Séance Hongrie du Jeudi 24 novembre : Places Libres

Il y a quelques places disponibles pour assister à une séance d’initiation au vignoble hongrois jeudi 24 novembre à 20h30.

Nous aurons le plaisir d’accueillir Romain Mayet en guest : il nous racontera ses souvenirs de son stage de fin d’étude à Tokaj.

Nous goûterons du Tokaj bien sûr mais aussi toute la palette des vins hongrois dont le fameux Bikaver mais aussi un panel de cépages locaux : Kadarka, Kekfrankos, Furmint, Harslevelu, Olaszriesling et autre Sárgamuskotály : histoire d’avoir une première image de ce qui constitue l’originalité du vignoble hongrois.

Contactez-moi si vous êtes intéressés. (tarif adhérent : 8€ / non adhérent : 15€)

Compte rendu : séance Salivertivin – dégustation en semi-aveugle

Veuillez accueillir Jean-Luc Poignard qui rejoint les commentateurs de séance : c’est notre nouveau rédacteur des séances Salivertivin (cela faisait longtemps qu’une séance Salivertivin n’a pas été commenté.) 

Enfin, C’était la rentrée tant attendue des activités de Salivertivin  mardi 13 septembre dernier à 20h30 en salle de dégustation du château de la Frémoire à Vertou !

L’objectif de la soirée consistait en une dégustation semi-aveugle par équipe de trois : c’est à dire que la liste des vins était connue des participants mais qu’il fallait retrouver l’ordre de leur apparition grâce à ses papilles gustatives, car présentés dans des carafes neutres et non étiquetées. Certainement une des meilleures manières de construire par interaction une logique de déduction de la nature des vins dégustés. La difficulté résidait tout de même dans les discutions avec ses co-équipiers pour s’entendre sur les éléments d’identification des vins, puis de produire une seule réponse par groupe !

Les 6 vins blancs mystères:

  1. – Le premier vin testé, présente une robe claire aux reflets verts et exprime un nez « étonnant » selon certains dégustateurs avec des accents pétroleux, des touches de cire et de poussière, de macis (Condiment constitué par l’arille qui entoure la noix muscade) . La bouche est gagnée par des signes d’évolution ou d’oxydation qui laissent une impression de vieillissement et peut être de déclin. Une petite touche beurrée arrondit les angles. Il s’agit du Riesling Les Catherinettes INRA Colmar 1983 qui porte bien son âge.
  2. – Pour le second vin, nous sommes en présence d’une robe dorée et pâle. Peu de repères sur une vin qui est pour moi une totale découverte. De la nervosité en nez, quelques accents de pomme verte, de fruits confits. Est-ce un chenin ? La bouche confirme une tension avec des acides marqués, une puissance gustative basée sur un duo amers/acides qui fonctionne très bien. C’est un vin qui ne laisse pas indifférent mais qui appelle un repas pour lui donner le change. Jasnières, un chenin de Christine de Mianville; le Chant des Vignes 2011
  3. – Le Viré Clessé “Mademoiselle Agathe” Domaine des Gandines 2014a grandement séduit les groupes de dégustateurs car, malgré une robe pâle, le nez annonce des arômes complexes, étagés en plusieurs niveaux : de caramel, de beurre, de compotée de poire et de pomme, et de fruits secs. Le soleil était certainement au rendez vous sur ce millésime. Au palais, la pierre à fusil exprime pour d’autres une note fumée et un équilibre très réussi entre acidité et fine sucrosité. Elus meilleur blanc de la soirée.
  4. – Robe discrète, nez d’agrumes parsemés de notes citronnées, d’accents de pommes vertes qui exhalent la fraîcheur. Ce Pacherenc du Vic Bihl Odé d’Aydie blanc sec 2014, confirme par son palais les agrumes, « orange sanguine » dit un dégustateur proche de moi, probablement de fins arômes d’abricots. L’ensemble repose sur une belle tension, vin blanc apprécié des jurys.
  5. – Par ce Rias Baixas,Terras Gauda La Mar 2013 à la robe vive et dorée, nous voyageons vers les rivages maritimes d’abord par la fraîcheur du nez, sur des arômes de pommes, d’abricots et d’agrumes qui évoquent une acidité très énergique mais plaisante et qui s’arrondit avec des notes de beurre frais. En bouche le vin s’étire longuement sur des amers, un soupçon de minéralité, finissant sur une fine pointe d’abricot acide. La vinification et l’utilisation du cépage Caiňo moins connu que l’Albarhino, permettent d’éviter les lourdeurs du climat Espagnol, ce qui surprend nombre de dégustateurs pour qui le terroir ne semblait pas aussi méridional.
  6. – Avec le Domaine de Montcalmès Coteaux du Languedoc Blanc 2012, la robe est quasi transparente. Le nez est enveloppant et présente des notes de coing, de cire d’abeille et de pâte d’amande. Au palais les notes beurrées prennent des accents briochés alors qu’une légère sucrosité résiste en bouche. Les fruits blancs rappellent le soleil du sud, on y distingue des notes florales. C’est un vin complexe et plaisant, sans lourdeur (mais pas pour tout le monde) qui obtient une deuxième place à mon palmarès.

