Les vacances scolaires sont propices à la vidange de Moleskine. Le blog va être alimenté de divers comptes-rendus ces prochains jours…
Voici une séance de dégustation intéressante de l’AOC Bourgueil où nous avons mixé valeurs sûres et jeunes pousses. C’est une grosse séance avec 15 vins dégustés… Et finalement nous aurions pu en rajouter bien davantage (Yannick Amirault, domaine de l’Oubliée, du Mortier, de Rochouard, Taluau et Folzenlogel, Dubois, Fred Mabileau, Lamé Delisle Boucard… l’AOC est riche en talents). Merci à Jean-Luc Poignard d’avoir fait le voyage à Bourgueil pour nous dénicher ces petits domaines encore assez mal distribués.
Ce qui m’a marqué dans cette dégustation c’est de constater la proportion de jeunes vignerons qui reviennent à des vinifications et des équilibres très traditionnels. Il y a notamment une frontière égrappé/non égrappé qui scinde vraisemblablement Bourgueil en deux.
Le millésime est également un critère très discriminant avec l’arrivée des 2018 et de leur niveau de maturité et d’alcool qui fait descendre l’appellation au niveau du Roussillon une fois sur deux.
Bourgueil, Domaine Betrand Marchesseau, Poids Plume 2018
Un nez expressif, sur le fruit, notes de poivron mûr. Bouche fruitée agréable, simple et bien faite. Une entrée de gamme souple pour un vin estival. Bien ++ (0 points)
Bourgueil, Domaine Catherine et Pierre Breton, Nuit d’Ivresse 2016
Le nez est un peu animal, bouche un peu vive, acidité volatile, légèrement rude, tanin rugueux un peu sec. Très léger brett en finale. Un vin un peu compliqué. Moyen/Bien (0 points)
Bourgueil, Domaine Laurent Mabileau 2018
Nez fruité, fruit cuit, vanillé, moka. La bouche est mure, assez gourmande, assez chaud, le tanin est dompté. Un peu trop de bois à mon goût mais cela plaît comme d’habitude aux amateurs de planche de la table du fond 😊. Bien ++ (14 points)
Bourgueil, Domaine Guion, Prestige 2016
Nez assez mur, fruité, petites notes d’encens. La bouche offre de la mâche, de la matière, de la vivacité, pas mal de tanins. C’est mur mais le millésime le permet. Une approche assez traditionnelle mais c’est sérieux et intéressant. Une adresse à retenir. Très Bien (7 points).
Bourgueil, Bertrand Galbrun, Chartrois 2018
Nez assez mur mais notes fraiches et un peu menthées. Bouche souple, légèrement sucrée, tanin assez ferme, acidulé en finale. Un vin très agréable. On suspecte toutefois l’auteur de ne pas avoir réussi à terminer sa fermentation en levure naturelle sur un millésime aux degrés élevés. Enfin… à ce niveau de prix, sur un lapin aux pruneaux, on aurait tort de se priver. Très Bien + (27 points et vainqueur du collectif ce soir)
Bourgueil, Clos de l’Abbaye (famille Lorieux) 2015
Nez de truffe, fruité, même s’il faut se méfier de l’effet de succession (post 2018), la bouche semble un peu légère (et le vin sec mais cela c’est l’effet de succession). Le tanin accrocheur offre ici encore un équilibre assez traditionnel. Bien ++ (6 points)
Bourgueil, Laurent Herlin, Eclosion, Clos de la Gaucherie 2015
La bouche est assez structurée mais l’ensemble du vin est dominé par une puissante acidité volatile et des brettanomyces envahissant au nez comme en bouche. Moyen (2 points)
Bourgueil, Domaine des Ansodelles, Rencontre 2015
Arômes de prunelle, bouche vive, tanin très accrocheur. Un vin très traditionnel. Plus de maturité n’aurait pas nuit, une pressée moins forte n’aurait sans doute pas nuit non plus. Bien (1 point)
Bourgueil, Domaine de la Butte, Perrières 2017
Nez assez fin ou domine des arômes de barrique. La structure en bouche est consistante, le grain de tanin est fin, amers assez marqués. La barrique domine un peu la fin de bouche. Devrait se fondre toutefois. Très Bien/Très Bien + (les mêmes barriques produisant les mêmes effets : 22 points)
Domaine Revillot, Les Aubuis, 2015
Nez précis, fruité, truffé. L’attaque offre une belle épaisseur, le tanin fin, précis d’une granulométrie qui fait présager d’une belle garde. Une très belle découverte pour moi. Très Bien ++ (17 points).
Domaine du Bel Air, Les Marsaules 2014
Une expression un peu plus moderne, fruité mais l’expression est encore un peu timorée. La garde lui fera du bien. En bouche l’impression d’un vin moins dense que ceux qui ont précédé mais ce n’est pas un reproche car le tanin offre un grain dense et précis qui devrait bien garder. Très Bien + ( 5 points)
Domaine de la Chevalerie, Les Grands Monts, 2011
Une cuvée qu’on a peu l’habitude de goûter et qui offre un nez fruité et truffé. Touches d’orange qui dénote d’un début d’évolution. La bouche est grasse, puissante doté de tanin fins et compacts. Un équilibre gustatif très agréable. Très Bien ++/ Excellent (25 points et dauphin du collectif)