Introduction :
L’étude des vignobles oubliés commande d’être replacée dans une perspective plus large, qui intègre notamment une vague inédite de replantation de la vigne, très active à la fin de la décennie 90 et au début des années 2000.Il en résulte un savoureux paradoxe, lié à la jeunesse de leur résurrection, pouvant assimiler ces créations à des terroirs neufs bien qu’ils relèvent d’une histoire beaucoup plus ancienne. Pour l’exemple, le vignoble de Flavigny-Alésia replanté en 1994, est mentionné dans le classement de la « bataille des vins » d’Henri d’Andeli, poème du 13ème siècle consacrant la première hiérarchie officieuse du vignoble français.
Le plus souvent, le phénomène concerne d’antiques vignobles d’abbaye à l’apogée de leur prospérité au Moyen Âge. Les causes du déclin et de leur quasi disparition sont multifactorielles. Bien évidemment, la crise du phylloxera à la fin du 19ème siècle, apparaît comme l’élément déclencheur. Au demeurant, leur replantation est hypothéquée par la conjonction de plusieurs handicaps : déprise rurale, concurrence de vignobles productivistes (Languedoc et Algérie).S’ajoute un isolement géographique et commercial lié à leur exclusion des grands axes de circulation que l’axiome de l’agronome Olivier de Serres pointe en obstacle rédhibitoire :
« Si n’êtes en lieu pour vendre votre vin, que feriez-vous d’un Grand Vignoble »?.
Au sein de ce mouvement de replantation, il convient de distinguer les plantations ex-nihilo dont la dimension pionnière est particulièrement louable, tant l’entreprise de création d’un vignoble sans antériorité historique revêt une grande part de risque et d’inconnue. A cet égard, il y a lieu de rappeler le cadre très contraint de la réglementation relative au droit de plantation (Décret de 1953) sur les projets de création de terroirs « neufs ». La fébrilité historique du commerce du vin, scandé par les crises récurrentes de mévente et de surproduction, explique le zèle des pouvoirs publics à réguler au mieux ce marché notoirement instable.
Pour rappel, la libéralisation du marché vitivinicole prévue par la nouvelle Politique Agricole Commune de 2008 a été âprement combattue par deux rapports parlementaires (Fabre 2008) (Vautrin 2010) .De conserve, les rapports défendent les vertus de la réglementation de 1953 garante d’une « exigence d’encadrement de la production et de protection des aires d’appellation d’origine en évitant leur accroissement incontrôlé ». Une vieille Préoccupation rappelant « la fureur de planter » de l’Intendant Boucher au XVIIIème siècle !
Malgré les résistances et le soutien unanime de la classe politique, au 1 er janvier 2016, les droits de plantation se transformeront en autorisation de plantation avec un assouplissement de l’ancien régime qualifié de « système simple et efficace » par madame Vautrin et « d’outil éprouvé et moderne de gestion harmonieuse du potentiel viticole européen » par madame Fabre.
Il reste que le vigneron devait affronter un parcours paperassier de deux années pour faire aboutir une demande de plantation auprès des autorités de tutelle chargées tour à tour de son instruction( Douanes, Onivins, INAO).
Le transfert de droits issus d’une exploitation tierce, située dans l’aire d’appellation, était la procédure la plus usitée pour créer un nouveau terroir sous le régime cadenassé du droit de plantation. Il est vraisemblable que l’évolution réglementaire en cours donnera naissance à une seconde vague de créations, plus spectaculaire, car en dehors du périmètre territorial des aires d’appellation d’origine. Les prodromes de cette tendance se lisent déjà dans la plantation du terril d’Haillicourt dans le Nord, quoique nous restions encore dans le cadre assez sage du vignoble pédagogique et associatif …
En contrepoint, le projet commercial de Louis Chaudron (ouvrier viticole chez Marc Pesnot en Muscadet), qui s’apprête à faire revivre la vigne de la presqu’île de Rhuys en Bretagne, pourrait marquer une vraie rupture. Néanmoins, « la nouvelle frontière » de la vigne bretonne reste suspendue à l’application en 2016, de la réforme du droit de plantation.