et les 6 vins rouges :

  1. Alsace, BOTT GEYL – PINOT NOIR, GALETS OLIGOCÈNE – 2010en premier. Très belle entrée en matière avec cette robe assez claire, à la fois un peu ambrée et légèrement tuilée,  robe qui semble marquée par le temps. Une délicate pointe de cerise parcourt les narines, une force minérale se dégage. On comprend assez vite le cépage avec ses arômes caractéristiques de cerise mais le terroir d’Alsace reprend le dessus et s’impose. Alors on découvre en bouche des notes évoluées allant vers les fruits secs, des aspects fumés et des arômes salins comme ceux du jambon. La très belle cohérence Apparence/Nez/palais laisse une impression très agréable
  2. – Un BAROLO à la robe fluette aux reflets tuilés de SERRALUNGA GERMANO ETTORE dans le millésime 2010. Ce vin exhale des notes de cerise à l’eau de vie et un fumé discret qu’on retrouve en bouche, animé aussi par un poivré doux. Notre petite équipe est surprise par ces arômes tellement discrets qu’on l’imaginerait venant d’un autre terroir.
  3. – Sa robe est rubis, nette et sombre. Il dégage des notes de café, cacao et un trait balsamique qui suggère un élevage peu discret. C’est un Patrimonio rouge d’Yves Leccia en 2013 présentant en bouche une sucrosité parfumée de cerises mais qui aurait besoin de temps pour s’assouplir et réduire son astringence, surtout après les vins précédents bien plus discrets.
  4. – Un vin plus classique mais bien conçu dans une gamme de Bordeaux Rive gauche avec un Saint Estephe, Château Cauzet – CRU BOURGEOIS – 2011. La robe est grenat foncé. Les arômes en nez sont marqués par les fruits noirs, cassis et mures. En bouche le poivron grillé et les côtés boisés toasté réglisse en font un vin déjà abordable et parfaitement digeste.
  5. – Le Cahors Clos du Chêne Le Pêché 2011 offre une belle robe rubis intense et un nez toasté, sanguin, aux arômes de torréfaction, aux prolongements fumés. En bouche le vin est long, rappelle les notes précédentes tandis que s’ajoute un trait de graphite. Encore un vin qui résonne dans un vide et appelle le repas qui pourrait s’accorder le mieux en sa compagnie.
  6. – La soirée s’est étirée tardivement et enfin arrive une petite merveille d’Arbois Rouge par Jacques Puffeney Trousseau, avec sa Cuvée Bérangères en millésime On est entré dans l’élégance et le raffinement discret, avec des arômes qui oriente vers un vieux Pinot Noir juteux et mature, évoquant les cerises à l’eau de vie doucement macérées, l’acidité est fruitée toute en mélancolie. La longueur en bouche est surprenante, sans brutalité, guidée par les acides et les tannins fondus. Je regarde à nouveau la robe surpris de ne voir qu’un minimum d’intensité. Je ferme les yeux le velours est là niché dans l’émotion…

Nous avons choisi, parmi les vins proposés, trois outsiders qui ont marqué les dégustateurs

  1. Viré Clessé “Mademoiselle Agathe” Domaine des Gandines 2014
  2. Jasnières, Christine de Mianville; le Chant des Vignes 2011
  3. Arbois Rouge Jacques Puffeney Trousseau, Cuvée Bérangères 2013

Sur l’ensemble de la soirée il faut avouer que l’exercice a été très difficile pour certains dont je faisais parti. De longs débats et beaucoup d’hésitations notamment sur des vins rencontrés pour la première fois, pour lesquelles il n’y avait aucun souvenir, et sans qu’aucune dégustation/analyse n’ait été entreprises. Donc des moments de vides….

Cependant deux ou trois équipes d’habitués ont semblé briller en découvrant la plupart des vins. Espérons qu’avec de l’entraînement nous réussissions à faire évoluer nos perceptions sensorielles et à faire progresser nos connaissances des crus, nos banques de données lors des prochaines séances de Salertivin.

Jean-Luc Poignard

Compte rendu : Vins pétillants en pays nantais.

Séance Verticadet dédié aux bulles de Nantes.

Mine de rien quasiment tous les cavistes nantais vendent la bulle d’un vigneron nantais… Cela fait une bulle premier prix dans la gamme.

