Si vous le voulez j’ai quelques places libres disponibles ce soir jeudi 13 juin pour une séance dédié au vignoble de l’Alentejo au Portugal : “le vin le plus populaire des Portugais”.
Si vous le voulez j’ai quelques places libres disponibles ce soir jeudi 13 juin pour une séance dédié au vignoble de l’Alentejo au Portugal : “le vin le plus populaire des Portugais”.
Lors de la création de l’AOC Muscadet de Sèvre et Maine, la question s’est posée… que faire des vignobles des bordures de Loire. Alors on a créé l’AOC Muscadet des coteaux de la Loire dès 1936… un peu par défaut : il s’agissait au départ de tous ceux qui ne sont pas dans le secteur Sèvre et Maine et affluents… les bords de Loire donc.
Aujourd’hui 200 petits hectares répartis sur plus de 50 kilomètres sur les deux rives de la Loire de Carquefou à St Florent le Viel : un vignoble atomisé qui plus que tout autre dans le vignoble nantais a dû faire face à la pression foncière ayant conduit de fait à des ilôts de vignobles éparpillés. La pression immobilière et la mécanisation a vu d’ailleurs la disparition des plus beaux vignobles en terrasses du Cellier ou d’ailleurs qui faisaient face à la Loire.
Géologiquement, cette zone est composée de schistes divers dont les variétés se retrouvent dans la zone Goulaine (Micaschistes essentiellement, parfois un peu de Gneiss, Amphibolites…). A certains endroits la géologie et la topographie est identique à Savennières qui n’est qu’à 40 km d’Ancenis… à la différence notable qu’à Ancenis il pleut annuellement 100mm à 150mm d’eau de plus qu’à Savennières ce qui fait qu’il serait compliqué de récolter du chenin mur à Ancenis.
L’éparpillement du vignoble, la rareté des démarches « haut de gamme », les velléités des Muscadets du 49 de miser sur l’AOC Anjou constituent des freins à la mise en œuvre d’une démarche de cru communal. Il existe pourtant une association et au moins 2 vignerons font du « Roche de Loire » (Guindon et Génaudières) pour valoriser les productions parcellaires. Quelques autres démarches individuelles sont à noter. Mais à ce jour, il y a bien peu de chances qu’aboutisse un cru sur ce secteur.
Pourtant, une chose essentielle distingue les coteaux de la Loire du Sèvre et Maine : le vent. Le vent de la mer qui s’engouffre dans la Loire : le vent qui rafraîchit… qui refroidit même et de ce fait qui retarde sans doute la vendange ; mais le vent qui assèche et assaini aussi, le vent qui apporte des embruns salés… Sans doute même plus que les côtes de Grandlieu, les coteaux de la Loire constituent le vignoble marin par excellence.
Pour cette séance nous sommes hébergés par Pierre Guindon, vigneron emblématique des coteaux de la Loire : un vigneron classique, modeste et qui, nous le verrons, est celui qui permet sans doute de faire le mieux ressortir les particularités du Muscadet sur son terrain.
Muscadet des Coteaux de la Loire, Merceron-Martin 2012
1er nez assez fermentaire, bonbon anglais, la bouche est agréable simple mais plutôt bien structuré par le millésime. Très vif en fin de bouche. Léger caractère acidulé lié aux arômes amyliques. Bien
Muscadet des Coteaux de la Loire, Domaine du Haut Fresne, Vieilles Vignes 2012
Premier nez un peu réduit puis léger bonbon anglais de nouveau, il s’ouvre sur des notes de fougère, de frangipane aussi ; La bouche est marquée par un puissant amer et une bonne vivacité qui évoque le fait de croquer dans la peau de pomelos. Le milieu de bouche est un peu léger. Bien.
Muscadet des Coteaux de la Loire, Domaine de la Pléiade 2012
Nez plus fermé, arômes plus végétaux. La bouche un peu bourrue est plus typée « coteaux de la Loire » dans mon référentiel que les autres vins : saline, vive et amère. Bien +
Muscadet des Coteaux de la Loire, Domaine Guindon Tradition 2011
Réduit au premier nez : humus puis arômes un peu végétaux, fougère puis arôme d’essence de thérébentine qui sera la marque de fabrique des vins de Pierre Guindon jusqu’au bout. Vif, amer. Un peu court par rapport aux vins qui précédaient mais ce n’est pas le même millésime non plus. Un vin compliqué à comprendre en l’état. A revoir.