Sans nul doute la tâche s’annonce prométhéenne, mais comme le rappelle le grand historien Roger Dion, de telles entreprises préparent peut être les grands vins de demain :
« Dans l’ensemble, c’est bien la résistance aux contraintes physiques qui prévaut, et c’est à elle que nous devons les parties les plus précieuses de notre patrimoine viticole car il va de soi que si les fondateurs de nos vignobles avaient été aussi dociles qu’on le dit aux suggestions de la nature, la vigne se serait cantonnée au pourtour méditerranéen »
Domaine des Hauts de Talmont , brut de colombard , 2010
Présentation du vignoble :
Le Domaine des Hauts de Talmont est né en 2003 sur l’intuition de Michel Guillard, le fondateur avec Jean Paul Kaufmann de la revue « l’amateur de Bordeaux ». Ce dernier, voit dans la falaise du Caillaud, en vis-à-vis avec le ravissant village de Talmont et son église romane emblématique (Sainte Radegonde), le site idéal pour faire revivre un vieux cépage charentais évincé par l’ugni blanc : le colombard.
Il faut bien admettre que le paysage a du souffle, à la faveur de certains couchers de soleil, la falaise de calcaire du Maastrichtien oscille entre une blancheur immaculée et des reflets jaunes ocres. Michel Guillard s’est abouché à deux autres associés : Lionel Gardrat du domaine éponyme, vinificateur d’un domaine charentais et Jean-Jacques Vallée .Ce dernier est un homme clef dans la réussite commerciale du domaine. L’ancien directeur Marketing du groupe Picard (surgelés) a su jouer astucieusement la carte de la vente directe, attendu que la cité de Talmont est fréquentée chaque année par 600 000 visiteurs …
La situation de bord de mer influe sur la personnalité des vins, au style résolument incisif et acidulé qui détonne dans un panel de vins blancs charentais quelque peu déprimant (vin de marque Thalassa de la coopérative d’Archiac )
Dégustation : Un lot (1200 bouteilles) du millésime 2010 n’a pas été commercialisé pour prolonger le vieillissement sur lattes ( 4 ans) dans les caves troglodytes de la maison Lateyron à Montagne saint-Emilion. Le dégorgement remonte à 6 mois (toute proportion gardée, la philosophie du RD récemment dégorgé de Bollinger guide la démarche). Cette Méthode traditionnelle non dosée dévoile une expression très épurée du colombard avec une orientation aromatique qui se déporte sur des notes d’infusion sur un fond vivace et fringant. Très apprécié pour sa fraîcheur et sa pureté.
photo : Vignoble Les Hauts de Talmont
IGP coteaux de l’Auxois, Domaine de Flavigny-Alésia , auxerrois, 2010
Histoire du domaine : Le vignoble de l’abbaye bénédictine de Flavigny situé dans l’Auxois, florissant au 9ème siècle grâce à sa situation d’étape sur le chemin de Saint -Jacques-de- Compostelle, atteint une superficie de 480 hectares au faîte de son développement vers 1820. Le phylloxera met un coup d’arrêt brutal à son expansion. La replantation du vignoble en 1994 est instiguée par un notaire, mais sa mort prématurée malmène la fragile renaissance de ce vignoble.
De manière providentielle, son œuvre est reprise par une improbable femme d’affaire mahoraise Ida Nel (d’origine sud-africaine) très influente à Mayotte car détentrice de sociétés d’import/export à Mayotte et en Afrique du Sud .Ida Nel a investi massivement dans cette propriété et assure depuis lors la diffusion des vins, dans ses établissements hôteliers de l’océan Indien !
La vigne est établie au fond d’un vallon, en contrebas du village de Flavigny, accrochée à des coteaux accusant une très forte déclivité. A noter le choix de la conduite en lyre susceptible de conquérir un surcroît de maturité dans une région septentrionale pouvant se montrer avare en ensoleillement. Moins productive qu’une vigne basse taillée en guyot simple, couramment rencontrée en Bourgogne, ce palissage en deux plans ouverts améliore la surface foliaire exposée et en conséquence le travail de photosynthèse, source de l’apport en sucre du raisin. Des études montrent également les bienfaits prophylactiques du palissage en lyre sur l’occurrence des maladies cryptogamiques, en raison d’une meilleure ventilation des baies et de leur hauteur.