Il est certain que parmi tous les vins pétillants que nous avons trouvé, il ne nous semblent pas que les vignerons aient une réelle ambition pour leurs bulles. Je doute que ce soit les meilleurs terrains qu’on réserve pour le pétillant et les élevages moyens sont courts et ne permettent pas des patines de bulles. Le risque des mauvais terrains, les mauvaises années, c’est d’avoir des goûts de moisi qui fort heureusement cette année n’ont pas étayé la dégustation.

En pays nantais, les bulles sont faîtes avec un peu n’importe quel cépage comme il n’y a pas d’appellation d’origine : soit des cépages qu’on n’arrive pas à vendre (Folle Blanche), soit des cépages traditionnels aux bulles (Chardonnay/Pinot Noir), parfois une petite proportion de cépages aromatiques (Colombard, Chenin), soit du Melon de Bourgogne le cépage du Muscadet.

  • Cela n’engage que nous, mais nous pensons que le Melon récolté pas mur pour faire des Méthodes Traditionnelles donne un vin pétillant très amer et très acide… en un mot ça arrache un peu et on ne trouve pas cela extraordinaire. Les Pétillants Naturels de Melon (plus murs) semblent plus intéressants : celle de Julien Braud particulièrement.
  • Moins amer mais toujours très acide, la folle blanche donne des résultats amusants. On ne rivalisera pas avec de grands crémants mais l’expression proposée peut séduire : la Méthode Traditionnelle de Bruno Cormerais en est un bon exemple. La folle est aussi un bon cépage d’assemblage avec le Chardonnay.
  • Le Chardonnay donne du Chardonnay… c’est une valeur sûre et le mimétisme est parfait avec la plupart des Crémants et Champagne : au moins on ne prend pas de risque. L’aromatique du Chardonnay tend à dominer par rapport à la Folle et au Melon. Les Frères Bonnet (Bonnet-Huteau) offrent une expression classique et sûre avec leur Nuit Boréale.
  • Les cépages aromatiques donnent un petit air de Cava à la bulle nantaise. Ce n’est pas déplaisant. Au moins cela change. Cyril Becavin de Carquefou offre un pétillant (avec un peu de chenin) à suivre dans cette catégorie.

Par ailleurs, la tentation de certains vignerons de trop doser pour compenser l’acidité ne me paraît pas être une bonne solution à long terme : les vins deviennent lourds et pâteux dès le deuxième verre : il faut trouver la bonne fenêtre de tir entre le sucre et l’acidité : ce sont souvent les vignerons qui vinifient leur MT en propre qui tendent à trop doser. Les faiseurs (SVS, Grenelle) dosent plus précisément.

Michel Bedouet, Perles de Saint Michel (Gazéifié – cépage Chardonnay)

Nez de chardonnay agréable. La bulle est bien équilibrée : pas trop envahissante ; la bouche est un peu trop dosée pour moi ; Assez vif.  Notes d’amande en fin de bouche.  Moyen/ Bien (0 points)

Martin-Luneau, Perles de la Noé (MT – Chardonnay /Folle Blanche)

Nez aromatique, précis ; légèrement végétal. Bulle un peu envahissante, bouche très acide. Légère amertume. Bien. (0 points)

Jean-Yves Bretaudeau, Perles du Colombier (MT – 60% Chardonnay, 30% Colombard, 10% Folle  et un peu de Cabernet F)

Vin aromatique mais pas nécessairement sur celle du Colombard : Ici on retrouve des arômes de Chardonnay mur du Sud de la Bourgogne (On s’atendrait presque à le voir passer en fût en fût). La bulle est fine et la finale est acidulée. Bien ++ (4 points)

Cyrille Becavin, Folie de l’Erdre (MT -Folle, Chenin, Chardonnay)

Nez aromatique, fruité. L’attaque en bouche offre une bulle un peu envahissante. J’aurais bien tenté un élevage un peu plus long pour faire fondre un peu la bulle de ce vin. La bouche est fraîche, menthée, la finale acidulée. La rétro assez longue sur des arômes fruités. Une expression séduisante. Bien ++ (10 points)

Jo Landron, Atmosphère (MT – 75-80% Folle, 18-25% Pinot noir, 5% Chardonnay)

Le caviste qui nous a vendu ce vin n’a pas dû nous offrir le vin de l’année… loin s’en faut. On pourrait même penser qu’il est resté 2-3 ans chez le caviste. Bref un nez sensiblement oxydatif, évolué. La bulle est assez discrète ; assez fine. La finale est très vive et acidulée. Rétro-olfaction sur les fruits séchés. Ce n’est pas le genre de la maison mais ce côté plus empyreumatique est assez agréable pour autant. Bien + (1 point)

Jean-Luc Viaud, Rubigène (MT – cépage expérimental : Melon noir)

