Riserva Villa Bucci DOCG 2010

Le boisé est assez discret au nez mais offre une palette aromatique un peu plus originale (Fruit, tilleul, tisane). Bouche très crémée, très épaisse toute en largeur. Notes d’amande en fin de bouche. Vif en finale. Il faut reconnaître que c’est un vin bien fait et de bonne concentration. Très Bien + (13 points)

Verdicchio dei Castelli di Jesi Classico Riserva Garofoli “Selezione Gioacchino” DOC 2008

Nez expressif, fruité, fruits blancs frais, zeste de citron. Attaque et bouche très dense, un peu chaude. Jolie compacité mais soutenu par un bel équilibre. Très Bien ++ (17 points)

Idées de sorties

Il y a plein d’idées de sorties oenophiles jusqu’à la fin du mois de novembre.

D’abord il y a le salon des vins et de la Gastronomie de la Beaujoire à Nantes du 13 au 16 novembre… Ce n’est pas trop notre tasse de thé, mais on peut y trouver des domaines intéressants comme le domaine Besombe en Roussillon par exemple.

Ensuite, c’est la saison des portes ouvertes des Vignerons du Muscadet en ce moment… Bruno Cormerais et les accords mets-vins de Marie Françoise sur trois week-end, Michel Delhommeau…etc

Mais s’il fallait en retenir 2, il me semble que la porte ouverte du Domaine Pierre Luneau Papin au Landreau le samedi 28 novembre mériterait tout d’abord encore une fois votre attention tant par les vins du domaine que par des invités de belle pointure. Stéphanie Caslot du Domaine de la Chevalerie de Bourgueil sera présente… disons… le meilleur domaine de Bourgueil à mon goût… et puis on notera la présence du domaine Ogereau d’Anjou… là aussi un domaine de premier rang.

La deuxième porte ouverte à retenir c’est celle de Xavier Gouraud (Domaine des Rigoles des Pins) à Mouzillon le dimanche 29 novembre. C’est une porte ouverte importante parce que c’est la dernière : Xavier Gouraud part en retraite. Le domaine n’a pas trouvé de repreneurs, les vignes sont reprises… mais il est fort à craindre que ce soit différent. Xavier Gouraud c’est certainement le vigneron le plus consciencieux, le plus précis de Mouzillon. Le soin porté à ses vignes et l’intelligence vigneronne dont il a fait part est inégalée dans ce secteur du Muscadet. le dernier millésime en vente du Clos de la Barrilère est le 2010. Excellent millésime et pour l’avoir goûté : excellent vin. Un collector à absolument avoir dans sa cavothèque.

Photo Fred Niger Van Herck

Clos de la Barrilère : Photo Fred Niger Van Herck

Compte rendu : divers Muscadets lors de la séance “les pressoirs à longs fûts”

Groupe Verticadet : séance du 15 septembre 2015 :

Cette première séance de l’année pour le groupe Verticadet avait pour thématique un élément du patrimoine viticole en pays de muscadet : le pressoir à long fût.

Le groupe était accueilli par le propriétaire du château de l’Aulnaye à Vertou, qui abrite un des plus imposant spécimen de pressoir à long fût. Dans un premier temps avec un diaporama à l’appui, Jean-Pierre MAILLARD, président de l’association Forum et auteur de l’ouvrage Inventaire des pressoirs anciens du vignoble nantais, est intervenu pour nous présenter le fruit de son étude débutée en mai 2013.

PressoirLongFût

La séance s’est poursuivie par la dégustation d’un échantillon de muscadets de cru et millésimes divers.

– Domaine de Bellevue, Gétigné, J. Bretaudeau, granit 2014

Nez agréable, légèrement fumé, aux notes d’agrumes, d’iode, de fruits blancs ; jeune mais pas fermentaire. Belle matière en bouche, avec de beaux amers. Un Muscadet déjà joli bien qu’il ne soit pas encore à maturité. Bien ++/Très bien (2 points)

– Domaine Vincent Caillé, Vieilles vignes 2013

Nez complexe, amande amère et fruit sec, un peu phénolé. En bouche, un peu de CO2 à l’attaque, puis sur le fruit (abricot), vin puissant, peu nuancé ; finale un peu chaude. Bien + (0 point)