Dégustation :
Le vin est présenté dans un flaconnage atypique, une bouteille italienne en forme de bulbe appelée « Sabine-fleur ». Le cépage lorrain est le résultat d’un croisement entre le gouais blanc (quasiment disparu) et le pinot noir. Il se complaît avec une certaine réussite sur le terroir des côtes-de-Toul, mais en Alsace sa personnalité est noyée dans l’assemblage du terne edelzwicker et le crémant.
Si le nez se fait plutôt discret, le vin tend à s’imposer en bouche en préservant son équilibre. Une certaine attention est nécessaire pour trouver sa complexité aux détours de senteurs tubéreuses et d’arômes légèrement pétrolés. Indéniablement, le cépage démontre sur ce millésime 2010 une réelle aptitude au vieillissement, exempt de signes d’évolution manifestes, cet auxerrois affiche la vaillance d’un riesling avec une pointe de chaleur en plus. A l’égal du sylvaner, l’auxerrois mériterait une réhabilitation sur le terroir alsacien en lui donnant l’exclusivité dans une cuvée mono-cépage.
Les côtes de la Charité ( IGP)
- Domaine du Puits Compostelle , Chardonnay 2011
- Domaine Alphonse Mellot ,les Pénitents, 2010
Présentation : Les côtes de la Charité situées dans le département de la Nièvre, se rattachent administrativement au domaine ligérien. Le vignoble voisine (30 km à vol d’oiseau)) avec de prestigieuses appellations : Sancerre et Pouilly-Fumé dévolues au sauvignon. Pourtant, ce micro vignoble d’une centaine d’hectares partage de réelles accointances avec la Bourgogne dont il est séparé par la césure forestière du massif du Morvan. Le choix des cépages, chardonnay et pinot noir, la présence de calcaires à entroques similaires à certains terroirs de la côte de Beaune, démontrent la coloration bourguignonne de ce terroir. Contrairement au Sancerrois ou la vigne omnipotente peigne chaque colline, les côtes de la Charité prennent la forme d’un paysage viticole de la reconquête. La vigne se découvre au gré d’îlots épars, entrecoupés de grandes étendues remembrées (cultures fourragères de plein champs ou terres de pacage). Cette présence résiduelle de la vigne traduit une mutation paysagère profonde, qui a vu sa disparition progressive après la seconde guerre mondiale .En 1860, le docteur Guyot chargé d’établir un recensement du patrimoine viticole recense 1500 hectares de vignes, en 1980, la vigne agonisante ne couvrait plus qu’une vingtaine d’hectares…
Ce vignoble a pourtant prospéré au Moyen âge grâce au rayonnement de l’abbaye Notre Dame de la Charité, « fille » de Cluny, et au passage de la via Podensis , itinéraire de pèlerinage en partance du Puy-en-Velay. Selon un schéma assez classique, le vignoble s’est relevé péniblement du phylloxera qui a ravivé de plus belle l’exode rural , dans une région aux prises avec une crise démographique déjà amorcée. La replantation en hybrides a également précipité son déclin. L’activité viticole moribonde dans les années 70 et 80, va subsister sous forme d’une viticulture familiale cantonnée aux besoins de l’autoconsommation. Durant cette période, la qualité s’est considérablement avilie. Le regain intervient sous l’action d’un noyau de vignerons qui créent l’Union viticole de la Charité, le terroir accède à l’IGP coteaux Charitois en 1986, le début d’une longue renaissance… De nos jours, la vigne reprend ses droits sur les coteaux les mieux exposés, laissant les pâturages dans les fonds de vallée alors que les parties sommitales des collines sont occupées par une couverture forestière.
Dégustation : La dégustation met en regard deux interprétations très dissemblables du chardonnay de ce terroir. Le vin d’Alphonse Mellot est clairement influencé par les préceptes de l’école bourguignonne, tandis que le vin du domaine du Puits Compostelle cherche à préserver davantage l’expression variétale du cépage et du terroir.