Nez aromatique assez frais. Belle bulle onctueuse et une finale très sapide. Peut-être un petit peu dosé à mon goût… Si je vinifiais, 1-2g de SR en moins se tenterait bien (8g comme Bonnet Huteau) Joli vin toutefois. Bien ++ (7 points)

Domaine du Bois Joly (Laurent Bouchaud), Olympe (MT ; cépages non communiqués)

Nez aromatique assez fruité : il y a un cépage aromatique là dedans… mais lequel ? (Chenin comme Becavin ? ) bref une présence aromatique très “pèche blanche”. La bulle est assez intense… très effervescente. Belle longueur aromatique. Un vin assez gourmand mais encore une fois pour moi un peu trop dosé. Bien + (4 points)

Jérome Bretaudeau Bulles Hit (PN – 80% Chardonnay, 20% Gamay)

Dans une mauvaise phase : à revoir plus tard.

Landron Chartier, Natürlich (PN- Folle Blanche)

Puissant nez de pomme au four. Bouche assez oxydative, bulle très présente, finale vive… et même tranchante… puissante rétro-olfaction sur la pomme au four. C’est original. Bien ++ (2 points)

Bonnet-Huteau Nuit Boréale (MT, 50% Chardonnay, 50% Melon)

Nez très marqué par le Chardonnay. Aguichant. Bouche assez structurée. La bulle est bien équilibrée : ni trop ni pas assez. Arôme légèrement fumé/grillé. Léger amer. Classique. Bien ++ (1 point)

Bruno Cormerais Methode Traditionelle (MT, Folle Blanche)

Nez très intéressant de feuille de citronnier (citron végétal), extrêmement vif en attaque mais la bouche s’arrondit avec une forme de patine apportée par un élevage long. Tranchant en fin de bouche. Rafraîchissant. Intéressante expression d’une folle blanche à bulle (10 points). Bien ++/Très Bien

Julien Braud, La Bulle de l’Ouest (PN – 100% Melon)

Nez grillé, tertiaire, floral. Bulle légère, digeste. Finale acidulée. Bel exercice. Bien ++ /Très Bien ( 6 points)

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Je ne suis pas emballé par l'étiquette de la bulle de l'Ouest mais bon... cela ne regarde que moi...

Domaine de la Haute Févrie, L’Eclipse (MT – 100% Melon)

Nez de melon réducteur (farine/blédine). La bouche offre une bulle un peu grosse. Puissants amers de melon pas mur, très vif. C’est un vin bien fait mais un peu dur quand même… pas pour les mauviettes. Bien + (1 point)

Jérémie Huchet, Bretesche 1387 (MT – 100% Melon)

Nez fruité, bulle souple. Imposants amers de pamplemousse pas très mur. Ici encore un vin très dur avec cette amertume. Bien + (4 points)

 

Compte-rendu : séance Lirac

Il ressort de la dégustation des vins de l’appellation Lirac un sentiment varié… Contrairement aux dégustations de Rasteau, de Vacqueyras de Gigondas ou de Plan de Dieu qui faisaient apparaître une certaine constance et une forme d’esprit commun, Lirac est nettement moins lisible : les variétés de cépages, d’élevage et de vinification offrent des typologies de vins assez différentes.

Dupont écrivait dans un vieux Le Point : “Lirac : suis-je un grand vin ?” C’est une question que nous pouvons toujours poser à l’appellation. Le nouveau cahier des charges a instauré le tri à la vendange comme les AOC villages voisine mais elle a conservé un rendement à l’hectare de base de 41hl/ha alors que les Rasteau/Gigondas en ont un de 38hl/hl. Mesquinerie me dira-t-on : que le premier qui fera la différence de 3hl/ha me donne des leçons… oui mais sur le symbole… pourquoi ne pas avoir choisi 38… la peur d’être un grand vin ? Le poids du négoce et des coopératives sur Lirac est-elle un frein ? Bah.. quoiqu’il en soit il y a quand même de bonnes choses à Lirac et pas trop chères en plus… alors allons-y!

Lirac rosé, Domaine Maby, La Fermade 2014

Couleur grenadine, le nez est ouvert, aromatique fruité. La bouche est facile, aimable, simple ; légèrement vive. Bien

Lirac Blanc, Domaine Maby, Casta Diva 2014

Nez fruité, amande, noisette. La bouche est ample, très joliment acidulée ; fin boisé en rétro-olfaction. Pas de chaleur excessive en bouche. Une réelle maîtrise de la vinification : rien ne semble laissé au hasard. Très Bien (8 points)

Lirac Blanc, Domaine de la Mordorée, Reine des Bois 2013

Nez élégant, net, très cristallin, (le mot minéral m’est venu). floral Pas de bois perceptible. Peut être un peu plus chaud que le précédent vin. Jolis amers structurants. Rétro-olfaction aromatique. Très Bien (8 points)

