Le dernier compte-rendu de la saison 2014-2015 aura trait aux Trousseau du Jura. Je n’ai pas trouvé le temps de le faire depuis le temps et pourtant ce compte-rendu me tenait à cœur tant la séance était de haute volée. S’il faut en rajouter, sur le Trousseau, il faut rappeler qu’il serait apparenté au Savagnin (ou Traminer) selon les dernières recherches ADN de l’INRA de Montpellier et qu’il n’aurait donc pas une origine du Sud-Ouest comme le pensait les ampélographes du début des années 2000. Il aurait été ramené dans le Sud Ouest mais aussi en Galice et au Portugal par des pèlerins de Compostelle. C’est un cépage marqué par sa structure tannique qui l’a souvent fait qualifier de cépage de garde. C’est un cépage enfin qui préfère avoir les pieds aux secs et de tous les cépages jurassiens c’est plutôt lui qui est planté sur les sols les plus drainants… ces fameuses Marnes grises ou bleues.
Côtes du Jura, Domaine Pignier, Trousseau 2013
Légèrement boisé, la bouche pinote agréablement. Souple, avenant, légèrement épicé en fin de bouche. Légère perception de gaz carbonique résiduel. Assez vif, pas excessivement tannique. Bien++/Très Bien (0 points)
Arbois Pupillin, Philippe Bornard, Le Trousseau 2012
Nez fruité, cerise, forêt noire, légère sensation sucrée en bouche qui laisse une impression de vinification en levure naturelle. La bouche est assez extraite ce qui fait ressortir des amers moins engageants. Finale sur le bois sec. Une sensation de bouche sur des tanins de rafle mais le nez est charmeur. Bien + (2 points)
Arbois, Stéphane Tissot, Singulier 2012
Nez assez peu expressif, fruits cuits, en bouche jolie densité, de la chair, un beau tanin mur précis assez présent très bien maîtrisé. Légère perception de gaz carbonique. Une impression générale de maturité ce qui n’empêche pas ce vin d’avoir une belle tension amère et structurante. Une vinification très soignée, très précise. Très Bien ++ (8 points)
Arbois, Jacques Puffeney, Les Berangères 2010
Nez floral assez discret au premier abord mais très exubérant en rétro-olfaction. La bouche est construite verticalement sur une chair juteuse qui s’effile sur une jolie tension. Complexe en bouche. La rétro-olfaction offre des notes de roses fanées, de grenadine et de fruits confits. Le tanin peut sembler assez rude. Moins travaillé que le vin qui a précédé, il n’en n’est pas moins serré. Très Bien ++/ Excellent. (6 points)
Arbois, Stephane Tissot, Singulier, 2005
Le nez est plus tertiaire. On sent du champignon blanc mais aussi des arômes de guignes mures, de fruits de bois, de myrtille. La bouche est assez riche, mure, presque chaude. Encore un léger CO² perceptible. Un joli tanin puissant et soyeux de belle garde… Très Bien ++ (14 points)
Arbois, Daniel Dugois, Trousseau Grevillière 2002
Sous bois, humus, champignon blanc, la bouche est suave, juteuse, douce, agréable parfaitement structurée. Foncièrement très jeune en bouche, tendu, long en bouche avec des arômes de fruits noirs patinés… de l’intérêt des vins avec un peu d’âge. Superbe. Très Bien ++/ Excellent (6 points)
Arbois, Jacques Tissot, Trousseau 1990
Beau nez kirsché, racinaire, bouche suave et compotée. Bien tendue. Pas vraiment de traces de vieillissement en bouche… humus en rétro. Très Bien + (9 points)
Arbois, André et Mireille Tissot, Trousseau 1989
Nez cuit, champignon, évolué. La bouche est agréable, l’attaque moelleuse suivi par des tanins collants, très puissants. Une vinification très ancienne mode. La bouche est assez longue. Très Bien. (0 points)
Arbois, Camille Loye, Saint Paul 1988
Le nez est assez âgé, assez peu expressif. La bouche est juteuse, coulante, tanin encore légèrement accrocheurs mais qui se patinent. Très vif en finale. La vivacité offre une belle tension. Palette aromatique patinée longue en rétro-olfaction, cèdre, havane et fruits secs. Très Bien ++ (8 points)