Compte-rendu Muscadet : la démarche de cru Mouzillon-Tillières

Mouzillon comme Vallet est une ville du Muscadet ou le poids du négoce est profondément ancré. La vente directe s’y est très peu développée contrairement à Clisson, Saint Fiacre ou d’autres communes. Michel Luneau rappelle à loisir que lorsqu’il a voulu mettre un panneau du domaine sur la départementale dans les années 60, un négociant était venu lui demander de “faire tomber le panneau” s’il voulait encore qu’il lui prenne son vin.

Tillières, c’est une commune du Maine et Loire… l’une des rares du Maine et Loire à produire du Muscadet. Tillières est un peu loin du reste du vignoble. Il y règne une très bonne entente entre les vignerons. Un peu comme au Pallet.

Les deux communes ont choisi de s’associer pour une démarche de cru communal. Comme partout en pays nantais, chaque vigneron faisait une belle cuvée mais l’entrée dans une démarche de cru implique des pratiques rigoureuses sur des rendements stricts qui y sont peut-être moins instinctives que dans d’autres communes… qu’à cela ne tienne Mouzillon apprend…

Qu’est-ce qui fait la singularité des Muscadet de Mouzillon et de Tillières par rapport aux autres Muscadet ?

– Primo un climat différent des crus qui ont une présence de grandes masses d’eau (Goulaine, Grandlieu) : l’amplitude thermique est beaucoup plus marquée à Mouzillon qu’au Landreau. Ce qui génère un décalage du cycle de la vigne. Mouzillon-Tillières, c’est la zone la plus tardive du vignoble nantais.

– Secondo c’est un sous sols de Gabbro (comme pour le cru Gorges) avec un système de buttes (qui cumule à 60 m au dessus du niveau de la mer) créée par la dépression de la rivière Sanguèze (d’où le premier nom des vins de Mouzillon-Tillières appelé “Rubis (nom local du Gabbro) de la Sanguèze”)

– Tertio les sols sont sablo-argileux composés de sédiments graveleux avec quelques cailloux granitiques ou de gabbro en surface. La proportion d’argile est importante par rapport à d’autres terroirs du Muscadet (comme à Gorges). Ce sont des sols lents à se réchauffer au printemps mais aussi des sols plus fertiles qui génère plus de travail pour éclaircir ou désherber. Les vignes ne connaissent pratiquement jamais de stress hydrique : les vignes viennent lentement à maturité.

– Quattro… et c’est ce qui distingue Gorges de Mouzillon-Tillières, les usages en terme de maturité du raisin sont différents. Mouzillon-Tillières ramasse ses raisins beaucoup plus tard que Gorges. Ce qui en fait des vins moins acides qu’à Gorges.

En bref, les vins de Mouzillon-Tillières sont reconnus pour avoir la complexité aromatique la plus importante des démarches de crus du Muscadet… avec le vieillissement. A cet effet, nous regrettons de n’avoir pas trouvé plus de cuvées âgées dans la dégustation.

Pourquoi avoir conservé le nom des deux communes alors qu’une seule aurait pu être plus facile à retenir ?… bon on s’en doute chaque village a voulu garder son identité… Même si un nom à rallonge peut pénaliser tels les AOC Saint-Pantaléon-les-Vignes (tombé dans les oubliettes de la conscience collective depuis bien longtemps) ou Grignan-Lès-Adhémar quand on n’a pas encore le prestige de Pessac-Leognan…

Vertivin était accompagné de Jean-Yves Bretaudeau, Président de l’association du cru Mouzillon Tillière pour cette séance.

Comme d’habitude, mes commentaires figurent en clair (Moyen, Bien, Très Bien, Excellent, Grand Vin) et les points attribués collectivement entre parenthèse (3 points par dégustateur).

