Je ne saurai trop vous recommander de lire et relire avec la plus grande attention l’excellent article du flamboyant Nicolas Bon sur Vin Terre Net qui a servi de support à votre connaissance du vignoble pour cette séance Vertivingstone de ce 24 novembre. Ces articles précis et complets sont rares. Il ne faut pas manquer de rendre hommage à leurs auteurs et au temps qu’ils ont passé pour collecter ces informations et les retranscrire.
Les petites appellations de Collioure et Banyuls sont bien représentées chez les cavistes nantais mais pour avoir une certaine exhaustivité des vins des propriétés, il ne faut pas hésiter à faire appel à la cave St Jacques à Collioure ; tant pour le choix des vins que pour l’excellente connaissance du vignoble de son propriétaire. Nous n’avons pas hésité à le faire pour constituer cette séance.
Collioure blanc Domaine de la Tour Vielle, Les Canadells 2007 (13€)
Etrangement, vu le mode de vinification, j’ai une éphémère sensation de réduction (poussière) au premier nez. L’aération fait apparaître des notes florales et un côté mellifère et vanillé. La bouche est mure, ronde, chaude… et même un peu brulante, avec un bel amer… bon servi trop chaud mea culpa, un peu de rafraichissement aurait permis une meilleure intégration de l’alcool. Bien++/Très Bien (2 points)
Collioure, Domaine Cazes, Notre Dame des Anges 2009 (10,50 FAV Super U)
Premier nez très floral, poivre, grillé. La bouche est très juteuse, enrobée, le tanin assez ferme légèrement séchant. Deux ans de plus lui feront du bien. En devenir. Bien ++ (2 points)
Collioure Domaine Saint Sebastien, Inspiration Marine, 2008 (22€)
Fruité, cerise, cuir ; la bouche est élégante, élégante, charnue, un tanin très fin bien poudreux ; légère vague en bouche. Cuir et garrigue en rétro-olfaction. On en boit des litres… Depuis les premières sessions de dégustation de Vertivin, il est pratiquement systématique dans les dégustations comparatives que les assemblages à dominante Mourvèdre emportent tous les votes… Cela ne manque pas : Très Bien +/Très Bien ++ (19 points).
Collioure Domaine du Mas Blanc Les Junquets 2001 (27,70€)
Nez discret, frais, menthé, cassis. Jolie bouche dense, puissante, belle mâche ; tanin encore très persistant, finale acidulé ce qui le rallonge bien. La bouche est longue mais curieusement la rétro est inexistante. Très Bien +/++ pour la bouche Bien pour le nez… Bien ++/Très Bien (10 points)
Banyuls (Rimage), Coume Del Mas, Galateo 2009 (15€)
Premier nez de caramel brulé (crème brulée juste brulée), pomme au four à la confiture de mure. La bouche est très fruitée avec au sucre enrobant. Une deuxième partie de bouche fait apparaître des sensations mentholée, tanin très léger mais de trame assez fine. La rétro-olfaction est assez longue. Un vin jeune pas encore bien en place au nez dans un registre sucré (sucraillon même pour d’autres). Ce vin n’était pas consensuel. Bien ++ (2 points)
Banyuls (Rimage), Domaine Mateloc, Pierre Gaillard, Cirerra 2007 (20€ – Cave de Longchamp Nantes)
Nez discret de fruits noirs très intenses. Superbe équilibre entre le gras et le moelleux du vin. L’attaque est assez impressionnante de densité, beau tanin strié joliment accrocheur ; Grosse concentration. Finale un peu courte en revanche. Magret aux figues, foie gras et tout le monde repart content. Très Bien + (5 points)
Banyuls (Rimage), Domaine de la Tour Vielle, Rimage Mise Tardive 2006 (15€)
Nez ouvert de fruits noirs, allongé par une fraîcheur mentholée, camphrée. La bouche offre un bon moelleux, plus évoluée qui pâtit un peu à mon goût de la densité du précédent vin. La trame du tanin est un peu plus lâche mais mieux fondue. L’équilibre est plus classique. Bien ++/Très Bien (10 points)
L’étoile Banyuls Grand Cru 2000 (18,90€)
Nez très expressif sur la figue sèche, le beurre frais, le cacao, et un je ne sais quoi qui évoque le Dubonnet et les apéros à la cerise. La bouche est sucrée, un peu alcooleuse. Rétro-olfaction un peu gazière. Pas très long et une oxydation que j’aurai cru plus marquée… Bien + (10 points)
Banyuls rancio très Vieux, Domaine Vial Magnères, Al Tragou, 1986. (35€)
Il y a dans ces vins une relation toute personnelle entre le vin et son dégustateur, que seul chacun de nous exprimera. Mais puisque vous l’attendez, voici mon avis personnel : Dans ces grands vins oxydatifs, il y a toujours un flot d’évocations, d’images qui se heurtent en moi. Le premier nez me transporte dans une forêt de chênes avec ce parfum particulier de la feuille de chêne mouillée. Nettement oxydatif, un peu acétique : j’ai le nez qui me picote. Il offre une palette complexe de fruits secs, miel cuit, menthe et tisanes. Un nez cocooning. La bouche est riche, très épaisse compacte et capiteuse. Sucre et gras s’entremêlent parfaitement. Très longue rétro rancio ou s’étalent longuement des aromes de noix, noisette caramélisés dans le miel cuit. Si je devais lui mettre une image, il m’évoque un immense Teddy Bear plein d’affection et de douceur pour un enfant… Naturellement Excellent, (22 points – évident vainqueur du collectif ce soir).