IGP Côtes de la Charité, Domaine du Puits Compostelle, chardonnay 2010 : Micro exploitation de 3 hectares créée par Emmanuel Rouquette l’ancien vinificateur de la cave des Hauts de Seyr (donc l’ancien vinificateur des Pénitents !)qui ne se reconnaissait plus dans le travail de cette importante cave.
Le vin est élevé 1 année sur lies fines dans des fûts affranchis qui ne marquent pas. A la dégustation le boisé affleure à peine, belle ampleur, charnu mais relativement élancé, avivé par une franche acidité bien intégrée.
IGP Côtes de la Charité, Les Pénitents, Domaine Alphonse Mellot, 2010.
Cette cuvée vinifiée dans les installations de la cave des Hauts de Seyr est le vin porte-drapeau de la résurrection des côtes de la Charité, aidée sans conteste par la grande réputation de la maison Mellot. Les millésimes 2009 et 2010, pour le pinot noir et le chardonnay, signent de très belles réussites. Pour autant, la dégustation du millésime 2011 dévoile un vin à la finale soufrée qui trahit un élevage sans doute mal conduit, manifestement son évolution s’accélère, proche de la fin de vie, pour un 2011 c’est un peu court !
Vin de pays de l’Aveyron, « Les Anciens », Rols et Rols , 2013 ( Syrah, cabernet franc ,cabernet sauvignon)
Aux origines, le vin de Conques est né dans le sillage de l’Abbatiale de Sainte-Foy-de-Conques pour les besoins de la célébration de l’Eucharistie, le passage du chemin de saint Jacques de Compostelle lui assure un débouché garanti. Le vin de Conques étanchera également la soif des mineurs de Decazeville au milieu du 19ème siècle, avant d’être frappé par le phylloxera. Le site est grandiose, le cours impétueux du Dourdou a creusé des vallées profondes aux pentes recouvertes par la châtaigneraie et la friche forestière. En 2003, Patrick Rols, natif d’un vallon voisin, fonctionnaire à la chambre d’agriculture de Rodez, entreprend la replantation herculéenne du coteau surplombant l’abbaye. Il arrache à la forêt 6 hectares, reconstitue les terrasses et accouche de son premier grand millésime en 2009 avec la cuvée les « Anciens ».
Dégustation :
Le vin de Conques opère une synthèse insolite entre des cépages atlantiques et la syrah sudiste que l’on retrouve dans des vignobles en situation de confluence climatique (Cabardes notamment avec le merlot) .Ce millésime 2013 s’est révélé compliqué en raison d’une forte pluviosité. Avec des jus moins concentrés qu’à l’accoutumée, Patrick Rols a eu l’intelligence de moins élever son vin et surtout de pratiquer une extraction modérée pour suivre le sens du millésime. Au prix d’un gros travail de sélection, il obtient un savoureux vin de soif, doté d’une concentration de bon aloi et de beaucoup d’allant.
Vin de pays du Périgord, domaine de la Voie Blanche, les Joualles, 2011 (merlot, cabernet franc, fer-servadou en résiduel)
Présentation : Le déclin inexorable des vignobles du Périgord Noir (au sud-ouest de Sarlat) remonte à la crise du phylloxera. Certes le cru de Dommes sur les coteaux argilo-calcaires du Ceou a resurgi (1996) sous la houlette d’une poignée de vignerons regroupés dans une structure coopérative, mais la région a subi un profond recul de la vigne jusqu’à son extinction. A contre-courant de ce lent reflux, Marc Dalbavie et sa femme se sont lancés dans la replantation en 2006, sur les hauteurs de Saint Cyprien. Les vignes sont établies sur un sol d’argiles ferriques et l’une de leur cuvée (les Joualles) réhabilite de manière expérimentale, un ancien mode de cultures associées laissant coexister des cultures intercalaires (légumineuses) avec la vigne.