Lirac rouge, Domaine La Coste du Puy 2012

Un vin à la fois un peu réducteur et marqué par des arômes un peu évolués de prune mure. Leger gaz carbonique perceptible. Tanin assez élégant. Parfum de prune mure en rétro-olfaction. Assez long – nécessite une vigoureuse aération avant le service. Bien++/ Très Bien (2 points)

Lirac rouge, Domaine des Carabiniers 2014

Nez fruité, pimpant. La bouche est propre gourmande et ronde. S’il fallait titiller, je ressens un tout petit peu de bretts en finale : pas à un niveau très dérangeant en tout cas. Bien+ / Bien ++ (14 points)

Lirac Rouge, Domaine Lafond Roc Epine 2012

Nez réduit au premier nez nez (chou) qui peine à s’ouvrir. Nécessite une grosse aération lui aussi. Bouche assez ample mais malheureusement les tanins sont un peu séchants. Il convainc moins. Bien 1 point

Lirac Rouge Domaine Usseglio 2012

Hélas mon exemplaire était marqué par un soucis de bouchon donnant un arôme de carton assez désagréable. Non noté. L’autre bouteille ne semblait pas avoir de défaut ce qui lui permet d’obtenir (8 points)

Lirac rouge, La Rocalière, Ikebana 2012

Joli nez floral, garrigue, chaud. Le Mourvèdre et le Carignan bien travaillé offrent une bouche très gourmande, enrobée, juteuse, le tanin précis joliment duveteux. L’alcool un peu marqué en bouche. Très Bien + (18 points : vainqueur du collectif ce soir.)

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Lirac Rouge, Domaine de la Mordorée, Reine des Bois 2013

Premier nez un peu réducteur, graphite, réglisse. L’attaque est enrobante, la bouche puissante, le tanin est fin et collant. Assez chaud. Sensation de jus de viande en fin de bouche. C’est un joli vin pour lequel il faudra encore être patient. 5 ans de cave lui est encore nécessaire pour atteindre son apogée : rendez-vous en 2021. Très Bien à ce jour ; sans doute mieux plus tard. (6 points)

Lirac Rouge, Domaine Maby, Nessun Dorma 2012

Encore une fois, ça sent la belle vinif, ça sent la belle futaille. L’attaque est marqué par une certaine sucrosoté apporté par le fût, juste ce qu’il faut d’acidité pour équilibrer le vin, un joli tanin bien travaillé. Plaisant et gourmand. Les vins du domaine sont décidément marqués par une vinification aux petits oignons. Très Bien (6 points)

Lirac Rouge, Domaine du Roncier, Les Muses 2012

Un des deux vins était bouchonné ce qui n’a pas permis à tous le groupe d’en profiter.  Cette fois ci, j’ai réussi à m’en verser deux gouttes pour en faire le compte-rendu : Nez très ouvert, floral, guarrigue, pinède, fruit cuit, jolie bouche agréable. Trame tannique très fine, très poudreuse. Finale vive et fraîche. Très joli vin. Très Bien + (8 points)

Lirac, Domaine Dusseigneur, L’Astrolabe 2011

Nez de réglisse et de fruits noirs assez intense. Bouche puissante : les intenses tanins des Syrah sudistes : des tanins plus hachés. Mon goût ne va pas naturellement vers ces Syrahs concentrées sudistes mais c’est un joli vin. De garde. Bien ++ (4 points)

Compte-rendus : Grands Vins du Roussillon

Premier compte-rendu de la saison de la séance Libertivin dédiée aux grands vins du Roussillon et animé par Guy.

Collioure, la Rectorie, Argile 2015

C’est un joli vin, qui offre au premier nez un boisé vanillé et propose au second nez des arômes frais (menthe, fougère), amande. L’attaque en bouche est riche, mure mais la finale est assez vive, ce qui forme un ensemble sapide. Très Bien (0 points)

Côtes du Roussillon Villages, Clos des Fées, 2013

Le nez est marqué par un boisé d’une bonne qualité. La bouche est large, mure et offre un petit tanin fin assez précis. Assez puissamment amer, le vinificateur a cherché à conserver un peu d’acidité pour équilibrer la bouche. Un vin à garder encore pour que le bois et les tanins se patinent. Bien ++/Très Bien (6 points)

Vin de Pays des Pyrénées Orientales,  Ros des Anges, 1903, 2015

Nez très ouvert, très gourmand. La bouche est marqué par le volume et la largeur du carignan. C’est très gourmand, très juteux. Assez addictif. La longueur en bouche n’est pas énorme. Très Bien +

Côtes du Roussillon Villages, Domaine Gauby, La Muntada 2013

Premier nez fermé qui s’ouvre progressivement vers des notes de cerises profondes et précises. La bouche assez imposante ; elle est aujourd’hui marquée par des tanins serrés, très fin, poudreux… presque moelleux. Bel équilibre acidité matière tanin qui ne demande qu’à se fondre. Très Bien ++ (15 points)

