Vertivinus – Accords vin et saumon fumé – Jeudi 11 décembre 2014 – Château de la Frémoire

Une séance Vertivinus consacré aux accords vin et saumon fumé quelques jours avant Noël, quelle belle idée  !

Voici le « menu » proposé par Romain :

En entrée, Celui-ci expose les principes de conservation des aliments.

D’un point de vue physiologique, il s’agit de protéger les aliments contre l’oxydation des graisses ou l’’autolyse des cellules, de stopper la germination ou d’empêcher le développement d’agents pathogènes.

Il existe plusieurs techniques de conservation des aliments :

  • La déshydratation/le séchage,
  • La pasteurisation/la chaleur,
  • La congélation/le froid,
  • La salaison ou fumaison/la chimie organique,

La fumaison est l’un des plus anciens moyens de conservations. Celle-ci a des effets sur l’arôme et la couleur des aliments ainsi que des effets antimicrobiens. Il existe plusieurs types de fumaison : la fumaison à froid (de 12°C à 25°C), à chaud (de 50°C à 85°C) ou à des températures plus intermédiaires.

Pour fumer le saumon, on utilise du bois d’hêtre en général. Tout d’abord, les filets de saumon sont au préalable levés et salés. Puis ils sont fumés : l’opération de fumage du saumon dure entre 6 et 20 heures. Les filets sont ensuite stockés à plat pendant plusieurs jours pour détendre les chairs. Les filets sont enfin décroutés, tranchés et conditionnés.

L’accord vin et saumon fumé doit évidemment tenir compte des caractéristiques gustatives du saumon, sa chair délicate, un peu grasse et aussi des arômes fumées : aussi faut-il a priori un vin élancé, avec de l’acidité et un point de minéralité pour soutenir les notes fumées en accord.  On pense plutôt alors au sauvignon ou un chenin jeunes avec des notes acidulées, des Muscadet ou des Chasselas. Mais l’accord avec des vins blancs plus aromatiques comme le Muscat, le Jurançon sec des vins de la côte chalonnaise mérite un détour tout comme les Champagne rosés ainsi que les vins légèrement passerillés.

Attaquons le plat de résistance : les toasts de saumon fumé sont soit beurrés ou crémés, ce qui dans l’accord du saumon avec les vins a son importance.

AOC Champagne rosé Domaine Besserat de Bellefon Cuvée des Moines (38€) : nez discret pamplemousse. Attaque en bouche florale (acacia), bulles fines. Notes de craie. Finale acide, « aspirine » pour certains dégustateurs. Assez bien.

  •  L’accord vin/saumon est par contre moyen.

AOC Alsace Muscat Sec Domaine Anstotz et fils (7.20€) : nez agrume et litchi. L’attaque en bouche est grasse, plutôt ronde. Note de pêche. Finale acide avec une belle longueur. Un peu chaud (alcool). Bien+

  •  L’accord vin/saumon est réussi. La bouche est plus soyeuse.

AOC Muscadet Domaine Bonnet-Huteau Granit des Laure 2012 (7€) : nez floral, beaucoup de fraicheur, parfum de mer (huitre) L’attaque en bouche est ronde, note de fleurs, vin ample avec une finale acidulée et longue. Bien.

  •  L’accord vin/saumon est fait ressortir la puissance et l’acidité du vin qui domine l’ensemble.

AOC Chablis Cave de la Chablisienne Le Finage 2010 (9.60€) : nez citron et végétal. Attaque en bouche douce, sucrée. Le vin monte en puissance. Finale acide et maitrisée. Bien.

  • L’accord vin/saumon est réussi et bien équilibré.

AOC Ajaccio Domaine Abbatucci curée Faustine 2013 (19€) : nez discret agrume et écorce. L’attaque en bouche est explosive, grasse et une acidité fine. La finale est un peu chaude. Bien.

  •  L’accord vin/saumon laisse bizarrement une impression liquoreuse en bouche. Avec la chaleur du vin ressortent des notes plus fumées et boisées.