Muscadet de Sèvre et Maine, Vignobles Cheneau, Mouzillon-Tillières 2012
Nez un peu réducteur (blé mur, farine), la bouche est mure, riche, un peu plate en finale. Rétro-olfaction peu marquée sur des notes de peau d’orange. Amer marqué. Bien + (0 points)

Muscadet de Sèvre et Maine, Dominique Hardy Mouzillon-Tillières “les Fauries” 2012
Nez ouvert de poire, agrume. Bouche riche, ample, élégante, vivacité élégante qui tend bien le vin. Finale sur des notes de peau de pamplemousse. Très Bien + (6 points)

Muscadet de Sèvre et Maine, Christian et Pascale Luneau, Mouzillon-Tillières “Nuance” 2010
Premier nez un peu réduit. Un équilibre moins mur que les vins qui ont précédé, plus vert, plus pierreux. La bouche est assez simple, plutôt monocorde. Amers assez marqués. Bien (1 point)

Muscadet de Sèvre et Maine, Domaine de la Papinière, Mouzillon-Tillières 2010
Nez assez discret, fermé, la bouche est très ronde, cuite assez mure. Globalement bien fait mais laisse une impression de manque de personnalité. Bien + ( 0 points)

Muscadet de Sèvre et Maine, Domaine du Moulin, Roger Boisdron, Mouzillon-Tillières 2010
Joli nez de citron confit, agrumes, épices, fruits cuits. Un nez très complexe. La bouche est large, mure, crémeuse, gourmande avec des amers bien intégrés et une belle tension. Très Bien++ (11 points et vainqueur du collectif ce soir)
20160202_2346572Muscadet de Sèvre et Maine, Xavier Gouraud, Mouzillon-Tillières Clos de la Barrilère 2010
Premier nez un peu fermé plus vert, plus floral que les autres vins… plus gorgeois. La bouche est riche, tendue, racinaire en fin de bouche, amers de Suze. Un vin moins mur et pourtant un bel équilibre… de belle garde. À goûter avec des Gorges. Très Bien (0 points)

Muscadet de Sèvre et Maine, Joël Forgeau, Mouzillon-Tillières 2009
Nez de lait noisette, bouche ronde, un peu lacté, peu d’acidité… symptôme des millésimes chauds, ce qui aplatit un peu la fin de bouche. Bien. (0 points)

Muscadet de Sèvre et Maine, Patrice Aubron, Rubis de la Sanguèze 2007
Nez tertiaire, ciré, pâtissier, menthé. Bouche grasse, vive, bien tendue: longue finale tertiaire. Certains ont perçu des notes de tabac. Très Bien + (7 points)

Muscadet de Sèvre et Maine, Domaine du Colombier, Mouzillon-Tillières 2007
Nez plus intérieur. On trouve des notes de tarte au poire, de vanille. Le vin est rond et gras. L’équilibre est plus réducteur, plus dur en bouche. Finale vive et très tranchante. Bien ++ (5 points)

Muscadet de Sèvre et Maine, Stephane et Thierry Luneau, Mouzillon-Tillières, “tradition Stanislas” 2007
Nez de poire cuite, bouche mure et épaisse. Belle tension, léger perlant… à attendre encore 4-5 ans avant dégustation optimale mais dors et déjà un joli jus. Très Bien + aujourd’hui certainement mieux plus tard (10 points)

Muscadet de Sèvre et Maine, Stephane et Thierry Luneau, Mouzillon-Tillières, “tradition Stanislas” 2003
et mince problème de bouchon.

Muscadet de Sèvre et Maine sur lie, Jean-Yves Bretaudeau, Domaine du Colombier 2002
Joli nez complexe de citron confit, ciré, patissier, miel. Bouche bien tendue… moins épaisse que les vins qui ont précédé mais vive et bien tendue. Très Bien + /++ (9 points)

Roger Boisdron remporte cette dégustation… suivi des frères Luneau, du 2002 de J-Y Bretaudeau, de Patrice Aubron et Dominique Hardy… des vignerons qui ressortent assez systématiquement dans les dégustations de Mouzillon-Tilières que j’ai pu faire à d’autres occasions… vignerons hautement recommandable donc…

Compte-rendu de dégustation : Roussette de Savoie

L’Altesse est un cépage qui m’a souvent fasciné par son intensité aromatique. Ses arômes d’amande et de miel plus ou moins fleuri selon la maturité du raisin offre une réelle complexité aromatique. C’est un cépage variétal… à cela pourrait on dire qu’il est facile de reproduire son arôme comme un Sauvignon. Mais pour avoir goûté des cuvées de négociants, sans doute réalisés avec des rendements trop élevés, on ne peut que constater qu’on peut largement faire des Altesses atones. C’est un cépage qui vieillit aussi très bien et qui se complexifie avec le temps. Bref un cépage qui mériterait plus d’attention qu’on ne lui porte… mais pas trop quand même car les prix restent doux.