Maury Blanc, Mas Amiel Vintage 2012

Nez très aromatique mandarine, Kumkat confit… Bergamote. La bouche est gourmande ; assez classique mais c’est surtout le nez de ce vin qui est intéressant dans ce vin. Bien ++ (6 points)

Muscat de Rivesaltes, Domaine Piquemal 2001

Superbe nez complexe et raffiné d’orange cuite et de tilleul assortie d’une patine cirée. La bouche est moelleuse, large, finement boisée. Délicieux. Très Bien+/ Très Bien ++ (6 points)

Maury rouge, Mas Amiel Vintage 2013

Nez de fruit rouge assez classique… plus discret que le précédent ; globalement bien fait sans être démesurément concentré… bon… bien+ (2 points)

Banyuls, Domaine de Vial Magnères Al Tragou 1988

Joie et bonheur au nez ! Premier nez de noix fraîche, deuxième nez étonnamment frais, plein d’agrumes et de fruits cuits ou toutes les variations d’un pot pourri chatouille la narine à chaque passage devant le verre. La bouche est intense, capiteuse, dense et vive. La longueur aromatique est naturellement superlative. Plusieurs minutes après la mise en bouche des aromes de fruits cuits, d’épices et de gâteaux de Noël s’échappent de la rétro-olfaction. Rien que pour ça, ça valait le coup de venir. Excellent (14 points)

Photo Nico du Chat Suisse et Nico de la Grange et Cie : relisez donc l’article 

Grands Roussillons encore quelques places libres

Il y a encore quelques places libres pour la séance Grands Roussillons de mardi 27 septembre 2016 à 20h30.

La séance sera animée par le passionnant Guy Saindrenan dont l’éloquence n’a d’équivalent que ses mirabelles.

Ce sera aussi l’occasion de déguster une Muntada de Gauby, un Clos des Fée de Bizeul, un Carignan 1903 de Marjorie Gallet ou encore un Al Tragou de Vial Magnères… notamment.

Contactez-moi si vous êtes intéressés. (tarif adhérent : 15€ / non adhérent : 20€)

Compte-rendu de dégustation : le Swartland.

C’est l’histoire étrange d’un article publié dans l’hebdomadaire Le Point écrit par le correspondant à Johannesburg de l’AFP : “Le Swartland, eldorado des nouveaux vignerons sud-africains” en janvier 2015. Pourquoi Le Point a publié cet article plutôt que de faire ses habituels choux gras sur “ces Francs Maçons qui vous spolient” ? Il y avait un trou, il manquait un article… nul ne le sait. Toujours est-il qu’à l’affût des excellentes pages vins de ce magazine, je suis tombé dessus et la chose m’a drôlement intéressé. D’autant qu’à part la presse anglo-saxonne spécialiste, on ne parlait guère de cette région.

De quoi s’agit-il… il s’agit d’une bande de potes. 5 potes dont l’un d’entre eux est un vigneron, comme nous avons pu le constater, d’immense talent : Eben Sadie. Ces 5 amis vont s’installer loin des usines à vins sud-africaines de Stellenbosch ou de Frankschoek et se mettent à croire à cette notion absconse (pour un anglo-saxon) qu’on appelle le “terroir”. Avec Adi Badenhorst, Chris et Andrea Mullineux et Callie Louw, ils vont recréer une viticulture respectueuse et profondément ancré au sol sans les apports des techniques œnologiques et culturales (irrigation comprise) qu’on connaît en Afrique du Sud.

Ces 5 domaines bientôt suivi par 20 autres partageant les mêmes valeurs vont fonder le Swarland Independant Movement : Dans le pays de la liberté culturale et viticole, ils vont créer une chartre et des règles de production. Alors qu’en France les bios pro-terroir n’ont qu’une hâte c’est de quitter le carcan de l’AOC pour être libres, le premier mouvement des bios pro-terroir d’Afrique du Sud c’est au contraire de créer des normes de production, d’identifier scientifiquement des cépages adaptés à un terrain… bref de créer une forme d’AOC. A cela près… c’est que la charte du Swartland Independant Movement prévoit l’évolution des règles dans la règle. Par exemple, une commission se réunit annuellement pour étudier l’opportunité d’implantation de cépages non autorisés. C’est une sorte d’appellation qui prévoit d’évoluer. Une AOC dynamique en quelque sorte.

Toujours est-il que la dégustation des vins du Swartland a mis en exergue des vins d’un intérêt remarquable. Et tout particulièrement parmi les 5 amis du départ qui s’avèrent tous être de brillants vignerons. C’était une des séances Vertivingstone à ne pas manquer cette année. Il aurait été dommage de rater le compte-rendu : tout vient à point qui sait attendre.