AOC Riesling Lucien Brand Osthoffen 2002 (10€) : nez de colle, pétrole puis floral. L’attaque en bouche développe des notes citron et cédrat, la matière est beurrée. Finale acide agréable. Bien+.

  •  L’accord vin/saumon est équilibré quoiqu’en faveur du vin plus puissant.

AOC Jurançon moelleux Domaine Lapeyre Cuvée Magendia 2007 (22€) : au nez, des arômes de banane flambée, compotée. Vin très aromatique en bouche (zeste, miel) belle finale amère. Très bien.

  •  L’accord vin/saumon est très intéressant car le sucre contre bien le gras du saumon.

 

Les vins les plus appréciés par les dégustateurs sont ceux du Domaine Lapeyre et du Domaine Bonnet-Huteau. L’accord le plus apprécié est celui avec le Chablis, suivi de celui avec le Jurançon.

Saluons le Fumage artisanal d’Arzon (www.fumage-arzon.fr) pour l’excellence de son saumon fumé. Un grand merci aussi aux personnes qui ont patiemment réalisé d’excellents toasts (plus de 70 !)

A bientôt.

 

 

 

 

Compte-rendu : le Pays Basque espagnol

Compte-rendu d’une séance dédiée au Pays Basque espagnol.

De quoi parlons-nous ici ? Nous parlons de 3 petites DOC espagnoles situées sur la bordure : un vignoble qui borde la commune de Getaria (la plus grosses des trois DOC) et deux vignobles éparpillés dans deux des provinces du Pays Basque : Biscaye et Alava. Nous parlons de vins dont l’origine remontrait au moyen-âge qu’on appelle localement des Txakoli. Et comme le basque s’accorde, un Txakoli de Getaria se lit : Getariako Txakolina. Ce sont… des vins issus d’erreurs œnologiques mais comme l’œnologie et la chimie n’avaient pas cour au moyen-âge peut on vraiment parler d’erreur : à la base ce sont des vins issues essentiellement du cépage Hondarrabi Zuri, cépage autochtone, originellement récolté à sous-maturité, (climat océanique oblige) que l’on vinifiait dans de grands foudres, non collé, non filtrés, troubles, récoltés sur lie, ces vins gardaient un perlant vivifiant en bouche. A l’origine cela devait ressembler à du “cidre de vin” en quelle que somme.
Pour accéder à la DOC, les vignerons basques ont du moderniser leurs pratiques et leurs chais… chose assez aisée puisque le phylloxera avait fait table rase des vignes basques pendant environ 100 ans… autant repartir d’une case blanche.
La dégustation a globalement montré des vins beaucoup plus soignés oenologiquement que devait être leurs ancêtres. La dégustation a pu montrer aussi des vins parfois très dilués… issues de DOC espagnoles peu coercitive (rendement maxi 93 hl/ha pour Getariako Txakolina). Le perlant originel cherche à être conservé dans ces vins embouteillées dans des flutes vert-bouteille. Un perlant beaucoup plus intense que notre Muscadet, on dirait presque parfois des pétillants naturels et les bouchons s’élargissent côté vin comme dans des bouteilles d’Asti. Comment font-ils pour garder autant de gaz ? Cuve close ? Injection de CO² ? Mystère… la recherche de la conservation de ce gaz induit aussi des sulfitages un peu appuyés sur certaines cuvées.

Getariako Txakolina, Txomin Etxaniz 2013
Ce vin offre un nez très fruité, citronné ; un très léger perlant, une bouche assez dense, un perlant assez intense qui offre une bulle bien fine, de puissant amers de peau d’orange en finale, vif. Assez salin selon certains de mes voisins. Bien ++/Très Bien (18 points – vainqueur du collectif)

Getariako Txakolina , Rezabal 2013
Nez assez piquant, atone, bouche vive très diluée assez plate, vif. Moyen (0 pt)

Getariako Txakolina, Ameztoi Primus 2013
Nez assez intéressant, herbe médicinale, anis, thym. Perlant intense. Assez long, bien tendu. Bien ++ (3 points)