Dégustation : Robe noire, très extraite (résultat de la technique de la macération pré-fermentaire à froid ?) Le nez est assez « prenant », riche, sur des senteurs de fruits à noyau derrière un fond légèrement terreux. Pour un vin du sud-ouest, le vin se distingue par une acidité peu commune, laquelle balance une matière très présente. Assurément son mordant lui donne un réel atout dans l’accompagnement d’une cuisine roborative de la région, sans tomber dans la lourdeur.
IGP vin de Pays de Vendée, domaine du Prieuré la Chaume, Orféo, 2010 (merlot et cabernet sauvignon , un résiduel de négrette)
Présentation : Le vignoble du Prieuré la Chaume est né en 1997, planté sur un coteau d’une ancienne île calcaire de l’ancien golfe des Pictons. Christian Chabirand a fait le choix du merlot suite à son rejet de l’appellation Fief-Vendéen Vix pour non-conformité pédologique (calcaires à ammonites) de son terroir au regard des critères de l’AOC de l’époque.
Dégustation :
La cuvée Orféo 2010 est une heureuse synthèse entre les cuvées les plus élevées (Primae Domini ) et le vin de fruit du domaine (Bel canto).Comme en témoigne le nom de ses cuvées, Christian Chabirand est un vigneron lettré et érudit , il a , sans verser dans un intellectualisme nébuleux , mis en perspective sa philosophie de travail dans le concept du « vin de mémoire ». En sorte que ses vins sont vinifiés à dessein de retranscrire dans le temps la signature du terroir. Il est ainsi ,l’un des rares vignerons de Vendée à vinifier des vins au « long cours » avec une ambition de garde déclarée. La cuvée Orféo s’ouvre sur le millésime 2010 au travers d’un nez au fruit surmûri tirant sur la liqueur de cassis, en bouche, sa richesse contrecarre des tanins fermes mais nullement anguleux, finale épicée assez magistrale. A noter la grande réussite de ce millésime sur les précédents qui peuvent être affectés par d’inopportunes senteurs de brett…
Coteaux D’engravies , Solo Syr , 2011, syrah,(600 bouteilles)
Présentation : Ce vignoble de l’Ariège est à la croisée climatique entre les influences atlantiques, montagnardes, languedociennes. Les vignes tirent parti de l’effet de foehn, un vent descendant relativement chaud assez présent sur l’arrière-saison, gageant des maturités plus abouties. Les vins de Pamiers expédiés à la cour de Philippe le Bel vont connaître une certaine notoriété au Moyen Âge. Mais l’enclavement de ce vignoble de montagne, à l‘écart des grands axes de communication joue en sa défaveur. Après le passage du phylloxera, la région périclite en dépit de son avant-gardisme : la taille très qualitative en cordon de Royat ainsi que la vinification par gravité ont été inventées et expérimentées dans l’Ariège (au domaine de Royat). Le vignoble resurgit en 1998 grâce au couple Babin.
Dégustation Solo Syr 2011 ( 600 cols) : Une cuvée parcellaire ultra confidentielle qui isole le fruit des meilleurs millésimes. Le vin est élevé 18 mois sous les effets de de l’oxygénation ménagée afin de polir au maximum les tanins. En conséquence, il requiert une aération de 2 heures pour dissiper l’influence d’un élevage quelque peu réducteur. Après carafage, le fruit se montre opulent et épicé sans la lourdeur et le caractère empâté d’une syrah écrasée par le soleil. Tout l’intérêt de ce terroir est de proposer une syrah de montagne en mesure de prodiguer la fraîcheur salutaire en alternative aux régions sudistes.
Conclusion: Je laisse à la plume de Roger Dion le soin de rendre hommage à ces pionniers de la vigne :
« Le spectacle de la création d’un vignoble de qualité en terrain neuf est devenu chez nous, depuis longtemps déjà, chose si rare, que nos contemporains ne se représentent plus ce qu’il faut de labeur et d’ingéniosité, en pareille entreprise, pour contraindre la nature à donner ce que jamais, elle n’eût offert à l’homme. Il appartient à l’histoire de nous en rendre le sentiment » Roger Dion.
Pour Vertivin Frédéric Brégeon