Afrique du Sud, Swartland, AA Badenhorst, White Blend 2012

Nez assez finement végétal, menthe, pêche :un sensation de fraîcheur qu’on retrouve aussi en bouche : une bouche large, une belle épaisseur délicatement saline qui se termine sur d’élégants amers. Ça commence plutôt bien. Très Bien + / Très Bien ++ (10 points)

Afrique du Sud, Swartland, Testalonga, El Bandito 2013.

Wouf, robe trouble, nez volatile, Brettanomyces, la bouche offre des bulles de cidre, tanins. Vraisemblablement, un vin sans soufre qui est reparti en fermentation. On va dire qu’il n’a pas supporté le voyage. Moyen.

Afrique du Sud, Swartland, The Sadie Familly, Palladius 2013

Robe de couleur orangée, nez finement grillé, noisette torréfiée, encore un peu fermé. Bouche marquée par une extrême densité dès l’attaque, très crémeuse en bouche : une onctuosité légèrement sucrée. Puissants amers structurants très intenses. Légers tanins très fins, Salin. Impressionnant. Enorme. Excellent (15 points – évident vainqueur du collectif ce soir).

Afrique du Sud, Swartland, Spice Route, Pinotage 2014

Nez mur, confituré, cuit, café. Bouche sucrée, tanin amer… un sud-africain standard… Bof. Moyen (1 point)

Afrique du Sud, Swartland, Mount Abora, Saffraan Cinsault 2013

Léger boisé au nez, épicé, pot pourri, bouche assez vive au tanin un peu anguleux. Elégamment florale en fin de bouche. Original. Bien ++ (1 point)

Afrique du Sud, Swartland, Boekenhoutskloof, Purcupine Ridge, Syrah 2014

Nez riche, plein, légèrement boisé. Bouche souple, tanin travaillé, sombre assez intense ; légère vivacité ; amers notables. Rétro-olfaction florale. Un élégant sud-africain mur. Très Bien (1 point)

Afrique du Sud, Swartland, Sequillo red 2014

Nez de barbe à papa, de praline, un peu réducteur. La bouche est fluide  gourmande, le tanin très fin, très précis ; bouche assez vive. Sensation légèrement sucrée en bouche peut être lié au fût… ce qui est un peu dommage pour l’équilibre d’ensemble. Bien++/Très bien (11 points)

Afrique du Sud, Swartland, Mullineux Syrah 2013

Nez intense très élégant floral, genêt, primevère sucée. La bouche est précise, digeste et limpide, tendue, très rhodanienne. La finale est nette… C’est un vrai Cornas… Très Bien ++ (4 points)

Afrique du Sud, Swartland, AA Badenhorst, Red Blend 2012

Nez frais au nez. la bouche offre une attaque riche, sèche, élégante mais au tanin agrippeur… ce qui ne plaît pas à tout le monde… Un vin traditionnel, de garde qui offre un tanin imposant mais assez fin. L’équilibre se rapproche d’un vin du Lubéron ou d’un Bandol un peu rustique. C’est bien fait toutefois et bien structuré. Très Bien + (0 points)

Afrique du Sud, Swartland, Spice Route, Malabar 2006

Nez empyreumatique, champignon , caramel assez ouvert. Sensation sucrée en bouche un peu dérangeante. Tanin convenable, fine vivacité. Rétro-olfaction sur des notes de Havane. Un peu étrange toutefois. Bien + (11 points)

 

 