Muscadet des Coteaux de la Loire, Domaine des Génaudières 2011
Nez 100% melon de bourgogne ; un poil réduit. Bouche amère/salin/vif ; persistant. Bien +
Muscadet des Coteaux de la Loire, Domaine Guindon Prestige 2011
Début de nez végétal – fougère, gingembre un peu réduit aussi vraisemblablement en premier nez (un peu fermé) puis lancinantes notes de pin/Thérébentine ; très salin… le plus salin des vins goûtés à présent, puissant amer. Un caractère certain. Bien ++
Muscadet des Coteaux de la Loire, Les Pierres Meslières 2010
Issu d’une parcelle superbe, ce vin offre des saveurs typés de melon de bourgogne légèrement menthées. Bouche classique sans vraiment les particularités salin/amer/vif des autres vins… pas très original mais bon… Bien
Muscadet des Coteaux de la Loire, Domaine du Haut Fresne, Les Cailleries 2009
Nez assez discret qui confirme les phases de fermetures des 2009 en ce moment. Légèrement fumé, légèrement lacté. Bouche assez dense, ronde légèrement monolithique. Pas très long. Structuré sur son amer. Bien à ce jour à revoir sans doute.
Muscadet des Coteaux de la Loire, Domaine des Galloires, Fleur d’Automne 2009
Enfin un nez expressif ; porté vraisemblablement par une acidité volatile un peu plus élevée que les autres vins… quelque part, cela ne nuit pas. Premier nez de Verveine-citronelle qui s’ouvre progressivement sur des aromes plus tertiaires : grillé, noisette, caramel. La bouche est riche, tendre et assez subtile ; un acidulé discret fait une bouche non dénué de complexité… Très Bien
Muscadet des Coteaux de la Loire, Landron-Chartier, Révelation 2009
Nez expressif d’orange mure qui fait mentir l’adage mentionné sur le commentaire de 2 vins au dessus. A la bouche riche assez complexe ; on retrouve un bel équilibre salin (Salinité particulièrement puissante), acide, amer ; très belle tension en fin de bouche. Une révalation pour moi également. Très Bien +
Muscadet, Domaine des Génaudières, Roche de Loire 2009
On retrouve des nez légèrement végétaux et floraux ou ressortent la fougère et l’anis. Le pin peut être aussi chez certains. La bouche est très mure, puissante et chaude mériterait de murir un peu pour se fondre. Bien ++/Très Bien
Muscadet, Domaine de Port Jean, Cyrille Becavin, Nectar de l’Erdre 2007
Premier nez un peu réduit… il lui en faut du temps pour s’ouvrir au Nectar de l’Erdre… qui s’ouvre progressivement sur le champignon blanc, puis sur l’orange mure accompagné d’un léger grillé. En bouche un léger gaz résiduel, un vin bien gras, rond à la finale acidulée. Joli… Très Bien +
Muscadet, Domaine Pierre Guindon, Roche de Loire 2007
L’essence de térébenthine annonce le retour des vins de Pierre Guindon. Nez puissant, térébenthine, cire, encaustique. La bouche est stricte, épaisse assez austère mais très bien tendue. 28 mois d’élevage… Très bien
Muscadet, Domaine Pierre Guindon, Roche de Loire 2004
Nez puissant, térébenthine, cire, encaustique, bois mouillé. Dense, puissant amer en bouche qui porte et rallonge le vin. Il est long… un des plus longs en bouche de la série. Puis viennent des arômes assez complexes en fin de bouche d’abricot confit ou de gingembre notamment. Surprenant. D’une typicité telle qu’il en est atypique. Très Bien ++
Pierre Guindon
photo : http://www.rdvartsculinaires.com
Muscadet des Coteaux de la Loire, Pierre Guindon Vieilles Vignes 2001
Rhum, menthol, eau de vie … mes notes laissent à désirer je devais papoter avec ma voisine en même temps. Mais bon comme je ne sais pas qui aura eu le courage de lire ce compte-rendu jusqu’ici ce n’est pas bien grave.