Dans cette dégustation de Roussettes de Savoie (cépage Altesse donc), il y en a eu pour tous les goûts. Si une trame aromatique et gustative se dégage, l’Altesse offre une variété  d’identités qui permet à tous de s’y retrouver. Les notations sont très bien réparties sur tous les vins : preuve que chacun peut retrouver dans les Roussettes de Savoie ce qui lui plait.

Roussette de Savoie, Domaine Jean Vullien 2014

C’est le vin d’un gros domaine et pépiniériste local. On peut en trouver dans les stations de ski. Le nez est frais , miellé, la bouche grasse, vive, agréable, bien tendue. Un vin facile et bien fait ; bien vinifié : un très bon rapport qualité-prix.  Bien ++/ Très Bien (3 points)

Roussette de Savoie, Domaine de l’Ydille, 2014

Nez fruité, légèrement amandé. L’attaque est un peu tourbée en bouche. L’amer est puissant mais la bouche laisse une sensation de vin un peu court. La bouche est un peu brouillonne. C’est dommage parce que ce que j’ai goûté du domaine par ailleurs était vraiment d’une très bonne stature… Mais cette entrée de gamme n’emballe pas. Bien + (0 points)

Roussette de Savoie, Domaine Giachino, Altesse 2014

Nez très floral, iris, miel floral. La bouche est intéressante, texture relativement épaisse, vif, très jolie tension. Notes végétales en rétro-olfaction. Amers structurants. Très légères notes oxydatives en rétro. Cela forme un ensemble assez complexe en bouche qui mériterait 3-4 ans de bouteille pour s’homogénéiser. C’est certainement la Roussette la moins mure de tout l’échantillon de vins dégustés et pourtant l’équilibre est très intéressant. Bien ++/ Très Bien (6 points)

Roussette de Savoie, Domaine Céline Jacquet 2013

Nez très aromatique joliment fruité. Mangue verte, très floral en bouche. La vin étire de longs aromes floraux, joliment tendu et très salin en bouche. Bel exercice convainquant. Très Bien + (7 points)

Roussette de Savoie, André et Michel Quénard 2013

Nez d’amande amère, de fruit secs, de miel : un ensemble plus tertiaire que le vin de Céline Jacquet dans le même millésime. La bouche est digeste, facile, coulante, bien tendue mais pas très longue aromatiquement. Finement salin. Très Bien + (9 points)

Roussette de Savoie, Jacques Maillet, Autrement 2013

Nez de poire cuite, miel, très “chenin nature”. La bouche est riche, sans traces de dureté que l’on aurait pu avoir dans de précédents vins. La finale et lé rétro-olfaction sont arômatiques sur des arômes plutôt oxydatifs. La finale est bien tendue. C’est bon. Très buvable. Le seul regret que je pourrais avoir c’est de finalement ne pas pouvoir être en mesure de retrouver le cépage… (le terroir je n’en parles même pas mais je ne suis pas à ce niveau là en matière de Roussette). C’est un bon vin bio plutôt nature et il y a bon nombre de vins en France de cépages différents qui lui ressemble… mais je le bois avec plaisir. Très Bien (7 points)

Roussette de Savoie, Gilles Berlioz, El Hem’ 2012

Superbe nez miellé, fondant et dense. La bouche est très dense, très épaisse, structurée sur ses amers. C’est un vin très compact en bouche, légèrement salin. Si l’exercice est de nous faire comprendre ce qu’on peut faire avec de faibles rendements sur de l’Altesse, c’est convainquant. En revanche on peut regretter que cette densité écourte un peu la bouche même si le vin est très présent aromatiquement en rétro-olfaction. Très Bien + (7 points)

Seyssel, Maison Mollex, Roussette Vieilles Vignes 2011

Nez floral, miel liquide, noix. La bouche est assez large, un peu oxydative, légèrement amère avec une petite vivacité et une finale miellée. Il n’est pas facile de passer après le vin précédent. Bien ++/Très Bien