– Domaine de l’Ecu, Le Landreau, G. Bossard et F Niger Van Herck, Gneiss 2013

Nez riche, sur les fruits blancs (poire), notes racinaires, melon, gentiane, notes iodées, registre d’agrumes. en bouche, l’attaque est grasse, la matière est dense, et on retrouve les notes de gentiane et pomme verte. Ce vin, encore un peu fermé, est très homogène et équilibré. finale très longue sur des arômes d’agrumes. Très bien + (4 points)

– Branger, Maisdon/sèvre, terroir les gras moutons 2012

Beau nez, sur le fruit blanc et jaune (pêche de vigne, nectarine,…). En bouche, très léger perlant à l’attaque, développement aromatique puissant sur le fruit avec bel équilibre acidité/amertume. Un vin qui en a encore sous la pédale. Très bien (4 points)

– Domaine Guindon, coteaux de la Loire, Tradition 2011

Vin bouchonné. Dommage !

– Château de l’Aulnaye, famille Lieubeau, démarche cru Château-Thébaud 2010

Nez d’abord fermé, puis sur des aromes de fruits blancs (coing) à l’aération. Attaque en bouche un peu perlant et  sucrée, puis aromes de fruits exotiques (fruit de la passion) et fruits jaunes. Vin gras, mûr, peu acide (un peu de malo ?). Bien ++/Très bien (7 points)

– Domaine des Hautes Noëlles, Côtes de Grandlieu,  les Moineries 2010

Au nez, aromes de fruit à chaire blanche, pomme, miel. Bouche grasse, d’abord sur des amers et notes racinaires, qui se développe en s’élargissant sur le fruit. Vin pur et droit. Bien++/Très bien (3 points)

– Château de la Chauvinière, J. Huchet, granit de château Thébaud 2008

Beau nez fin, qui ne dévie pas. Attaque en bouche sur des amers, puis grosse acidité. Vin gras, mais un peu plat au niveau aromatique. Avec mon voisin, on se demande si la bouteille n’a pas eu un défaut et s’il  n’y aurait pas un léger bouchon. Bien ++ (0 point)

– Château de la Ferré, Vallet, Jérome Sécher, Vallet 2009

Pas pris de notes sur le nez (ce n’est pas bien !). En bouche, un peu chaud à l’attaque et présence de CO2. Ça pète bien ! Aromes de fruits du début à la fin ; avec une finale qui marque. Il y a peu de développement aromatique : ce vin est jeune et prometteur et mérite de s’assagir avec le temps. Bien++/Très bien (6 points)

– Domaine de la Pépière, Maisdon /Sèvre, Ollivier-Branger-Croix, cuvée 3 – 2009

Nez peu expressif, puis s’ouvrant sur des notes de pierre à fusil et de tilleul, puis citronnées et mentholées. En bouche c’est salin, avec des beaux amers et une très grosse acidité ; pour le moment la trame aromatique est très discrète et on distingue seulement des notes empyreumatiques (fumées). Ce vin aurait sans doute mérité un bon carafage. Gros potentiel à suivre. Bien++/Très bien (1 point)

– Château de la Preuille, St Hilaire de Loulay, famille Dumortier,  tête de cuvée 2005

Nez expressif sur le coing. En bouche c’est très mûr avec une sensation de sucre résiduel, sur des aromes de fruits exotiques qui commencent à tirer vers le rhum dilué. Bien++ (0 point)

– Domaine de la Poitevinière, Gorges, V. Rineau, 2004

Nez très évolué avec des notes d’armoire à pharmacie et de champignon. En bouche on retrouve cette impression avec un arome de colle. Mauvaises conditions de vieillissement ? Un problème de bouchon ? (0 point)

– Domaine de la Louveterie, la Haye Fouassière, Jo Landron, 2004

Nez d’abord fermé, puis notes balsamiques (thérébenthine) et enfin sur les agrumes. En bouche cela se tient, tout est en place. Ce vin, d’une belle tension, a gardé toute sa fraicheur. Finale sur de beaux amers. Très bien + (1 point)

– Château du Coing, St-Fiacre, famille Chereau-Ghunter, Comte de St-Hubert 1997

Point notable, la robe est très jeune (reflets verts).

Beau nez sur le fruit blanc confituré (pêche de vigne et poire), le zest confit et la propolis. A l’attaque on sent encore un peu de CO2 ; la bouche est ample, grasse avec un très bel équilibre acides/amers. Ce vin a gardé une certaine minéralité et on retrouve les saveurs d’agrumes ; final miellé. Très bien ++ (14 points, vainqueur du collectif)

Eric Guicheteau pour Verticadet