Muscadet des Coteaux de la Loire, Pierre Guindon 1981
Nez évolué et complexe. Fruits secs, cire. Vif et bien claquant en bouche. Bien++/Très Bien
Côteaux d’Ancenis, Pierre Guindon Malvoisie 1999
On termine sur une vielle malvoisie de Pierre Guindon… Thym, Garrigue, sève de pin (tiens, tiens ; le terroir parlerait-il au-delà du cépage), cire. La bouche est douce, suave, enrobante… assez élégante. Très Bien +
Quelle est la typicité des Muscadets de Loire ? Aromatiquement je ne parviens pas à y voir très clair mais il y a peut-être sur les jeunes vins une forme de verdeur (sans caractère péjoratif aucun dans ma bouche) qui prévaut. En bouche, ils laissent l’impression de vins stricts, bourrus où on peut souvent trouver un équilibre salin/sec/amer qui leur donne beaucoup de caractère (et qui nécessite sans doute un public un peu averti) et qui les rendent particulièrement adaptés aux fruits de mer ou aux poissons de rivière pleins d’arêtes. Les vins de Pierre Guindon sont aromatiquement à part : ils nécessitent des plats à part… l’oursin peut-être, la praire ?
Il ne sera pas dit que le vin ait fini de me surprendre. Direction l’Italie et son patrimoine vivant de vins rouges qui bullent.
L’œnologie moderne est récente en Italie… elle ne doit dater guère plus loin que de l’arrivée de Garibaldi dans le Piémont. Les vins rouges à bulles étaient sans doute au départ des erreurs œnologiques… elles sont devenu un patrimoine italien à part et s’enrichissent des méthodes les plus industrielles puisque l’essentiel des vinifications de Lambrusco sont réalisées en cuves closes.
Quiconque un peu curieux peut goûter du Lambrusco. Il y en a dans toutes les grandes surfaces et dans certaines pizzérias mais combien d’amateurs de vins ont franchi ce cap ? Si tant est qu’on ait goûté un Lambrusco, à quoi peut donc ressembler un Lambrusco « tre Bicchieri » au Gambero Rosso ? de plus, il y a même en Italie deux Docg – ces AOC haut de gamme – consacrés à des vins rouges pétillants : le Brachetto d’Acqui à partir du cépage très aromatique le Brachetto et le Vernaccia di Serrapetrona réalisé à partir de grenache dont une partie de l’assemblage est passerillé sur paille… à quoi cela peut il donc ressembler ? Et bien à ça :
Lambrusco Reggiano, Cantina Medici, Ermete e Figli, « Concerto » 2011
La robe rouge foncée met dans l’ambiance. Le nez sent le raisin frais, la cerise. Très sec en bouche, un léger tanin accrochant. Très vif la bulle est sympa. Bien (4 points)
Lambrusco di Sorbara, Cleto Chiarli, Vecchia Modena « Premium » 2011
la robe est rosée foncée. Arômes de fraise écrasée, la bulle est assez fine , douce en attaque ; la finale est marquée par une acidité perforante. Très vif. Court. Moyen
Lambrusco di Sorbara, Cavicchioli Umberto & Figli, « Vigna del Cristo » 2011
Cerise fraîche, griotte légèrement lacté. La bulle est fine et douce ; assez vif. Les arômes sont persistants en bouche. On suppute une fermentation malolactique. Très Bien (3 points)
Lambrusco di Sorbara, Cleto Chiarli, « Del Fondatore” 2010
Nez fermentaire,levure peu de bulles, gros amer, vif, sec, moyen. Moyen
Brachetto d’Acqui, Braida 2011
Arômes muscatés très aromatique, très fruité, framboise, griotte mure, bulle frizzante, sucre candy, la bouche est sucré-douce s’étale sur des parfums floraux… jouissif comme un bon Asti. Très Bien + (11 points)
Doc Piemonte, Vinchio Vaglio, Brachetto Spumante « Castel del Mango »
Arômes de pamplemousse « rosé-pamplemousse » très sucré pas très long un vin plus industriel. Bien (11 points)
Selezione Vernaccia di Serrapetrona, Dolce Quacquarini
Ce grenache passerillé pétillant est très volatile. Les brettanomyces puissants nous amène dans un imaginaire fermier. La bouche est douce n’est pas dénué de complexité, mais les bret nous ramène dans des odeurs fecales. Finale sur la vielle barrique. Dur pour moi. Moyen/Bien (7 points)
Vernacchia du Serrapetrona XXIV Canto Colleluce
Superbe nez de grenache mur-bio genre Ledogar. L’assemblage des vins de paille est léger il laisse la bouche sur un équilibre demi-sec. La bulle est légère, un beau tanin fin et poudreux, agréable sensation de granache mur, légère amertume structurante, léger bret mais qui ne franchit pas la limite. Un très beau vin dans l’ensemble… surprenant… on se pose naturellement la question… mais pourquoi y a-t-il des bulles…enfin… Très Bien ++ 10 points.