Roussette de Savoie, Domaine des Orchis, Quintessence d’Altesse 2011

C’est un nez étrange à la fois réducteur comme certains Rieslings allemands et oxydatif. On a aussi l’impression d’un boisé discret. Un nez un peu difficile à qualifier mais un peu brouillon à ce jour. La bouche est bien structurée, belle tension. Pas très long aromatiquement. Bien ++ (1 point)

Roussette de Savoie, Louis Magnin, 2011

Nez éclatant, dense et complexe de citron confit, de miel, d’agrumes. La bouche est équilibrée, riche mais parfaitement tendue. La rétro-olfaction offre une longueur aromatique superlative accompagnée par de beaux amers. Superbe… quand on pense que 2011 n’est pas censé être un millésime terrible en Savoie. Excellent (18 points).

Roussette de Savoie – Marestel, Domaine Dupasquier, Aimavigne, 2010

Nez de fruits confits, de miel, la bouche offre une sensation de mangue très mure comme dans certains Grüner Veltliner (tiens c’est la prochaine séance d’ailleurs). Un bouche cuite, mure complexe qui offre des touches de caramel en finale. Évidemment… une Marestel de Dupasquier… le vin qui a le don pour emballer tous les groupes de dégustateurs. Très Bien ++/ Excellent (21 points – vainqueur du collectif ce soir)

Compte rendu : séance Barbaresco

Séance Libertivin dédié aux Barbaresco.

Dans le temps, les Barbaresco permettaient d’avoir des Barolos pas chers… aujourd’hui ce temps est résolu : ce qui réserve la séance aux ateliers plus couteux.

La dégustation et les commentaires se sont déroulés en aveugle… la hiérarchie des prix et des notoriété a bien été retrouvée.

Barbaresco, Adriano, Sanadaive 2010

Nez Floral, légèrement animal, guimauve, bouche vive, kirschée, tanins accrocheurs, amers racinaires en fin de bouche. Longue rétro-olfaction florale. Une certaine typicité piémontaise. Un bel équilibre. Belle entrée en matière. A 15€, ça vaut le coup. Très Bien

Barbaresco, Batasiolo 2010

Nez fermé, puis aromatique, champignon, puissants amers en bouche. Fleurs fanées. Bouche avec des tanins un peu séchant. De sérieux doutes sur la présence d’un léger bouchon. A revoir

Barbaresco, Giuseppe Cortese, Rabaja 2006

Nez légèrement volatile, profond, dense, un peu tertiaire qui s’ouvre sur des notes florales. Le tanin est puissant mais il sait s’effacer pour laisser la bouche propre, le vin est vif, aromatiquement long en bouche. Encore une fois très classique et bon. Très Bien +

Barbaresco, Productori de Barbaresco, Riserva Muncagota 2007

Bouche légèrement volatile, confiture de fruits noirs cuits, confiture de sureau. Bouche large, tanin puissant très serré. Pas très long en bouche. Très Bien

Barbaresco, Pelissero, Vanotu 2008

Nez très barolo. Boisé, fruit noir qui fait pressentir un style plus international. La matière en bouche est particulièrement imposante : un gros volume. Le tanin est puissant et un peu marqué par le bois. Un vin très démontratif qui mériterait 30 ans de vieillissement avant d’être aimable. Très Bien + aujourd’hui. Sans doute mieux plus tard.

Barbaresco, La Spinetta, Gallina 2011

Imaginez un Rayas piémontais… c’est un peu cela que nous avons à travers un nez très expressif de rose, de mure, de pêche et de cassis. Une sensation d’infusion aux fruits rouges. La bouche est assez puissante, le tanin fin, fins amers en fin de bouche. Très beau vin. Très Bien ++ / Excellent.

 

Séance Muscadet cru Mouzillon-Tillières : places libres

Gastros, grippes, et déplacements professionnels obligent, j’ai quelques places libres pour la séance Verticadet dédié au futur cru communal Mouzillon-Tillières, feu Rubis de la Sanguèze, de Mardi 2 février 2016 à 20h30 Château de la Frémoire. Tarif Adhérent : 7€ ; non adhérent : 14€. Contactez-moi si vous êtes intéressés

Animation par Jean-Baptiste Moulènes (INAO) et Jean-Yves Bretaudeau président de l’association du Cru communal Mouzillon-Tillières.

