Compte-rendu de la séance Salivertivin : les cépages alsaciens

 

Voici le compte rendu réalisé par Romain de la Séance Salivertivin consacrée aux cépages alsaciens. Une séance dont la sélection des vins a été effectuée par Christian Boulard et les adhérents du club alsacien AOC. Qu’ils en soient mille fois remerciés.

 

Première partie

 

Alsace, Domaine Albert Boxler, Sylvaner 2008 (8€ – Domaine)

Nez : intense sur la poire, fleurs flanches fraîches et une pointe d’allumettes craquées. Beaucoup de netteté aromatique.

Bouche : dense et riche dès l’attaque, impression carbonique notable mais beaucoup de salinité également. L’acidité va croissant et équilibre considérablement l’épaisseur du vin avec par ailleurs un sensation assez citrique et des nuances maritimes. Quelques jolis amers à partir du milieu de bouche.

Très Bien

 

Alsace, Domaine Vincent Stoeffler Riesling cuvée Tradition 2009 (7€ – Domaine)

Nez : assez intense sur la rose évoluée, la pêche de vigne, citron lime.

Bouche : compacte dans un premier temps avec de gros amers et presque une impression de tanin.

Palette aromatique qui évoque le zest de citron vert, peau de pamplemousse, la croûte de fromage.

On a l’impression d’un vin qui n’est pas encore déployé. C’est jeune, probablement un joli potentiel.

Bien +

 

Alsace, Domaine Stirn Pinot gris cuvée prestige 2008 (6,80€ – Domaine)

Nez : intense sur ce coté fumé/champignon (mousserons) qui m’évoque presque toujours le pinot gris. L’aération exhale des notes de raisins cuit et de rose.

Bouche : très marquée par la rose, la chanterelle, le touché est crémeux, suave mais sans tomber dans le pâteux. Agréable et flatteur, peut-être un peu court si on veut chipoter.

Bien+

 

Alsace, Domaine Meyer Fonné, Gewurztraminer réserve particulière 2008 (8€ – Domaine)

(Prestige… Tradition… Réserve, Les noms ne nous dépaysent pas.:)

Nez : intense avec les expressions variétales caractéristiques, exotique, litchi, rose puissante.

Bouche : épaisse et chaude, l’acidité se fait discrète tandis que la trame aromatique tend nettement vers le litchi, le noyau, les fleurs séchées. Un Gewurz qui suscite forcément quelques commentaires de l’assemblée sur le résiduel… Il n’est donc pas atypique.:-)

Bien

 

2e partie : les vins suivant ont été servis à l’aveugle dans un ordre aléatoire L’objectif était notamment de tenter de reconnaître les cépages sur des vins de terroirs.

 

Alsace Grand Cru, Domaine Albert Boxler, Riesling GC Sommerberg 2008 (18€ – Domaine)

Nez : Assez intense avec cette « patine » de vieille cire d’antiquaire qui appelle le Riesling, nuances de cédrat, l’expression aromatique pourrait presque faire penser au soufre (je note granit sur mon carnet).

Bouche : bon c’est clairement tendu et incisif avec la patine du Riesling qui commence à prendre 3-4 ans et un coté citron vert cuit et une vraie salinité. La finale se montre plus stricte et nous rappelle que ce vin est encore jeune, l’impression de zest se réoriente sur un coté plus amer. Je note « style Boxler »… Bingo ! Pour une fois je n’ai pas l’air ridicule.

Très bien +

 

Alsace Grand Cru, Domaine Rieffel, Sylvaner Grand Cru Zotzenberg 2008 (Don Christian Boulard)

Nez : intense avec une impression lactée, crème aux œufs et aux pommes. Cela surprend un peu dans la série.

Bouche : l’attaque est vive et tranchante mais laisse ensuite place à un touché plus crémeux voir même crayeux. Notes de peau de pomme, cendre, l’impression lactique perdure, l’acidité se fait pointue en finale. Ce vin semble moins « précis », en transition, j’aimerais bien voir ce qu’il donne dans 1-2 ans.

Assez Bien

 

Alsace Grand Cru, Domaine Meyer-Fonné Gewurztraminer GC Sporen «vieilles vignes »

Nez : bien intense sur des expressions de résine, rose puis litchi, floral, cela reste aérien et élégant.

Bouche : dense et charnue, puissante avec des amers qui vont croissant à partir du milieu de bouche, la sucrosité est fondue et portée par un bon volume de vin. La palette aromatique révèle beaucoup de puissance et de complexité : miel, essence de fleur, rose, fruits exotiques, bananes plantains cuites, marrons. Bref, un gewurz qui récite ses gammes aromatiques classique avant de les dépasser. Forcément certains tiquent sur le résiduel et aimeraient plus de « tension ». Bah, moi j’adore.