Si d’aucuns sont intéressés, il y a quelques places pour une séance salivertivin ce mardi 21 mai à 20h30 dédié à la “patte du Vigneron”.
Sur deux séries de Barbera d’Alba, Nebbiolo d’Alba, Barolo et Barolo 1er cru de la gamme de GD Vajra et Prunotto (Antinori) ; Sommes nous en mesure quel que soit le vin et le cépage de retrouver la patte de ces deux domaines ?
Contactez-moi si vous êtes intéressés (non adhérent : 15€ / Adhérent 8€)
C’est une appellation qui a finalement une bonne côte auprès des cavistes aujourd’hui… comme le Lubéron ; le Ventoux et toutes ces appellations un peu à cheval entre le Languedoc, le Rhône ou la Provence. Donc dans la dégustation, on va trouver un certain nombre de références de cavistes. Des vins soignés pour la plupart, accessibles jeunes, bons marchés mais qui n’ont pas le supplément d’âme des vins que nous avons déniché un peu plus loin. La première partie de la dégustation ce sont ces vins de cavistes. La seconde partie, ce sont les autres.
Mes commentaires (Moyen, Bien, Très Bien, Excellent, Grand vin) ; la note du collectif (chaque participant a 3 points à attribuer à ses trois préférés).
Costières de Nîmes, Château la Tour de Beraud, 2011
Nez assez discret, aromes fumé-fruité qui m’évoque la macération carbonique. Bouche ronde, carbonique-fruité ; sans aspérités. Bien. (0 points)
Costières de Nîmes, Domaine Cadenette, Siracanta, 2011
Etiquette design, nez encore qui m’évoque la macération carbonique fruité-fumé. Légèrement amylique (bonbon) à l’aération. Des arômes de vanille prédominent un peu en bouche ; des tanins de bois. La rétro très fruité et le caractéristiques précédentes évoquent un vin très “oeno” un poil markété. Un vin facile quoi qu’il en soit. Bien (+). (0 points)
Costières de Nîmes, Château des Tuileries, Syrah 2011
Un vin sur le fruit ; assez gourmand qui offre une jolie concentration, plus d’extraction que les précédents ; des amers structurants. Un très léger sucre à y bien regarder. Oenologiquement ici encore une belle vinification (malgré un tanin un poil rêche). Bien ++ (2 points)
Costières de Nîmes, Château Paul Blanc, 2010
Nez très expressif (fruité ; cassis, poivre, vanille); en bouche un léger tanin de bois encore une fois. Pas très long en bouche mais encore une fois une vinification propre et soignée. Je l’attendrait une petite année avant de le boire toutefois. Bien + (5 points)
Costières de Nîmes, Mas Carlot, Les Enfants Terribles 2010
Même domaine… ha mais ça c’est un tout autre vin… Joli nez plus discret un peu animal, olive, garrigue, aneth. La bouche est arrondie, enrobante ; le tanin maîtrisé ; la rétro-olfaction racée. Très Bien (8 point) et bon rapport qualité-prix.