Bizkaiko Txakolina, Bodega Itsas Mendi 2013
Réducteur au premier abord puis s’ouvre progressivement sur des notes fruitées aguichantes. Assez peu perlant, bouche soignée. Très moderne… pas très structuré mais irréprochable oenologiquement… le genre de vin qu’on trouve assez facilement dans les hôtels des Baléares. Propre et sans aspérités… sorte de Tariquet espagnol… Bien+ (12 points)

Getariako Txakolina, Arginano, K5 2013
Une belle étiquette moderne qui offre un vin finalement assez tradi… nez un peu champignonné. Perlant, assez simple, matière un peu fluide. Bien (0 points)

Bizkaiko Txakolina, Bodega Virgen de Lorea,  Txakoli Aretxaga 2012
Différence de bouteilles : sur le premier vin le nez est prématurément évolué. Sur la seconde le nez est plus en place. Plus atone aussi. Le perlant est parti (ou n’est jamais arrivé). Assez tapissant. Pas inintéressant. Bien +

Bizkaiko Txakolina, Itsas mendi 7 2011
Changement de registre pour un vin au nez intense et fruité, agrumes, un nez très droit. Une bouche dense, mure et tapissante. Finale aromatique. Joli vin. Très Bien + (11 points)

Bizkaiko Txakolina, Itsas Mendi Eklipse 2011
La Bodega Itsas Mendi a indéniablement investi dans un œnologue chevronné. Les vins et les vinifs sont particulièrement propres… un style très nouveau-monde.  Le nez de ce pinot noir pinote… comme de bien entendu ; un léger grillé, une bouche marquée par une extraction assez notable. Des amers d’extractions comme des pinot noirs sud-africains… Bien ++ (5 points)

Rioja Alavesa, Telmo Rodriguez, LZ, 2013
Le nez est presque évolué sur la cerise cuite et le viandox. La bouche est enrobante, mure. Un tanin fin assez propre bien qu’un peu collant.  Très Bien (0 points)

Compte-rendu séance Bergerac

 

 

Séance dédiée au vignoble de Bergerac pour cette séance Vertivingstone en compagnie du vigneron biologique, libéral et volubile Pierre Carles du Château le Chabrier venu exprès pour nous de Razac de Saussignac. Séance très instructive mais qui s’est terminée fort tard… je vous promet que pour les Vertivingstone nous allons tenter d’éviter ces excès à l’avenir. J’ai volontairement orienté la séance autour de la dégustation de vins biologiques (finalement très nombreux à Bergerac)…et j’ai essayé de mettre à l’honneur quelques producteurs récemment installés… Il y a quelques sacrés vins dans cette dégustation… je ne vous cache pas que cette dégustation m’a plus emballé qu’une séance voisine dans le pomerolais. Les blancs secs sont particulièrement séduisants : ils montrent tout le potentiel qu’on peut tirer d’un sémillon et ou d’un Sauvignon bien mûr.

Bergerac Sec, Château la Tour des Gendres, Cuvée des Conti 2013
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Compte-rendu : séance Géorgie

Séance Géorgie à Vertivin. Une sélection de vin un peu au pif… pas facile de trouver des recommandations de vins géorgiens. La Géorgie s’exporte de plus en plus vers d’autres pays que la Russie, c’est indéniable, mais de là à avoir un choix pléthorique de vins géorgiens sur le territoire français, c’est une autre histoire. J’ai donc fait confiance à un caviste de Hambourg : www.geovino.de pour constituer une sélection de vins géorgiens et notamment quelques vins oranges : ces vins de raisins blancs macérés et vinifiés en amphore enterrées que l’on nomme localement des Qvevris. Je ne vous cache pas que nous avons perdus quelques adhérents en cours de route lors de cette séance très singulière.
En résumé, je pense que nombre de vins orange nous ont plutôt séduits… pour en avoir rapporté à table, ce sont des vins qui passent très bien face à n’importe quel plat de poisson. Les tanins disparaissent bien à table et structurent plutôt bien le vin. Même si sans manger, ça a fait un peu bizarre à certains. Quoiqu’il en soit un vin orange ne signifie pas nécessairement vin oxydatif. Les rouges ont, pour nombre d’entre eux, été marqué par des imperfections œnologiques ; certaines assez désagréables.

