Vertivinus – Séance 2 – Jeudi 21 octobre 2010 – Château de la Frémoire

Une douzaine de participants est présente à cette nouvelle séance dont la thématique est le vieillissement des vins. Romain commence par nous donner quelques éléments d’appréhension du thème.

 

Si romains et grecs faisaient vieillir certains vins (principalement les vins liquoreux), c’est l’invention de la bouteille en verre dans la première partie du dix-septième siècle qui révolutionne le stockage et la conservation du vin. Ce fut un facteur déterminant pour le développement des vignobles alliant voies de transport et maison de négoce avec des moyens financiers importants (Bordeaux, Champagne, Madère, Porto)

 

Le vieillissement est un phénomène global, fait essentiellement de réactions chimiques (estérification, oxydoréduction par exemple) dans lesquelles de nombreux paramètres entrent en ligne de compte (volume, sulfites, températures, bactéries…)

 

S’il ne faut pas oublier que le vin d’aujourd’hui n’est pas fait comme celui d’hier et que boire un vin vieux, c’est faire un saut dans le passé ou les modes et les cultures peuvent être différentes, le vieillissement tend à uniformiser les vins mais, au sein d’un même groupe de vin, les différences de qualité ont tendance à s’accroître.  Quelques éléments du vieillissement sont perceptibles : la robe du vin a tendance à passer du violacé eu rouge orangé (voire jaune), l’intensité de la robe s’amenuise, les tannins s’assouplissent (à noter qu’un bouquet plus puissant peut provenir de processus de réduction en cours dans la bouteille) C’est surtout le degré alcoolique du vin et son acidité, la nature et la richesse des composés phénoliques qui déterminent la longévité de nos précieuses bouteilles.

 

S’en suit une dégustation de six vins afin d’appréhender d’une manière pratique le vieillissement des vins.

 

Cahors Domaine Cosse Maisonneuve Les Tariquets 1999 – Malbec (25€) : premier nez de cassis puis note d’encaustique avec une pointe de réduction. L’attaque en bouche est plutôt douce ; la puissance se développe ensuite sur des notes de cacao et de fraîcheur (menthe) La trame tannique est plutôt asséchante avec une acidité marquée en finale. Assez bien.

 

Bandol Domaine de la Bégude 1996 – Mourvèdre (25€) : la robe est plus tuilée avec un voile orangé sur les bords du verre. Le nez dégage des arômes de pétrole et de réduction (impression d’arôme faisandé, animal) L’attaque en bouche est aqueuse, plutôt fraîche avec des notes de tabac. Les tannins sont souples et la trame est plutôt lâche, voire déstructurée. Le vin semble sur une phase descendante. Moyen.

 

 

Madiran Vieilles Vignes Domaine Bouscassé 1995 – Tannat (25€) : la robe est rubis allant sur l’orangé. Le nez est puissant, alcooleux avec des notes prune puis de pétrole et de champignon. La bouche est fraîche avec des notes de réglisse (type cachou Lajaunie) La trame tannique est serrée mais pas asséchante (cependant tout le monde n’est pas d’accord sur ce point) Le vin est  toujours marqué par l’élevage. Bien.

 

 

Priorat Domaine Rotllan Torra Amadis 1995 – Car/Gre/Syr/Cab Sauv (35€) : la robe est rouge grenat. Le vin exhale des notes d’alcool brun, de cuir, de fleur d’oranger. En bouche, on relève des notes cerise puis grillé. Les tannins présents sont plutôt asséchants. Certains participants relèvent une acidité persistante en fin de bouche avec une dimension florale. Bien.

 

 

Coteaux du Languedoc – Mas Jullien Les Despierres 1993 – Syr/Mour/Car/Gre (35€) : la robe est rouge orangé. Le nez est animal et cuir, puis on relève des notes cassis/mûre  et herbes aromatiques avec une légère réduction. L’attaque en bouche est fraîche sur des notes fraises. Les tannins sont un peu lâches et patinés. La persistance finale est sur l’alcool. Très bien.

 

 

Collioure Domaine de la Rectorie 1987 – Gre/Car (25€) : La couleur est tuilée. Le nez est caramel et très frais. L’attaque en bouche est aqueuse. La trame tannique est très lâche sur des notes chocolat « Mon Chéri » et camphrée. Le vin est clairement dans une phase descendante. Moyen.

 

 

Cette dégustation a mis en évidence un point commun : le vieillissement du vin s’est traduit sur les vins dégustés par une texture en bouche qui s’effiloche. C’est très net pour deux vins. Cependant, comme pour illustrer les propos d’introduction de Romain, les comportements des vins face au vieillissement sont très différents : Les trames tanniques de certains sont toujours très serrés (et auraient probablement induits en erreur bon nombre de dégustateurs sur leur âges respectifs) ; d’autres ont probablement atteints leur apogée ; quelques-uns sont dans leur phase descendante.

 

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