Costières de Nîmes, Terre des Chardons, Marginal 2008
Nez très volatile, un peu grec au premier abord (cerise cuite, arnica). La bouche offre un léger gaz carbonique. La bouche est décharnée, oxydée. Espérons qu’il reste marginal en effet… Moyen. (0 points)
Costières de Nîmes, Mourgue de Grès, Terre d’Argence 2005
“Produit de caviste” par excellence. The Costières du caviste parisien. Joli nez de fruits noirs. Nez très profond. La bouche est juteuse ; fine ; le tanin léger mais bien ferme… ça va le caviste parisien ne s’est pas trop planté… Très Bien + à ++ (11 points)
Costières de Nîmes, Château d’Or et de Gueule, Trassegum 2007
Nez fruité, moins profond légèrement animal, thym. Joli jus sur une attaque bien structuré. La bouche est puissante. Les tanins prononcés ; très fermes. Une rétro-olfaction qui évoque une vinification légèrement oxygénée (voire peu protégée) mais un style somme toute assez séduisant. Très Bien + à ++ (16 points – vainqueur du collectif). Excellent rapport qualité prix.
Costières de Nîmes, Domaine de Poulvarel, les Agapans 2007
Nez frais qui évoque la garrigue, la cerise cuite / cerise confite, boisé un peu appuyé. Bouche très intense, léger SR, tanin très fin et gras. Un joli pur-grenache. En finale le bois est un peu trop appuyé ; ce qui inviterait à une garde de 4-5 ans histoire que le bois se fonde un peu. Très Bien ++ à ce jour peut-être mieux demain. (11 points).
Costières de Nîmes, Scamandre, 2005
Le nez est plus discret, élégant, floral. Il évoque la Syrah. Un vin structuré qui semble structuré autour de ce cépage. La bouche est élégante; le tanin particulièrement ferme. Concentration très ambitieuse qui vise la compétition . Rétro-olfaction très très longue. Florale. Très Bien ++ (8 points)
Costières de Nîmes, Château Grande Cassagne, cuvée Hyppolyte 1998
Robe sombre; nez dense et intense sur le cassis. Élégant. Bouche très 90ies. Très structurée ; un peu austère. Tanin très collant assez fin. Finale sur la graphite. Un vin jeune… Très Bien + (6 points)
Les participants de cette séance sont conviés par Romain à réfléchir à la notion de texture du vin.
La notion de texture correspond à une juxtaposition du sucré et du volume. Le sucre contenu dans le vin a lui un effet épaississant ; quant au glycérol[1], il a lui un effet sucrant. D’autres substances comme certaines molécules du bois peuvent avoir un effet sur la texture du vin. D’une manière générale, on note une corrélation entre la viscosité[2] et la perception de l’épaisseur, du volume en bouche du vin.
Dans la perception des tanins[3] du vin, il faut distinguer l’action d’astringence (activation des récepteurs tactiles par une action de resserrement des tissus du palais) de celle d’assèchement (condensation de la salive) On distingue quatre familles de tanins, les gallotanins, les ellagitanins, les tanins complexes et les tanins condensés. Dans le vin, on trouve des tanins condensés (venant de la peau et des pépins du raisin) et des ellagitanins (provenant du bois) Les tanins condensés sont en partie à l’origine de la couleur du vin ; Au cours de son vieillissement, ces tanins subissent des transformations (d’où il s’en suit une évolution de la couleur du vin et de la baisse de son astringence) Ces réactions complexes dépendent de différents paramètres comme le ph, sa composition)
En dégustation, on parle des tanins verts, durs, collants, secs ou souples du vin. On essaie aussi de sonder son astringence, son volume en bouche et son acidité. Les chercheurs de l’Ecole d’Ingénieurs de Changins (Suisse) ont établi une caractérisation plus précise ; ainsi l’astringence diminue avec l’élévation du degré alcoolique, du ph et de la teneur en composés sucrés. La notion de temps est aussi importante (« la longueur des tanins »)
Finalement :
Le volume en bouche provient du sucre résiduel, de l’alcool contenu (glycérol) ainsi que des composés complexes. Les tanins sont caractérisés par une approche hédonique, des descripteurs liés à la texture ainsi qu’une approche mixte faisant appel à la chimie.
