Un immense merci à Jean-Michel Durivault pour cette superbe séance qu nous a permis de dépasser le “Muscat à la française”… qui finalement est sans doute l’expression la moins interressante du Muscat qui soit…
Une fois n’est pas coutume nous avons manqué de coordination avec Romain et nous avons pondu chacun un CR de cette dégustation : nous vous les livrons les deux tout de go… tout en sachant que comparer nos CR n’est pas facile notamment parce que nos échelles de valeurs ne sont pas les mêmes : notamment Romain (RM) n’a pas d’échelon “Très bien”.
Vin de Pays Catalan Château Cap de Fouste, Muscat sec, San Goldric, 2006,
JG : Muscaté, floral (pivoine, rose) amer marqué. Moyen
RM Nez : intense typique du Muscat avec des notes d’abricot et de rose?
Bouche : aromatique mais avec une certaine sobriété, on reste dans le même registre aromatique. L’acidité est assez nette et confère une légèreté au vin qui pêche toutefois par une persistance faible. Correct
Muscat de Rivesaltes Mas Amiel 2006 (13€ Vino-Vini)
JG : Robe claire ; Nez assez discret, floral, pêche, citron. Un sucre bien équilibré par une acidité assez élevée. Bien++ dans son genre
RM : Nez : intensité modérée ainsi que la complexité, on retrouve des notes typiquement terpénique avec des variations de citrus et une impression globalement florale.
Bouche : suave et sucrée mais avec une acidité notable qui contrebalance bien la puissance alcoolique, l’équilibre est correct bien que ce vin demeure plutôt simple. On remarque aussi une présence assez importante de gaz carbonique. Un VDN moderne. Bien
Muscat de Rivesaltes, La Coume du Roy, 2006 (Cave de l’Inattendu, 12,50€)
JG : Nez miellé, pomme, volatile. Une bouche plus riche, plus alcooleuse, acidité assez faible, finale sur la noix… Ma foi… Une oxydation modérée ne réussit pas mal au Muscat… mais était-elle souhaitée par le vinificateur ? Moyen +
RM : Nez : intense et sur des notes plus évoluées avec des arômes de torréfaction, un peu d’éthanal aussi. Bouche : épaisse, avec une acidité bien plus discrète, là aussi la palette aromatique est nettement plus évoluée, citron confit, pommes compotées. Un peu décevant.
Muscat de Mireval Château d’Exindre Vent D’ange 2007 (Propriété : 11€ port compris) http://www.exindre.fr/
JG : Rien à voir : on passe à un muscat plus mur, muté tardivement, une palette aromatique d’une intensité rare. Muscaté, frais et profond sur une dominante forte de sirop de litchi qui font immédiatement penser à certains grands crus de Gewurztraminer (Fusrtentum) Moins d’alcool, moins de sucre que le précédent vin mais compensé par une densité, une richesse époustouflante. Je ne regrette qu’une chose… sa jeunesse qui lui imprime un registre aromatique trop monolithique : je ne parviens pas à sentir autre chose que le sirop de litchi. Il faudrait vraiment le garder quelques décennies pour qu’il développe d’autres palettes aromatiques. Frustrant. Aujourd’hui Très bien ++ et dans 5-6 ans vraisemblablement un grand vin.
RM : Nez : intense avec une superbe complexité, note de rose, pivoine, orange, citrus, peau de pamplemousse, abricot, tilleul et noix de coco.
Bouche : épaisse et sucrée mais équilibrée par une jolie fraîcheur aromatique, on retrouve des nuances très citronnée et de coco, orange amer, belle persistance. Magnifique complexité.
Excellent.
Beaumes de Venise Cave Castaud, Bernardins, 2006 (15,40€ Cave de Longchamp)
JG : Joli assez complexe qui offre un nez de Caramel, orange, anis, L’attaque est très ample, l’alcool un peu marqué la finale un poil courte avec un poil de volatile s’il fallait ronchonner. Très bien +
RM : Couleur légèrement rose orangée. Nez : floral sur l’attaque, on se dirige ensuite sur des notes caramélisées, beurrée et des odeurs de thé et d’anis. La puissance alcoolique est par ailleurs plus marquée.
Bouche : très joliment dessinée et épicée, presque sirupeuse sur des arômes d’anis, de badiane et de paprika, peut être un peu court. Un muscat avec une belle complexité, plus sur l’évolution. Bien ++
Vin de pays de l’Ile de Beauté, Vignerons de l’Ile de beauté, Muscat, I Muvrini 2006 (Lemaître)
JG : Nez presque animal, balsamique, thé. La bouche est fraîche, glissante, « digeste », facile. A grande goulée. Très bien.