Photo le Courrier de l’Ouest

Roussette de Savoie : places libres

Avant de partir au ski, il faut faire des révisions.

J’ai quelques places libres pour une séance Vertivingstone dédiée à la Roussette de Savoie : Cépage Altesse donc… et qui se déroulera ce Jeudi 28 janvier 2015 à 20h30. Prix des places : 15€ pour un non adhérent : 8€ pour un adhérent. Contactez moi

Nous dégusterons 11 Roussettes :

Domaine Giachino, Altesse
Jacques Maillet, Autrement
Gilles Berlioz, El Hem
Domaine de l’Idylle
Domaine Vullien,
André et Michel Quénard
Domaine des Orchis, Quintessence d’Altesse
Louis Magnin
Domaine Dupasquier, Marestel
Domaine Céline Jacquet
et un Seyssel Vieilles Vignes de la maison Mollex.


Image vinsdesavoie.net

J’espère d’ici là avoir retrouvé une carte mère pour mon PC afin de retrouver ma présentation PowerPoint avant demain !

Programme et Compte Rendu Vertivictuailles sur les accords Mets, fromages & Vins

Le programme du groupe Vertivictuailles, dédié aux accords mets vins a été défini selon le principe suivant :
– 1 soirée dédiée a 1 type de mets spécifique
– 1 soirée dédiée à un Chef
– 1 soirée dédiée à une région
– 1 soirée dédiée à un vigneron.

On aura donc au programme de cette année :
– 1 soirée d’introduction le 20/01 sur les accords mets vins avec une focale sur les fromages
– 1 soirée aux Chants d’Avril le 08/03 avec on l’espère un “4 mains” en cuisine de Christophe, le maître des lieux et d’Eric Bernardin, qui viendra tout spécialement d’Ambazac (87) pour une soirée Vins Etonnants
– 1 soirée le 19/04 dédiée à la gastronomie du Sud Ouest dans un endroit surprenant
– 1 soirée le 10/05 avec Claude Papin du Chateau Pierre Bise (Anjou).

Il reste quelques places disponibles dans le groupe si ce programme vous intéresse.

 

Et en guide de compte-rendu, vous trouverez ci-dessous la présentation sur les accords mets vins (dans la 1ere partie) puis celle sur les accords vins et fromages (dans la 2e partie).
(Notez que vous pouvez agrandir ce document en cliquant sur les flèches en bas).

Compte-rendu : séance Cavas (Espagne)

A la suite des excellents articles de Marie-Louise Bagnols sur le blog  des Cinq Du Vin (ici, et ) dont je vous incite à la lecture, voici une séance dédié aux Cavas espagnols chez Vertivin. Le Cava pour moi c’est une source inépuisable en excellents effervescents aux durées d’élevage sur latte proprement anti-économiques pour un vin français. Bien sûr le Cava est composé de cépages plus aromatiques et fruités (par l’effet du Macabeu et du Parellada notamment) que nombre d’effervescents français… ce qui change par mal de choses. Tel un américain qui découvre le Muscadet, j’ai un a priori positif sur le Cava… alors que l’appellation est confronté à une mauvaise réputation qui conduit à sa mévente mondiale.

Les dégustateurs ont plébiscité les vins qui étaient dans des bouteilles au marketing soigné. Hasard ?

Cava, Mont Marçal Vinícola, Extremarium Reserva Brut

Nez aromatique légèrement exotique, légèrement grillé, fleurs blanches. La bouche offre une bulle légère, bien fondue. L’ensemble est sapide et agréable. Quelques arômes fruités en fin de bouche. Une sensation légèrement sucrée mais globalement un ensemble joliment séduisant et un très bon rapport qualité-prix. Bien ++/ Très Bien (14 points)

Cava, Celler Masia Can Tutusaus, Vall Dolina Reserva Brut Nature

Nez exotique, herbe fraîche, blédine. La bulle est plus grosse moins digeste mais l’ensemble est assez authentique. Vif et puissamment amer. Bien ++ (5 points)