Et maintenant place à la dégustation :
IGP Isola Dei Nuraghi Montessu 2009 Agricola Ponica (Sardaigne – 60% Carignan) : nez puissant, note animale, cuir et fruits noirs. L’attaque en bouche est acide, salée et boisée. La texture du vin est épaisse, avec des tanins secs. Finale plutôt acide. Le vin est plutôt massif et manque un peu d’élégance. Moyen.
AOC Coteaux du Marmandais – Château Bois Beaulieu Little B 2010 (cépage côt) : nez de fruits rouges, fraise et réglisse. L’attaque en bouche est acide et perlante. On note de l’amertume et astringence. Les tanins sont plutôt collants. La finale est chaude. Moyen +.
AOC Monthélie 1er cru Domaine Philippe Germain 2009 : nez poivré, un peu céleri (réduction ?) puis cerise. L’attaque en bouche est souple, les tanins sont poudreux et souples ; Ce vin est plus équilibré que les précédents. La finale est puissante. Pas de trace de goût boisé. « C’est le gendre idéal » selon un dégustateur. Assez Bien+.
AOC Madiran Domaine Labranche-Laffont cuvée vieille vigne 2009 (dominante tannat) : nez réglisse/café puis cassis et cuir. L’attaque en bouche est ronde ; les tanins sont serrés, asséchants et on note un peu de bois. Volume en bouche. Finale amère. Bien.
AOC Irouleguy Domaine Arretxea Cuvée Haitza 2008 (70% tannat) : au nez, arômes de sirop de cassis, animal, « de bête ». Note d’acescence. L’attaque en bouche est ronde, avec du volume. Les tanins sont nappants. La finale est acide. Assez Bien.
Irouleguy Domaine Arretxea Cuvée Haitza 2001 (70% tannat) : nez cassis et note sucrée. L’attaque en bouche est là aussi ronde. La trame tannique est poudreuse avec des notes aromatiques de mûre. La bouche est plus équilibrée et assez fluide. Assez bien.
AOC Figari – Domaine Canarelli 2010 (70% Nielluccio) : nez de myrrhe, mûre, thym et cuir. La bouche est voluptueuse avec des notes épicées et poivrées, alcool. La trame tannique est poudreuse. Finale amère (cacao) Superbe vin ! Très Bien.
AOC Languedoc Domaine Montcalmes 2005 (Dominante mourvèdre) : nez fruits rouges. Bouche fraise (confiture) et bonbon. Les tanins sont condensés et fondus. Il y a un peu de grain. La bouche est chaude et équilibrée. Bien.
DOCG Barrolo Terre da Vino Essenze 2007 (100% Nebbiolo) : nez discret et fumé. L’attaque en bouche est bouche (jus de cerise) ; la trame tannique est tendre, avec une légère impression de sucrosité. La finale est puissante. « Belle carrosserie », « design à l’italienne » s’exclament certains dégustateurs. Un vin d’une très grande élégance. Excellent.
Le vote final est sans surprise : le Barolo et le Figari emportent les suffrages des dégustateurs.
[1] Formé durant la fermentation alcoolique du moût de raisin lors de la production du vin.
[2] Soit la résistance à l’écoulement uniforme et sans turbulence se produisant dans la masse d’une matière.
[3] Composés phénoliques issus du métabolisme des plantes
C’est un millésime marqué par une sécheresse estivale ayant conduit à des blocages de maturité importants sur sols séchant (sur granit particulièrement). Ce sont les sols légèrement argileux qui semblent s’en être le mieux tiré sur ce millésime. De fait l’opinion des vignerons sur le millésime suit bien cette démarcation (de millésime « fabuleux » chez Stéphane Luneau (Domaine Michel Luneau et Fils), il est « à oublier » chez Marc Ollivier). La sécheresse a eu raison des maladies ; la vendange récoltée était saine sous un mois de septembre beau mais frais (« vendanges froides ») avec une semaine d’avance par rapport à la norme. 67hl/ha au comptage et 59hl/ha revendiqué… c’est une autre époque par rapport à aujourd’hui. Organoleptiquement, 1996 en Muscadet aura été marqué par une acidité assez prononcée… lié aux blocages de maturité.