RM : Nez : peu intense sur des notes très florale et de citron très frais et de cyste, quelques caractères balsamiques.
Bouche : très fraiche, alcool presque pas perceptible, ce vin montre une finale très anisé pour un tableau d’ensemble d’une étonnante fraîcheur. Bien
Hongrie, Tokaj Sarga Muskatoly Château Sarospatak VT 2006 (25€ Dionis)
JG : Nez complexe de botrytis, cierge d’église juste éteint, champignon, cédrat confit, fruit sec, coing. Un équilibre en bouche… so hongrois. Une vivacité extrême qui donne au sucre une digestibilité bien venue. On dira ce qu’on voudra mais un poil de pourriture noble, ça vous donne une palette aromatique beaucoup plus complexe. Excellent.
RM : Nez : légèrement réduit au premier abord, puis qui s’ouvre sur des notes de citron, confiture de cédrat, coing, citronnelle puis ensuite des variations évoquant la fumée.
Bouche : elle se caractérise par une acidité marquante sur l’attaque, presque piquante, puis une palette aromatique qui s’ouvre sur des notes florales et de citron légèrement confit. Le vin garde une étonnante légèreté et netteté qui n’est pas sans évoquer les vendanges tardives autrichiennes et allemande. La finale est toutefois marquée par une légère volatile mais qui soutient l’expression aromatique sans la dénaturer. Bien++
Italie : Moscato di Syracusa Solacium Pupillo 2005 (25,50€ Importateur Dionis)
JG : Nez riche et complexe : épicé (safran), balsamique (caramel, noix). Belle attaque. On regrettera une finale un peu courte. Bien
RM : Nez : intense et aromatique sur odeurs de citrons confits presque caramélisée, safran, cumin, café, pruneau cuit et des notes très « huiles essentielles ».
Bouche : un peu simple au regarde de ce que nous promettait le nez, l’acidité est cependant agréablement fondue, le vin présente une jolie rondeur sans tomber dans une chaleur excessive, la finale s’avère caramélisée sur des notes de sucre d’orge. Bien+
Grèce : Muscat de Samos Union des Coopérative Vinicole de Samos – Nectar de Samos 2003 (21,50€ – Importateur Dionis)
JG : Nez intense très gourmand qui offre des touches de caramel, de beurre, champignon, sucre fondu. La bouche du même acabit est superbe de richesse et d’intensité. Malgré cette « démonstration de force en bouche » on trouve une fine acidité qui permet un bel équilibre et une jolie tension. Excellent
RM : Nez : intense, avec un coté géraniol, floral, verveine puis caramel, lacté, beurre, toffee et romarin. Bouche : épaisse, on retrouve nos arômes de toffee, beurre et caramel. Le sucre est particulièrement présente et apporte une chaleur certaine, la finale se caractérise par une texture sirupeuse, raisin de corinthe. Un peu de volatile. On aimerait plus d’équilibre et de complexité en bouche. Bien
Afrique du Sud Groot Eiland Winery Hanepoot Jerepigo 2006 (Cave de l’inattendu 12,80€)
JG : Il a souffert de la comparaison avec les autres muscats. Marqué par le zeste d’orange et une pointe de volatile, il est déséquilibré par une présence alcooleuse un peu trop appuyée. Moyen.
RM : Nez : relativement simple et moderne, très muscaté avec des notes citronnée et d’orange fraiches. Bouche : marquée par un coté très volatile. Décevant
Portugal : Moscatel do Setùbal Caves Velhas Thasos 2003 (7.95€ – Cave de Longchamp)
JG : Voilà un Moscatel de la cave de Longchamp que nous avions l’habitude de goûter. Au milieu des autres Muscat il offre une palette de bâton de réglisse (poussière), orange, quelques notes, champignonnées. Une bouche équilibrée et puissante. Alors qu’il fait bien illusion quand il est dégusté seul, face à ses collègues, on s’aperçoit toutefois que le complexité et l’intensité de sa bouche n’est pas parmi les plus ahurissantes de la série. Cela reste un premier prix… même si cela reste un excellent rapport qualité/prix. Bien ++
RM : Nez : intense sur des notes caractéristiques de muscat très mûr, orange confites, orange sanguine, thé, caramel, fleur d’oranger et jasmin.
Bouche : très épaisse et puissante, l’impression alcoolique et sucrée est marquante mais compensée par une jolie fraicheur aromatique avec des nuance de thé, des notes florales et une finale qui évoque le roiibos. Bien++
Italie Moscato d’Asti Casarito
RM : une palette aromatique très « muscat », très léger et frais mais avec une impression lactique en bouche (conservation?).
Moyen