Cava, Castell Sant Antoni, Camí del Sot Reserva Brut nature

Nez très expressif, évolué, exotique, fruité cuit. Un brut nature indéniablement plus mur ; une bouche facile et goumrmande. Un léger boisé en rétro-olfaction ? Bien++/Très Bien (5 points)

Cava, Freixenet, Reserva Real Brut

Nez assez boisé. Bouche assez boisée. Attaque souple, bulle fine. Finale fortement acide au sens gingival du terme. Un vin étrange : coupé en deux souple d’abord, vif ensuite. Bien (+) (1 point)

Cava, Sumarroca, Núria Claverol Reserva 2010

Nez discrètement torréfié. Cela sent un bois de qualité. La bulle est fine, élégante, crémeuse. Finale acidulée. Joli vin très bien fait. Très Bien + (23 points – vainqueur du collectif ce soir.)

Cava, Mestres, Coupage Blue Fin,  Gran Reserva Brut 2009

Derrière un packaging très recherché se cache un nez assez tertiaire, empyreumatique. Bouche un peu plus sucrée que les autres qui ont précédé. Les bulles sont très fines, précises. La rétro-olfaction très intéressante est aromatique et longue. Un vin destiné à accompagner le thon rouge mais qui aurait mérité un dosage un peu plus faible pour bien l’accompagner. Sinon c’est du bon travail. Très Bien (23 points)

Cava, Llopart Original 1887, Gran Reserva Brut Nature 2007

Nez tertiaire, empyreumatique mais qui garde un caractère frais (mangue). La bulle est plus épaisse… plus extra-brut. La bouche offre un caractère joliment épicée, poivré, salin et bien tendu. Pas très long aromatiquement mais long gustativement . Très Bien + (4 points)

Cava, Gramona, III Lustros Gran Reserva 2007

Nez aromatique, grillé, empyreumatique, assez frais, menthé. La bouche est très crémeuse. Jolie bulle très crémeuse, fine, nette et précise. Belle tension finale. Bel exercice très bien maîtrisé. Très Bien ++ (7 points)

Cava, Recaredo, Reserva Particular Brut Nature 2004

Nez fruité, fraise, fruit des bois. La bulle est très discrète, elle est éphémère et disparaît en cour de bouche. La rétro-olfaction est très longue, tertiaire presque oxydative. La bouche offre une jolie matière mais je ne sais plus si je dois juger ce vin comme une bulle ou comme un vin tranquille. La disparition de la bulle offre une impression de décrochage en finale. J’aurai peut-être dû goûter la deuxième bouteille pour voir s’il y avait les mêmes impressions… je n’y ai pas pensé. Quoi qu’il en soit j’étais excité comme une puce à l’idée de goûter ce vin et je repars un peu déçu… à revoir. (6 points)

Le millésime 2007 en Muscadet : Compte-rendu

Deuxième séance Verticadet dédié au Millésime 2007 en Muscadet

En Muscadet, 2007 a été marqué par un débourrement précoce grâce à des températures élevées en Avril. Mais à partir de mai jusqu’à fin août, l’année a été marquée par des niveaux de pluie deux fois plus élevés qu’une année normale. Toutefois à partir du 22-23 août, un temps froid et ensoleillé s’installe, une augmentation des chaleurs du 5 au 10 septembre et de nouveau un temps froid et ensoleillé à partir de cette date. Le millésime a certainement été sauvé par son arrière saison. Les acidités ont toutefois peu baissées avec ce temps froid… le millésime sera marqué par des Muscadets bien vifs.  Le rendement moyen sur les Sèvre et Maine sera de 42hl/ha.

En termes phytosanitaires, le millésime 2007 a été une des années les plus difficiles depuis 1993. Le Mildiou apparaît dès le premier mai et ne lâchera pas les vignerons. Le millésime 2007 a aussi été très compliqué pour les bios qui ont dû multiplier les rotations de tracteurs pour traiter. Certains producteurs bios ont dû se contenter de petites récoltes avec des raisins qui ne parvenaient pas à murir à cause des attaques du mildiou sur les feuilles…  d’autres s’en sont mieux sortis… mais ce ne sont pas les vins des vignerons bios qui nous auront le plus marqué dans la dégustation.