Série de vins marquée par 3 bouteilles bouchonnées et une mal conservée.Globalement les robes des vins étaient très jeunes… aucun signe d’évolution dans les couleurs sauf sur le premier.
Victor Honoré et Fils, Domaine de l’Echasserie 1996
Nez balsamique, miel, vanille, caramel, encaustique ; bouche enrobée ; finale très vive, un peu oxydative. Saline. Bien ++
Château du Coing Saint Fiacre (Véronique Gunther Chereau), Comte de St Hubert 1996
Légèrement réduit en première bouche, puis amande, riz cuit, fruités divers qui s’expriment à l’aération jusqu’ à des arômes exotiques très murs… on parlera même de thiols de Sauvignon à l’aération. La bouche est enrobée, mure, riche : beaucoup d’épaisseur et de volume, puissant amer, très salin. Superbe vin. Très Bien ++
Domaine de la Haute Févrie, (Claude Branger), Excellence 1996
Moyennement expressif en premier nez mais complexe : floral (fleurs séchées), vanillé. Vin très jeune en bouche (pointe de perlant). Attaque assez dense, très belle allonge et belle tension. Une vivacité de fin de bouche qui nous évoque la mandarine de Corse. Très Bien + / Très Bien ++
Domaine des Chausselières, (Jean Bosseau) 1996
Nez réduit façon Muscadet âgé (maritime/cire/pétard mouillé). La bouche est ample et mure, vive, tendue, légèrement tannique (vendange entière ?). Très Bien.
Michel Luneau et Fils, Tradition Stanislas 1996
Réduit, puis notes épicées et mentholées, la bouche offre une matière généreuse et une vivacité claquante en fin de bouche. Rétro-olfaction et finale très pâtissière (pâte d’amande). Très Bien +
Domaine des Cognettes (Frères Perraud) 1996
Nez de mousse au citron, crème pâtissière citronnée. Belle tension, enrobé, doux-acidulé. Très Bien
Domaine de la Grenouillère (Ollivier) 1996
Nez discret puis épicé, menthol, fruits secs, sensation de bouche assez mure en attaque mais très claquante en finale sans réussir à bien tendre la matière Bien ++
Domaine de la Pépière, Marc Ollivier, Clos Cormerais 1996
Réduit pas très expressif noisette. La bouche est douce, suave et pleine. Bien tendu. Finale tranchante. Très Bien
Bruno Cormerais, Vieilles Vignes 1996
Nez fascinant de miel, de fleurs, de fioul, de caramel, d’orange blette. Le caramel se retrouve en bouche : une bouche mure à l’acidité rare mais un vin qui n’est pas fatigué… Très Bien +
Domaine Pierre Luneau Papin, L d’Or 1996
Nez oxydatif. Tabac, tourbe. Mur et riche. Amertume puissante… mais soupçon de difficultés de conservation de la bouteille (oxydation).
Malaga fût… Malaga fût un grand vignoble historique de vins passerillés (ou muté) de PX et de Muscats… pendant tout le moyen-âge et jusqu’au début du 20e siècle Malaga a abreuvé la France et le monde de sucrosités. Même les invasions arabes, saisissant la manne financière du vin de Malaga ont laissé prospérer (du moins dans un deuxième temps) le vignoble en y prélevant moultes juteuses taxes. Et comme dans tous les vignobles à la mode, il s’est développé de complexes codifications : Palito, Noble, Anejo, Transanejo, Lagrima, Pajarete, vino maestro, vino tierno… sans compter les codifications liées à la couleur ou à densité du sucre ; avec ajout d’Arope ou sans. Toutes ces dénominations complexes et surannées qui font la magie des obscurs arcanes du vin et qui n’ont plus lieu d’être aujourd’hui. L’ogre marketing les mangera tous… « trop complexe pour le consommateur » que voulez vous !