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Compte-rendu : le futur cru Château-Thébaud en Muscadet Chap. 2

La démarche de cru communal Château Thébaud.
Il faut bien trouver un petit vecteur de communication fût il grégaire à travers ce blog pour expliquer la démarche du cru communal Château Thébaud.
D’abord, en premier lieu, la commune de Château Thébaud, un bout de celle de Monnières et un bout de celle de Vertou sont marqués par une unité géologique singulière que les géologues nomment granodiorite. C’est quoi donc ce machin… et bien c’est un caillou à mi chemin entre le granit et le gneiss. C’est un granit qui commence à peine à se métamorphiser. Il n’existe pas ailleurs ce type de caillou dans le vignoble nantais. En termes de sols, le granodiorite produit des sols plutôt sableux mais assez profonds et plutôt fertiles. Ce qui a conduit les vignerons de Château Thébaud à sélectionner des parcelles dans les coteaux assez précoces… (On vendange sur ces terrains près d’une semaine avant les proches terrains de granits du cru Clisson) donc faiblement argileux proches de la vallée de Maine car ils se sont vite aperçus de la qualité des terrains de ces zones moins profondes.

Carto-chateau-Thebaud.jpg

(Carte identifiant grossièrement les coteaux surplombant la Maine pour la démarche de cru communal Château Thébaud – INAO à partir de l’IGN)

On voit bien sur la carte ci-dessus, les différentes zones identifiées pour la réalisation d’un cru communal : on distingue une série de coteaux surplombant la Maine. Au centre de cette série de coteaux, un plateau limoneux impropre à la production de vins de garde ; La zone du cru Château Thébaud est délimité au sud par une faille géologique du sillon de Bretagne très visible qui délimite le granit du granodiorite et au Nord la zone est délimitée par la Maine. La délimitation par la Maine conduit à des approximations géologiques puisqu’il existe sur la zone de château Thébaud une poche de Gneiss en face de Saint Fiacre. Etrangement, sur ce sol plus pauvre, les vignerons ont plutôt planté du gros plant pour en réduire la vigueur (alors qu’ailleurs, le gros plant cépage secondaire était planté dans les moins bons terrains). Elle ne devrait pas être concernée par la démarche de cru. Au Nord Ouest, la zone de granodiorite est également traversée par des lentilles de roches vertes (Amphibolite). Ce qui complexifie la lisibilité de la zone destinée aux crus.

Pont-Caffino.jpg

 

Sur la falaise de Pont Caffino, falaise issue d’une ancienne carrière, on distingue nettement des traces vertes d’amphibolite insérés dans le granodiorite. Sur le haut de Pont Caffino, la vigne… il n’y a pas lourd d’épaisseur de terre.

C’est uniquement à partir de 2006 que les vignerons de Château-Thébaud se sont rassemblés en une association pour valoriser leur cru. Pourtant Jérémie et Yves Huchet à la Chauvinière ont depuis 1990 voulu faire ressortir une typicité « granit de Château Thébaud » sur leurs étiquettes. Château Thébaud est aussi une commune un peu singulière dans sa commercialisation de vins… et l’INAO est aussi attentive à cette singularité pour faire ressortir une typicité puisqu’elle n’est pas qu’issue du terroir mais doit être aussi portée par les savoir faire. Or commercialement parlant, Château Thébaud est composée de gros domaines disposant de larges surfaces et favorisant depuis longtemps la commercialisation en vente direct. Historiquement Château Thébaud est aussi reliée au commerce sur la Loire grâce à la chaussée des Moines de Vertou qui depuis le XIe siècle permet à la Maine d’être navigable jusqu’à l’écluse de Pont Caffino.