Il est rare que les vignerons citent spontanément 2007 comme un bon millésime à Gorges mais sur les terrains précoces et séchants du secteur du cru communal Goulaine, du secteur des orthogneiss de la Haie Fouassière ou du secteur des granits de Clisson, certains vins se sont révélés être de très jolies bouteilles. Pour beaucoup, ce sont des vins qui peuvent supporter une longue garde et même demandent encore une longue garde avant que les bouches ne se fondent parfaitement.

Muscadet de Sèvre et Maine sur lie, Alain Olivier 2007

Nez très intéressant assez nettement tertiaire : ciré, empyreumatique, balsamique, fruité. La bouche offre une vivacité intense, des amers notables et une attaque assez enrobante. L’ensemble n’est pas très fondu en bouche mais le nez est net et très agréable. Très Bien (1 point)

Muscadet de Sèvre et Maine, Château du Coing de Saint Fiacre, Comte de Saint Hubert 2007

Nez assez peu intense moins évolué, légèrement végétal (anis), pêche blanche, sensation lactée/beurrée au nez et crémée en bouche. Attaque souple, aimable, pas très vive. Encore jeune, pas une très grande allonge, peu d’amers. Y a-t-il eu une malo partielle sur le St Hubert 2007 ? Bien+ / Bien ++ (0 points)

Muscadet des Coteaux de la Loire, Pierre Guindon, Roche de Loire 2007

Nez très expressif racinaire, gentiane, bonbon la Vosgienne, menthe, pinède. Bouche très effilée ; vive, tendue. Longue rétro-olfaction sur le pin, l’alcool à bruler. Une chose est sûre, les vins de Pierre Guidon sont uniques et repérables entre tous. Mais qu’est ce qu’il met dedans ? Très Bien / Très Bien + (1 point)

Muscadet de Sèvre et Maine, Stéphane et Thierry Luneau, Mouzillon-Tillières- Tradition Stanislas 2007

Poire-vanille anisée, pate à tarte au nez. Bouche onctueuse et texturée très large. Belle tension acidulée en bouche. Bouche très précise. Très élégante. Un vin qui en a encore sous la pédale pour évoluer encore favorablement. Très Bien ++ (7 points)

Muscadet des Côtes de Grandlieu, Domaine des Herbauges, Herbadia 2007

Joli nez très élégant, fruité, fleurs blanches discrètes et très élégante. Un nez de Bourgogne blanc élégant. L’attaque est onctueuse comme du gras de glycerol, l’amertume assez marquée, une fin de bouche très tranchante, très vive : un équilibre vif-amer. Un noble Muscadet avec beaucoup d’authenticité qui devrait encore bien vieillir pour que la bouche se fonde. Très Bien (5 points)

Muscadet de Sèvre et Maine – Le Pallet, Jubilation le Pallet 2007

Odeur de fût neuf, vanille, caramel. Bouche très marquée par le fût, amère, épaisse, mure. Bon c’est un vin trop marqué par son fût et aplati par sa malo. Les nouveaux millésimes du Pallet sont beaucoup mieux que cela. 2007 aura été une erreur de casting. Bien (3 points)

Muscadet, Château la Preuille, Tête de cuvée 2007

Nez marqué par le solvant (white spirit) le pétrole, la gentiane et divers arômes tertiaires de fruits cuits. La bouche est dominée par des arômes de solvants, très vifs manquant un peu de densité. Finale sur le rhum raisin et l’alcool. Pas très engageant. Un rendement plus faible n’aurait sans doute pas nuit. Bien

Domaine Brochard, Château d’Amour, Cuvée Excellence 2007

Nez fruité, farine (légère réduction) qui s’ouvre sur des fruits blancs et des arômes anisés. Bouche chaude et mure puis vive, très vive, très très vive, très tartrique. Une bouche en deux parties. Un vin qui devrait supporter une bonne garde. À regoûter dans une décennie. Bien ++ (2 points)

Muscadet de Sèvre et Maine – Clisson, Vincent et Stéphane Perraud 2007

Nez mur très discret. Les détecteurs à acidité volatiles du groupe ont sonné…  La bouche est très élégante : mure, acidulée, noisette en bouche. Le nez manque peut-être un peu de netteté mais la bouche est superbe… Très bien (4 points)