Compte-rendu de dégustation : Tavel

Séance dédiée aux vins rosés ce soir sur les ateliers Vertivingstone. Il a fallu arriver à la 88e séance Vertivingstone que j’anime pour faire une séance dédiée aux vins rosés (et encore j’y étais un peu poussé). Ce n’est pas n’importe quel rosé puisqu’il s’agit du Tavel : l’appellation réputée pour faire les rosés les plus structurés, des rosés de garde comme le soulignais en son temps Honoré de Balzac. En matière de vin de garde, je ne vous cache pas que les Tavels de 10 ans d’âge, aux élevages longs, cela ne court pas le caviste… il est possible que je n’ai pas su chercher, mais je n’en ai pas trouvé… Dans le monde du vin, le rosé garde un positionnement marketing de boisson estivale désaltérante à l’instar de la bière Kronenbourg et du Pulco citron. Donc les cavistes qui ont des Tavels ont plutôt des vins légers… Ce qui fait que dans la série, le nombre de vins dilués a été excessivement élevé pour une séance de Vertivin.
En effet, ce qui distingue l’amateur de vin du quidam qui fait griller ses saucisses au mois d’août, c’est que l’amateur de vin a souvent tendance a rechercher de la consistance, de la matière dans un vin, là ou le quidam cherche à se rafraîchir le gosier. Or le quidam représente un marché plus conséquent que l’amateur de vin… la loi du marché pousse donc au développement de vins légers même parmi les vins bien faits de domaines sérieux.
Car la dégustation fait aussi apparaître des techniques de vinifications pointues chez les vignerons les plus consciencieux. Après une période de macération, le Tavel est entièrement soutiré, les peaux sont pressées et le jus de goutte et de presse sont généralement assemblées. Ces multiples opérations permettent de distinguer les vinificateurs selon leur choix techniques (durée de macération, assemblages presse/goutte…). La présence fréquente de CO² résiduel laisse penser que certains vinificateurs recherchent une pointe de gaz certes, pour l’expression aromatique, mais aussi pour contrebalancer la sensation de chaleur alcoolique des vins. Cela en fait des vins très techniques, pas foncièrement mauvais mais pas nécessairement jubilatoires. Preuve en est, le groupe a préféré le Tavel qui ressemble le moins à un Tavel : L’Anglore d’Eric Pfifferling.
Tavel, Domaine de Chantepierre, 2015
Arômes fermentaires simples (fruit, fraise tagada, bonbon anglais). La bouche est simple, assez chaude, la rétro assez courte… un vin assez dilué. Moyen ++/Bien (6 points : preuve qu’il y a des quidams dans l’assistance)

Tavel, L’Olivet de Trinquevedel 2014
Nez plus réducteur pour cette cuvée spéciale pour la GMS, la bouche est souple, droite, plus enrobée, assez chaude et doté de quelques amers de structure. Léger CO² residuel. Bien + (0 point)

Tavel, Château de Correnson 2014
Nez intéressant, aromatique de Grenache. La bouche est simple, légère, pas très longue, assez juteuse, assez chaude. Bien+ (1 point)

Tavel, La Rocalière, Le Classique 2014
Nez d’orange amère, bouche charnue, gourmande et mure. Léger CO² qui rafraîchit la bouche. Un vin bien vinifié. Structuré. Notes d’amande amère en fin de bouche. Bien ++ (3 points)

Tavel, Château d’Aqueria 2014
Nez intense assez floral, dragée. La bouche est assez coulante, facile, le gaz carbonique un peu (trop) appuyé. Le vin n’est pas marqué par une énorme structure. Bien + (6 points)

Tavel, Domaine Maby, Prima Donna 2014
Premier nez très légerment réducteur-animal mais qui s’ouvre très rapidement vers des notes fruitées de pêche. La bouche est mure, riche, et laisse une sensation de pêche cuite en bouche. Petite pointe de CO² perceptible, légers amers et rétro-olfaction aromatique. Il donne l’impression d’un vin d’œnologue vinifié avec soin. Bien++/Très Bien. (5 points)

Tavel, Domaine de Lanzac, Prestige 2014
Nez assez neutre, bouche un peu fluette, pas très mure, vif. Rétro-olfaction un peu courte. Moyen. (0 points)

Tavel, L’Anglore 2014
Nez joliment aromatique assez complexe, fruité, fleurs séchées… sans doute de la volatile mais je ne la perçois pas. La bouche est assez souple, de consistance équilibrée, nature mais sans excès. Le nez est certainement plus intéressant que la bouche. Rétro-olfaction sur des notes de cierge. Intéressant. Bien ++/Très Bien (16 points : vainqueur du collectif ce soir)

Copyright photo : Le Point

Tavel, Château La Genestière 2013
Nez de fraise épicée, cannelle. La bouche est assez légère, simple, légèrement vive. Bien (1 point)

Tavel, E. Guigal 2013
Nez ou l’alcool domine, légèrement épicé. La bouche est très enrobée, très ronde, mure, un peu plus structurée que le précédent vin sans être très dense non plus et sans présence d’amers. Note de Co² subtile. C’est un vin qui donne une impression d’être plus proche du style d’un rosé de Provence que d’un Tavel. Bien + (7 points)

Tavel, Prieuré de Montézargues 2013
Joli nez intéressant ; épicé, assez intense très légèrement beurré. La bouche est assez séveuse sans être trop mure, correctement tendue : une matière plus structurée sans la lourdeur du glycérol de l’alcool. Un rendement maîtrisé sans doute. La rétro est assez élégante sur des notes de fruits cuits. Bien ++/ Très Bien (11 points : un Dauphin mérité)

photo : http://www.vindulge.com

Tavel, Domaine de la Mordorée, Reine des Bois 2013
Nez assez intérieur. On retrouve presque un premier nez légèrement animal. Jolie bouche, matière consistante, léger gaz carbonique ici encore. Un vin pas très aromatique mais bien bâti. Il y a du gras. Un vin assez chaud aussi. Très Bien (11 points : 2e Dauphin ex aequo)