 

Suite à la présentation de la démarche de ce cru communal à Vertivin, s’en est suivi d’un débat sur la necessité de produire de nouvelles AOC dans un paysage d’AOC françaises déjà complexes. Qu’il y ait une typicité des crus communaux du Muscadet c’est vraisemblable… la dégustation étatn plutôt convainquante sur ce point. Toutefois il est indéniable que nous sommes dans le domaine de la subtilité… et au final guère plus d’une dizaine de dégustateurs, techniciens agricoles ou œnologues mordus de Muscadet en France peuvent sans doute distinguer les différents crus en bouteille. Faut-il, doit-on, faire des AOC communales et multiplier des AOC déjà illisibles… On ne connaît déjà pas Saint Pantaléon Les Vignes, ce fameux cru communal des Côtes du Rhône, à quoi cela sert-il d’en rajouter ? A cela, un vigneron comme Jérémie Huchet répondra : « c’est pour nous, vignerons que nous faisons cela : c’est la reconnaissance de notre travail d’adéquation entre un terroir, un cépage et un usage. » Il me semble en effet qu’il faille distinguer la minutie d’un travail d’adéquation qu’il est necessaire de reconnaître et la lecture que peut en faire le consommateur… Il y a autant d’AOC en Italie qu’en France voire plus. Les Italiens ne les connaîtront pas toutes pas plus que nous. Ce qui est important c’est de reconnaître une réelle hiérarchie des appellations en fonction du travail effectué par les vignerons. Le consommateur ne retiendra jamais 360 AOC mais il retiendra 3 ou 4 catégories d’AOC. A l’Etat d’avoir le courage politique pour distinguer les différentes catégories d’AOC selon la minutie de travail

d’adéquation entre un terroir, un cépage, un rendement, un usage au chai. Et tant pis si ça fait mal à Saint Emillion ou en Champagne. L’information du consommateur est sans doute à ce prix.

Compte-rendu : séance Trentin Haut Adige

Soirée Italienne ce soir avec une séance dédiée au Trentin Haut Adige. Les cuvées haut de gamme des coopératives sont vraiment particulièrement bien travaillées Certaines frisent l’élite. Un exemple pour nos coopératives françaises. C’était vraiment une initiation à des cépages guère connus : le Lagrein, le Schiava, le Toreldego bien sûr mais aussi des nouveaux cépages allemands comme le Kerner et pour ceux qui ne connaissaient pas, le Müller-Thurgau.

Süd-Tyrol, Domaine Köfererhof, Kerner 2013

Très fermentaire encore, bonbon, fruit jaune… pas facile d’y voir clair sur les singularités aromatiques du cépage. Joli gras, vif, bien tendu. C’est un bon démarrage. Très Bien (7 points)

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Vertivinus – Les assemblages « bordelais » – Jeudi 25 septembre 2014 – Château de la Frémoire

« J’aime le Bordeaux, surtout dans sa vieillesse ; j’aime tous les vins francs, parce qu’ils font aimer ». Alfred de Musset.

La première séance de Vertivinus est consacrée aux assemblages « bordelais » et donc aux vins issus d’assemblage de merlot, de cabernet sauvignon et de cabernet franc. Quelques mots tout d’abord sur ces trois cépages :

Le merlot :

Originaire de la région bordelaise, il est issu d’un croisement entre la madeleine noire et le cabernet franc. C’est le plus jeune des cépages bordelais. Sa maturité est de dite de deuxième époque ; il est plus précoce que le cabernet sauvignon. Il est sensible au mildiou, à la pourriture grise mais moins à l’oïdium. Sa précocité est un avantage surtout les années délicates. Sa culture est assez aisé et sa vinification plutôt facile. Il permet d’élaborer tout type de vin.

C’est ainsi qu’il est devenu le second cépage rouge au monde (280000 ha) dont 114000 en France, 24000 en Italie 23000 aux Etats-Unis, 15000 en Chine et 13000 en Espagne.

Le cabernet sauvignon :

Celui-ci est issu d’un croisement entre le cabernet franc et le sauvignon blanc. Son débourrement est tardif, soit huit à dix jours après le merlot. Il est sensible à l’oïdium et aux maladies du bois. Sa grappe, à petits raisins, est un terrain favorable pour les vins plus extraits. Il apprécie les sols graveleux. Il lui faut de bonnes expositions mais pas de sécheresse. Le cabernet sauvignon donne des vins structurés, puissants avec une bonne trame tannique (favorable donc à la garde) Seul, le cabernet sauvignon manque de rondeur.