Muscadet de Sèvre et Maine, Jean-Luc Viaud, Goulaine, Fleur de Panloup 2007

Nez très complexe, perception aromatique intense mure et cuite, crème aux œufs, fenouil. Bouche enrobante, très bien tendue, superbe équilibre acidulé. Excellent (10 points – vainqueur du collectif)

Panloup

Muscadet de Sèvre et Maine, Vincent Pineau, Goulaine Fleur de Roche 2007

Nez très aromatique, fruité, malté, mangue cuite. Bouche assez crémeuse. Un peu courte en bouche. Acidité discrète. Finale portée par ses amers. L’aromatique est long en bouche. Bien ++ (0 points)

Muscadet de Sèvre et Maine, Pierre Luneau Papin, Goulaine, Semper Excelsior, Clos des Noelles 2007

Nez puissamment aromatique sur les fruits de la passion et une fraîcheur épicée qui pourrait presque évoquer le cannabis. La bouche est construite tout en largeur avec une vivacité en deuxième partie de bouche. L’amertume tire joliment la bouche. Très Bien+ (5 points)

Assemblée Générale de Vertivin ce Mardi 15 Décembre.

Mes chers compatriotes,

L‘Assemblée Générale de Vertivin se tiendra ce mardi 15 décembre à 20h au Château de la Frémoire à Vertou. L’Assemblée Générale constitue le poumon démocratique de l’association. C’est le moment ou l’oenophile doit interroger ses élus sur la bonne tenue du budget et des activités réalisées.

Les oenophiles attendent des réponses claires. Et ils auront des réponses de Claire.

Vive la République, Vive le Vin.

Compte-rendu de dégustation : séance Vins Jaunes

Voici le compte rendu de la séance Libertivin dédié aux Vins Jaunes.

Ce n’est pas si fréquent de mettre quatre vins jaunes à la suite dans nos contrées. On n’a pas choisi les moins bons sur le papier. Forcément le niveau est élevé… on trouvait ça dommage de goûter 4 jaunes d’exception sans s’ouvrir une simple bouteille histoire de se faire le palais et de réinitialiser nos calculateurs en vins jaunes. Donc on est allé chercher un vin jaune basique chez Super U avant de commencer. Ça fait un peu bizarre forcément pour ceux qui nous lisent.

Côte du Jura, Vin Jaune, Marcel Cabellier 2007

Nez oxydatif assez puissant. La bouche laisse la sensation d’une légère sucrosité et surtout d’une dilution importante. Rétro naturellement longue sur des notes oxydatives curry et brou. Sensation alcooleuse (alcool à bruler). Pas très concentré mais bon… Bien

Arbois Vin Jaune, Stéphane Tissot, Les Bruyères 2007

Nez discret (pour un jaune) assez fin de beurre et de noix fraîche. La bouche est ample construite tout en largeur. Notes de figues cuites. Curcuma. Un vin très maîtrisé qui laisse une impression de douceur et de délicatesse. Un vin qui devrait tutoyer les sommets avec un peu de vieillissement supplémentaire. Très Bien ++ (7 points)

Château-Châlon, Vin Jaune, Domaine Macle 2006

Nez assez animal assez peu aromatique, peu marqué par l’éthanal ; Texture onctueuse. Beaucoup de douceur en bouche. Vraiment une sensation d’un vin très délicat, très ciselé construit sur des amers. Touche de verveine en rétro-olfaction. Très Bien + (1 points)

Côtes du Jura Vin Jaune, Domaine Ganevat 2005

Éthanal plus marqué au nez, feuille d’infusion séchée (tilleul séché). Attaque très douce, très arrondie, crémeuse. La finale est assez complexe, bien tendue marqué par l’éthanal, la noix. Très Bien + (6 points)

Arbois Vin Jaune, Domaine Jacques Puffeney 2001

Nez très aromatique, très frais : menthe, verveine, noix, tilleuil. Encore attaque en texture en bouche très douce très texturante. La bouche est très concentrée, compacte, riche. La texture est longue en bouche se termine sur des notes de miel et de verveine. Excellent (10 points)