compte-rendu : le vin et l’acidité.

Qui de l’homme ou de la chimie va remporter ce nouveau défi ? Notre analyse sensorielle est-elle aussi performante pour déceler l’acidité que l’analyse chimique? Tels sont les enjeux de cette nouvelle séance du groupe Salivertivin.

A noter un contexte de dégustation assez particulier puisque tous les membres du groupe (un petit effectif en ce 2 février avec 12 présents) ont pu s’attabler autour du même “support à crachoir” (comment appelle-t-on ces tables?). Contexte propice aux échanges très instructifs et débats assez engagés. Peut-être un peu moins pour une démarche empirique de dégustation (me dis-je au regard de mes notes moins fournies que d’habitude).

En échauffement, Romain nous a encore préparé quelques boissons avec adjonctions d’acide. C’est toutefois rassurant de le voir goûter ces breuvages avant nous! Il s’agit d’eau minérale mélangée avec de l’acide tartrique (celui qui forme les petits dépôts au fond des bouteilles de vins blancs) ou avec de l’acide malique (qui intervient au moment de la fermentation du vin).

N°1 –  Juliusspital – Silvaner Kabinett – Trocken Franken 2007, 13€40
Le premier nez développe des notes briochées avec un zest d’écorce d’orange puis à l’aération, on décèle des notes de fruits exotiques et de rose. La bouche présente un perlant très marqué et assez dérangeant. La finale d’une belle fraicheur réhausse l’ensemble. Assez bien.
5.75 grammes d’acidité.

N°2 – Spice Route – Afrique du Sud, 11€74
Nez toasté, marqué par l’élevage qui masque tout le reste. La bouche est très dissociée avec une attaque alcooleuse très chaude qui contraste avec la finale persistante sur des notes florales. Moyen. 6 grammes d’acidité.
 
N°3 – Sandblicher – H.Lun – Sud Tyrol – Italie, 10€71
Nez fermentaire de banane et de bonbons acidulés. Bouche très dense avec quelques amers en finale qui équilibrent l’ensemble. Moyen. 5 grammes d’acidité.

N°4 – D’Arenberg – The Olive Grove 2007 – Chardonnay, 10€
Le nez toasté, lacté et herbacé contraste avec une bouche très incisive, d’une belle tension équilibrée par des amers tendres en finale. Dommage que le nez soit si stéréotypé. Bien. 7 grammes d’acidité.

N°5 – Château de Schengen – Pinot gris 2005 – Moselle Luxembourgeoise, 9€80
Nez très intense, aromatique mais peu complexe sur des notes florales et fruitése. La bouche est assez végétale (“racinaire” selon Romain), terreuse manquant d’équilibre, d’acidité. Ce vin pâtit certainement de son passage après 4 vins très aromatiques et assez tendus. Moyen. 3.96 grammes d’acidité.

N°6 – Château Ste Michelle – Dr Loosen – Riesling Eroica 2007- Etat de Washington, 23€
Nez peu intense mais complexe sur l’encaustique et l’eucalyptus. En bouche, le vin est brouillon ; il s’exprime par stratification assez dissociée : gaz puis sucre et enfin acidité. Belle finale citronnée. Le potentiel est là mais le vin ne semble pas être en place. Assez bien en l’état et à revoir. 7.75 grammes d’acidité.

N°7 – Hartenberg – Sauvignon blanc 2006 – Stellenbosch – Afrique du Sud, 10€80
Nez fermentaire (banane) et variétal (buis). La bouche est peu harmonieuse avec une attaque très chaude, alcooleuse et une finale très acide. Moyen.
6.85 grammes d’acidité.
 
N°8 – Fairview – Viognier 2008 – Afrique du Sud, 9€43€
Nez alcooleux de fruits confits et d’écorce d’orange. Bouche très chaude, acessante (alcool à brûler) mais la finale fruité et rafraichissante (acidité ++) réhausse l’ensemble. Assez bien.
8 grammes d’acidité.

N°9 – Ludwig Neumayer – Riesling Eiswein 2001, 37.5cl, 20€
A noter une très belle robe cuivrée. Nez d’eau de vie et de noix. La bouche est très dense avec une matière sirupeuse qui tapisse le palais sur des notes abricotées. Vin bien équilibré pour autant avec une finale très fraiche sur le raisin de corynthe. Excellent. Encore une fois l’acidité joue un rôle salvateur car ce nectar est d’une grande buvabilité malgré sa très forte teneur en sucre. Diabétiques s’abstenir. 10 grammes d’acidité.

N°10 – Domaine Ernst Triebaumer – Neusiedlersee-Hugelland-Ruster Ausbruch 1995, 28€50
Belle robe ambrée. Nez volatille, acescent. Puis, à l’aération, on décèle de jolies notes de fruits secs (noisette, amande, noix…). La bouche est très dense mais l’acescence trop marquée est vraiment gênate. Assez bien. 8 grammes d’acidité.

A un ou deux intercallements prêt (la chimie reste plus performante pour déceler le dixième de gramme d’acidité), notre classement était assez cohérent. On dira match nul.

 

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