Il est le premier cépage rouge au monde avec 290000 ha dont 53000 en France.

Le cabernet franc :

C’est le plus ancien cépage de Gironde. Il proviendrait du côté espagnol du vignoble pyrénéen et aurait gagné le sud-ouest de la France grâce aux pèlerins de retour de Saint-Jacques-de-Compostelle. Il aime les terrains bien alimentés et drainés. Il se distingue par sa finesse aromatique, ses arômes épicés et parfois de poivron. Outre sa présence en Gironde (en Médoc principalement avec une exception notable sur la rive droite puisqu’il entre pour 60% dans l’assemblage du Château Cheval Blanc AOC Saint-Emilion GCC), ce cépage est emblématique des vins de Chinon, Bourgueil ou Saumur.

Côté espagnol, Cabernet et Merlot se sont implantés dans la région de la Rioja mais ils se sont surtout développés dans les régions de Penedes et de Ribeira del Duero en association avec le cépage Tempranillo.

La dégustation de la séance se compose de huit vins, entre France et Espagne :

AOC Bergerac Château Jonc-Blanc Class IK 2010 (France – 9.50€) : nez puissant, note de mure. L’attaque en bouche est douce ; la trame tannique est assez collante. Finale longue et acide avec une pointe d’alcool. Note poivrée. Grande « buvabilité ». Bien-

Mas Comtal Antistiana merlot 2010 (Espagne/Penedes – 12.45€) : nez animal (réduction ?) puis des notes de poivron. Vin compoté en bouche avec une trame tannique asséchante et une acidité très marquée. La finale est aqueuse. Des notes de géranium en retro-olfaction (Romain) Assez Bien-.

IGP Côtes de Murviel[1] Domaine de Ravanès 2009 (France – 12.50€) : nez cassis. En bouche, une trame tannique collante avec des notes de tabac et de cendre. La finale est puissante mais pas longue. Assez Bien.

Celler Pardas Negre Franc 2009 (Espagne/Penedes – 11.85€) : nez avec des notes de fruits cuits et de chocolat. L’attaque en bouche est plutôt ronde, chaude avec des notes sucrées. La trame tannique est plus lâche. Finale à nouveau ronde. Assez Bien+.

Casa Ravella Tinto Crianza 2008 (Espagne/Penedes – 9.10€) : nez avec des notes whisky, cassis et mentholé. L’attaque en bouche est souple et chaude. La trame tannique est collante avec des notes grillées et de tabac. En finale, des notes de poivron avec de la puissance et de l’acidité. Assez Bien.

AOC Côtes de Castillon Domaine Clos Puy-Arnaud 2010 (France – 35€) : nez de mure, sucré et vanillé. L’attaque en bouche est ronde, avec une trame tannique longue. Finale acide. Bien+.

DOC Pla de Bages Celler el Molli Collbaix Singular 2009 (Espagne – 22.55€) : nez un peu réduit, discret avec des notes de menthol. La bouche est massive, avec des notes grillées et vanillées. La trame tannique est asséchante. C’est un vin concentré. Moyen.

AOC Saint-Estèphe Domaine les Ormes de Pez (France – 30€) : 1er nez discret puis notes de cassis et grillée. En bouche, notes de poivron avec une trame tannique asséchante. La bouche est plus aqueuse. Finale tabac. Assez Bien.

Les vins les plus appréciés par les dégustateurs sont le Domaine Puy-Arnaud et Celler Pardas Negre Franc (avec remettre en perspective au vu des prix de ces deux vins)

A bientôt.

PS : ce compte-rendu paraît seulement maintenant non pas à cause d’une flemme incommensurable de son rédacteur, mais tout simplement parce que j’ai égaré mes notes prises sur feuilles volantes le soir de cette première séance. Je les ai retrouvées il y a peu et j’ai acheté un bloc depuis…


[1] Appellation du Languedoc-Roussillon, près de Béziers.

