Compte-rendu : le vin et le sucre.

Contexte : 12 membres réunis au Château de la Frémoire en ce début d’année pour jauger notre capacité à percevoir la teneur en sucre dans le vin.

Echauffement : Romain nous a préparé 4 échantillons d’eau avec la même quantité de sucre mais auxquels ont été ajoutés du glycérol ou de l’acide tartrique et, évidemment beaucoup d’entre nous ont pensé que le taux de sucre n’était pas le même dans ces 4 échantillons. Nous voilà prévenus, percevoir la teneur en sucre n’est pas un exercice facile car de nombreux aspects/composants peuvent influencer notre jugement.

Principe : Les vins ne sont pas dégustés en aveugle et chaque table établit son ordre de dégustation. Nous connaissons les taux de sucre des vins dégustés (de 3.7g/litre à 150g/litre) et le but de la séance est de retrouver le taux de sucre de chaque vin.

Alsace, Domaine Léon Boesch, pinot gris cuvée tradition 2006
Belle robe dorée allant vers l’ambre. Le nez fermentaire sur la pomme cuite et la noix est assez brouillon. La bouche est bien en place avec une belle tension mais la finale est un peu chaude. Moyen. 4,5g/litre.

Alsace grand cru Zinnkoepflé, Pinot Gris, Domaine Léon Boesch 2005
Belle robe jaune paille. Le nez un peu fermé (c’est nettement mieux en fin de séance) masque de subtils arômes grillés et de fruits exotiques comme le litchi. La bouche très dense est parfaitement équilibrée. Une grande puissance qui s’exprime tout en douceur avec de beaux tanins soyeux et qui s’éternise en bouche sur d’intenses notes de rose. Excellent. 50 g/litre.
(Il parait qu’il en reste quelques unes aux caves Jules Vernes et pour 15€ c’est vraiment un très beau rapport qualité/prix).

Autriche Burgenland, Weisser Riesling, Domaine Leitner 2007
Nez un peu végétal (paille, fouin) qui masque quelques notes fruitées. L’attaque est assez souple et la finale sur les agrumes équilibre bien la sucrosité de ce vin. Assez bien. 47.9 g/litre.

Autriche Wachau, Grüner Veltliner, trocken, Domaine Gritsch 2001
Très joli nez expressif de fleurs blanches, de litchi et de pêches de vigne. En bouche, le vin est gazeux avec une prédominance de notes variétales. Non noté car la bouche semble présenter un défaut. 5g/litre.

Aujou, Domaine Baudoin, cuvée le cornillard 2004
Robe un peu trouble allant vers le brun. Le nez est citronné avec des notes de fleurs blanches et de miel. En bouche, le vin est fluet avec des notes éthérées très prononcées. Un vin oxydé ? Non noté. 3.7g/litre.

Aujou, Domaine Baudoin, cuvée les Glanées 2004
Nez végétal. On dirait la tisane de mamie (Tilleul, camomille..)avec la même note de miel dérangeante que sur le précédent… Une sorte de grog en résumé. La bouche manque d’équilibre : l’acidité et les notes variétales sont très marquées. Non noté. 15 g/litre.

Coteaux du layon, Domaine des Chénais 2007
Très joli nez de fruits confits et de jasmin. Une matière imposante en bouche  avec un rôti qui s’exprime sans lourdeur, tout en délicatesse notammant grâce à la grande fraicheur de la finale citronnée. Très bien. 82 g/litre.

Vin de table blanc, Jeff Carel, cuvée la Folie
Belle robe ambrée. Nez intense de noix et de vieil alcool. La bouche est riche avec de jolies notes de rhum ambré très persistantes. Une belle fraicheur en finale qui nous a induit en erreur car on a jugé que le vin était beaucoup moins sucré. Bien. 125 g/litre.

Banyuls, Château Mas blanc dry 1993
Robe tuilée et trouble. Le nez présente des notes de liqueur de café et de pruneau à l’eau de vie. La bouche présente une matière très dense avec de fines notes poivrées. La finale est un peu chaude : cette sensation d’alcool nous a fait classer le vin bien plus haut. Un vin déroutant, pour initiés. Bien. 60 g/litre “seulement”.

Banyuls, Domaine de la Rectorie cuvée léon Parcé 2006
Nez intense d’épices et de camphre. Bouche très dense mais équilibrée : l’alcool et le sucre pourtant abondants, s’associent harmonieusement. Bien +. 95 g/litre.

Chypre Comandaria St john, cuvé Kéo
Robe ambrée assez nette. Nez intense de noix et de cerise à l’eau de vie. Attaque tout en douceur avec une finale puissante et persistante sur le raisin de Corynthe. Bien +. 150g/litre.

En conclusion,  j’ai le sentiment que le travail du vigneron au chai est prédominant pour que ce type de vin ne sombrent pas dans une certaine lourdeur indigeste décriée par les consommateurs lambda qui s’éloignent des vins moelleux, liquoreux et mutés. C’est bien dommage car ces vins sont plein de charme quand ils sont bien faits.

 

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