Romain proposait aux participants une séance sur les vieux blancs du Nord. Un rapide sondage effectué parmi les personnes présentes ce soir-là montrait que seul un petit nombre avait déjà gouté des vins âgés de plus de trente ans. Quel(s) arôme(s) développe un vieux vin ? L’oxydation du vin est-elle forcément un écueil après trente, quarante voire cinquante ans ? Sur quel(s) critère(s) apprécier un vieux vin ? Voici quelques questions qui se posaient aux dégustateurs. Un parcours de 9 vins devait permettre d’y voir un peu plus clair (tous ont été achetés sur le site www.bonjaja.com entre dix et vingt euros)
Weingut Herrmann Braun – Sylvaner trocken – Aspishceimer Schonenberg 1990 (Allemagne) 10.96€ :
Nez oxydatif de cire/encaustique, légèrement alcooleux. La bouche plutôt ronde évoque des notes de pomme au four pour certains. L’acidité du vin se distingue en fin de bouche. Assez Bien.
Moselle – Cave de Bentz – Pinot blanc – 1988 – Remerschen Kreitzberg (Luxembourg) 9.13€ :
Premier nez avec des notes d’agrumes, de fleur blanche puis de cire et bonbon en pastille selon une dégustatrice (personnellement, je pense à un sancerre blanc…) La bouche est plutôt grasse avec une acidité plus enveloppée ; on retrouve des notes d’herbes vertes. Il y a du sucre résiduel. Bien.
Moselle – Cave de Bentz – Riesling – 1988 – Remerschen Kreitzberg (Luxembourg) 13.70€:
Le nez est cireux (moins vif que le précédent) La bouche est alcooleuse avec une acidité en fin de bouche. Le vin n’a pas une structure suffisante pour lui conférer de la longueur. Moyen.
Alsace – Charles Frey – Riesling – cuvée prestige Dambach 1988 (France) 10.96€ :
Nez d’hydrocarbure, puis de prune, d’alcool à brûler. En bouche, l’attaque est plutôt vive avec des arômes de bois vert. La bouche est chaude. A noter qu’une des deux bouteilles goûtées avait un goût de bouchon. Assez bien/Bien.
Rheinhessen Huxelrebe Jakob Gerhardt Bereich Wonnegau Spätlese 1984 (Allemagne) 10.96€ :
Les deux bouteilles ouvertes sont nettement divergentes.
Première bouteille : nez de champignon puis de bonbon. Bouche monolithique. Moyen.
Deuxième bouteille : nez intensément madérisé. Se distinguent en bouche des arômes fumés et de marc de café. Notes de sucre. Assez bien.
Rheingau – Riesling – Schloss Schönborn Bereich Johannisberger 1978 (Allemagne) 16.44€ :
Nez madérisé (mois intense que le précédent) En bouche se développent des arômes tourbés, salés. Plusieurs participants parlent d’arômes de houblon. L’un d’entre eux relève des arômes caramélisés, de crème brulée. Bien.
Alsace – Gewurztraminer André Krick 1973 (France) :
Nez d’agrumes (citron) puis de litchi. Bouche pierreuse un peu sèche. Moyen.
Rheinessen – Winzenheimer Pieroth Konigsberg 1967 (Allemagne) 16.44€:
Nez madérisé un peu salé puis arômes de caramel brulé. En bouche, on trouve des arômes de noix (oxydation) puis de sous-bois. L’acidité résiduelle confère une certaine longueur au vin. Assez bien.
Alsace – Muscat – cave d’Eguisheim 1962 (France) 15.53€ :
Nez aux arômes de pain grillé avec une note d’agrume. La bouche est un peu alcooleuse avec des arômes puissants de marc de café. L’acidité du vin est toujours un peu présente. Bien.
Conclusion : la séance a mise en évidence que les vieux vins perdent leurs arômes variétaux, liés aux cépages, qu’ils développaient à l’origine pour laisser la place à des arômes tertiaires liés au vieillissement du vin (madérisé, marc de café, pain grillé, caramel brûlé) Même si l’accueil réservé à ces « vieilles » bouteilles a été bien différents selon les tables, tous les participants ont apprécié cette séance où, grâce à la dextérité de Jocelyn et Romain au tire-bouchon ( traditionnel ou à lamelle), chacun sait maintenant comment ouvrir un vieux flacon sans coup férir !