Très Bien +

 

Alsace Grand Cru, Domaine Vincent Stoeffler, Gewurztraminer GC Kirchberg de Barr (15,40 – Domaine)

Nez : assez intense sur des notes d’oranges acidulés, de bonbon Kréma, sans doute un peu sur la réserve après le vin précédent.

Bouche : d’abord suave et l’on retrouve nos nuances de bonbons Kréma, orange, mousse, rose, puis épices et poivre. La finale se relève avec une acidité délicate mais non dénuée de puissance ainsi qu’un impression de carbonique. Un vin qu’il faut d’avantage « aller chercher » mais on est récompensé.

Bien++ / Très Bien

 

Alsace Grand Cru, Domaine Vincent Stoeffler, Riesling GC Kirchberg de Barr (17€ Domaine)

Nez : intense sur des notes de pomme et de pâte brisée en début de cuisson.

Bouche : là encore, on a notre « patine » qui évoque les meubles nobles, mais l’acidité, très tranchée va croissant et en finale, ça claque sévère. A partir de là, il faut avouer qu’on a laissé sur le bord de la route quelques participants. Impressions aromatiques de pomme chaude et aussi de citron vert, touché assez salin. La finale bascule sur sur la peau de pamplemousse avec des amers vifs.

Un vin incontestablement moins fédérateur et qui nécessiterait un mets pour bien faire. Mais j’aime beaucoup.

Très Bien.

 

Alsace Grand Cru, Domaine Vincent Stoeffler, Riesling Kronenbourg 2008 (8,80€ – Domaine)

Nez : fermé, légèrement pierre mouillée et floral.

Bouche : l’attaque est vive, saline et pierreuse. Trame aromatique fermée sur des notes de cire d’antiquaire et de citron très vert. L’acidité est encore très pointue, presque rasoir, cela semble le style de la maison. pas de concession dans ce vin. Certains commentaire fusent (pas assez tendu, puis trop tendu, le Nantais est râleur, faut pas faire attention). Je crois que c’est jeune et très strict, un vin coup de cravache.

Bien+

 

Alsace, Domaine Vincent Stoeffler Riesling Muhlfrost 2008 (8,80€ – Domaine)

Nez : assez intense, très floral avec des notes de poire, d’agrumes, de cire et presque de guano.

Bouche : l’attaque est encore pierreuse avec des amers puissants, impression d’herbe coupées mais aussi un peu plus de chaleur. L’acidité semble ensuite prendre le relais et s’avère à nouveau stricte mais encadrée par une sensation crémeuse bienvenue. Rétro sur l’encre, l’angélique, le fenouil, l’anis, la fougère quelques pointes de fruits secs. C’est tapissant mais cela coupe un peu vite en final.

Bien++ / Très Bien

 

(Nota… le Pinot gris Marckrain du domaine Stirn ayant été brisée durant le transport, nous l’avons remplacé par un vin que nous avions en réserve)

 

Alsace, Domaine Zind Humbrecht, Pinot Gris Clos Windsbuhl Vendanges Tardives 2000 (45€)

Nez : intense voir même très intense, impression de caramel, sous-bois, orange et champignons cuits.

Bouche : attaque assez suave mais sans beaucoup d’intensité, rétro vraiment sur l’orange amère, des nuances de pot pourri, de champignons, aiguilles de pins. Le sucre paraît vraiment très fondu, à tel point que la finale prend une dominante aqueuse et chaude sur des notes de caramel et de miel. On aimerait vraiment plus de tenue en bouche au vue de l’expression aromatique. Un peu décevant et plus encore quand on découvre la bouteille.

Assez Bien / Bien

 

Je n’ai nullement l’intention de tirer des conclusions sur le vignoble et/ou les terroirs, il faudrait bien plus de matière et d’expérience.

Le niveau d’ensemble est excellent mais ce n’est pas une surprise. Les dégustateurs locaux ont toujours du mal à « gérer » les variations de sucre résiduel (ou tout au moins les variations de sucrosité) et au final, ce qui est collectivement préféré reste ce qui est le plus connu au sein du référentiel commun [nota de Jocelyn : je me demande si c’est les variations de sucrosité ou les variations d’acidité que les « dégustateurs locaux » ont le plus de mal à « gérer »]. Coup de cœur personnel sur le Sommerberg de Boxler, le Sporen de Meyer Foné et le coté intransigeant des vins du Domaine Stoeffler.:-p

Immense merci à tous les vignerons qui ont rendu cette dégustation possible.

A quand un marno-siliceux vs granit

 

 

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