Compte rendu : séance Brunello di Montalcino

Intéressante séance dédié au Brunello di Montalcino animé par Greg. Des vins parmi les plus spéculatifs d’Italie pour lesquels je retiendrais qu’il faut les attendre 10 ans avant d’être vraiment intéressants… Superbe La Rasina 2004.

Brunello di Montalcino, Uccelaria 2008
Sensation d’alcool au nez, fraise à l’eau de vie, léger boisé. La bouche est souple, légère, un peu chaude, le tanin un peu sec. Une vinification traditionnelle semble-t-il… mais je dois avouer être un peu passé à côté de ce tre bicchieri du Gambero Rosso. Bien ++

Brunello di Montalcino, Fanti 2008
Nez riche, profond, bois de cèdre, santal, cuir assez intense. Les tanins sont fermes, gras et fins ; le boisé un peu persistant en bouche, des amers d’extraction. Un vin très accessible ce jour. Très Bien + (1 point)

Brunello di Montalcino, Ciacci Piccolomini d’Aragona, Pianrosso 2006
Nez très fruité, fleurs fanées, fruité, un vin très “oxygéné” légèrement volatile. La bouche est souplee, un peu fluette malgré des tanins fermes. Une bouche vive, un peu séchante. Le nez est très joli mais la bouche est un peu rustique. Très Bien (4 points)

Brunello di Montalcino, Col D’orcia, 2007
Bouchonné

Brunello di Montalcino, Tenuta Friggiali, 2007
Nez fermé, cèdre, bouche stricte, tanin sévère mais assez gras, bouche très sèche sans aucune sucrosité. En devenir…encore  très fermé du potentiel toutefois. Très Bien + (4 points)

Brunello di Montalcino, Antinori, Pian delle Vigne 1996
Nez floral, essence de fleur, bouche souple, un tanin ferme assouplit par l’âge, une finale longue et aromatique Très Bien + (8 points)

Brunello di Montalcino, La Rasina 2004
Fruit cuit macéré, très légèrement volatile, trame ferme et fine, tanin très structuré, collant, persistant, finale élégante long aromatiquement sur le fruit cuit. Tradi mais joli. Très Bien ++ (16 points)
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Salivertivin – le millésime 2009 : places libres

Il y a deux places libres demain soit mardi 14 octobre 2014 pour assister à une séance du groupe Salivertivin. Contactez-moi si vous êtes intéressés (tarif : non adhérent : 15€  / Adhérent 8€)


Le thème de cette séance sera dédié au millésime 2009.
-quel effet d’un millésime solaire sur les acidités des vins blancs… sur ceux qui manquent naturellement  d’acidité ; sur ceux  qui en ont généralement de trop ?
-Un millésime solaire lisse-t-il les régions et les appellations septentrionales ?
– les microcuvées en hommage à grand-père bouchonnées cire et bouteilles lourdes que l’on fait sur ces années chaudes masquent elles les régions viticoles ?
– peut on distinger la rive-droite de la rive gauche bordelaise sur un tel millésime ?
– quelle est l’état de 2009 aujourd’hui…

 

Tant de questions que nous aurons à résoudre.


voici les vins que nous goûterons en semi-aveugle (liste connue à l’avance mais masquée) dégustation par binôme.

série 1
Coteaux du Loir, Domaine des Maisons Rouges, Jardin, Perrons blanc 2009   
Dirler-Cadé Gewurztraminer Grand Cru Kessler 2009    

série 2
Chinon Domaine Gouron Croix Boissée 2009   
Beaujolais Gilles Gelin, Pierre 2009   
Vendée Thierry Michon Le Poiré 2009   
Savoie Mondeuse Louis Magnin La Brova 2009
Château des Chaintres Saumur-Champigny Clos des Oratoriens 2009
Pirate Languedoc Sauvaire Reihle 2009   

Série 3
Saint Estephe CB Petit Bocq 2009   
Bergerac Château le Chabrier Gros Cailloux 2009   
Côtes de Bourg, Château Falfas 2009    
Haut Medoc Clos du Jaugueyron 2009    
http://www.larvf.com/data/fichiers/picto_rvf_juin.jpg

 

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