La mode des vins sucrés et passée. Le touriste de la Costa del Sol boit du rosé. L’authentique Malaga se meurt… mais quelques domaines résistent et tentent de faire renaître le grand Malaga passerillé d’antan… (le Malaga muté, lui, semble avoir sérieusement pris du plomb dans l’aile.). En voici quelques représentants sur des muscats d’Alexandrie.
Malaga MR “Montain Wine” Telmo Rodriguez 2007
Nez assez complexe : terpénique, mur, cuit, sauge, pêche, flan. Bouche douce, assez dense, cylindrique. Bien ++/ Très Bien (6 points)
Placé à environ 550 m d’altitude. Sols peu profonds, avec des pentes raides versant au sud et à l’est, caillouteux, calcaire et la texture fine. Développé à partir des schistes noirs du Paléozoïque.
Malaga Jorge Ordonez & Co Nº1 Seleccion Especial 2007
Volatile, frais, joli nez sur le thym et le cépage. Bon équilibre sucre-acidité Bien ++ (13 points)
Vignes de 30 ans Les vignes sont plantées sur les montagnes de Axarquia, situées à 400 mètres d’altitude. Sols argilo-calcaire et ardoises. Pente comprise entre 20 % et 50 %. 120g SR
Malaga Jorge Ordóñez & Co Nº 2 Victoria 2010
Nez imposant, terpénique-muscaté à tendance très florale (rose, lys). Bouche très dense, liqueur intense. Finale acidulée comme un bonbon. Très belle tension. Très Bien ++ (9 points)
Sélection de vieilles vignes situées sur le plus haut point de la commune d’Almachar.
Sols argilo-calcaires et ardoises. Pente comprise entre 20 % et 50 %. 225g SR
Malaga Jorge Ordóñez & Co Nº 3 Viñas Viejas 2007
Superbe nez complexe de mandarine, citron confit, marijuana, tarte au citron, écorce de citron confite cuite. La bouche est fraîche tout en étant d’une rare épaisseur. Jolie impression de douceur en bouche. Le toucher de bouche donne l’impression de manger un fond de tarte au citron. Excellent (8 points)
Il s’agit d’une sélection de vieilles vignes, dont certaines sont centenaires, plantées au sein du village d’Almachar. Sols argilo-calcaires et ardoises. Pente comprise entre 20 % et 50 %. 240g SR
Malaga Blanc (vieux. mise années 1930) Jose Maria Conte
Vraisemblablement un vin muté, Nez oxydatif, alcool sur le viandox et le vieux bois / torréfié-thé. La bouche offre des sensations agréables de sucre patiné et offre des palettes de café, de thé de chine fumé… même si la finale s’oriente sur la casserole brulée. Ce n’est pas une grosse matière par rapport aux deux star de concours qui ont précédé mais c’est agréable. Bien++/Très bien (3 points)
Il y a des place libres pour la séance salivertivin de ce Mardi 9 avril dédié aux vins de Fronton et à leurs perception tannique.
Il y a des places également libres pour la séance Vertivningstone de Jeudi 11 avril dédié aux lambrusco, aux Vernacchia di Serrapetrona et aux Brachetto d’Acqui… des vins rouges pétillants italiens pour résumer.
Contactez-moi si vous êtes intéressés (non adhérent : 15€ / Adhérent 8€)
Il y a quelques places pour une séance Vertivinus ce jeudi 4 Avril à 20h30 dédié à la texture des vins rouges.
On manque souvent de vocabulaire pour qualifier la rugosité ou l’onctuosité des tanins, cumulées à sa structure… ce “toucher de bouche” comme on dit… alors bien sûr on sait qu’un Carignan bien né offre une texture en bouche différente d’un Nebbiolo, qu’un Mouvrèdre ou un Tannat… bien sûr on sait que le viellissement d’un vin modifie ces textures… mais comment l’exprimer… hein ? Difficile de parler sans les mains…
Romain fera le point sur les apports des neuro-sciences sur le sujet… vous ne rapartirez pas avec des certitudes mais avec d’avantage de questions soyez en sûrs. Pour participer à cette séance. Contactez-moi si vous êtes intéressés (non adhérent : 15€ / Adhérent 8€)